Le nuage noir commença à glisser du haut de la montagne.
Le temps avait passé si vite.
Ces beaux jours.
Ces jours de liberté, d’allégresses.
Les avais-je égrenés de la meilleure façon ?
Je ne sais pas, je n’en suis pas certain.
J’ai peut-être gâché certain.
Espérer trop.
Je me suis perdu dans un rêve inaccessible. Mais la tentative était louable bien qu’incertaine.
J’ai essayé le meilleur et certainement le pire, en me
laissant croire que je pourrais ainsi calmer mon angoisse,
éteindre cette effervescence qui bouillonne en moi, ce besoin de
plus, d’autrement, d’idéal.
Un idéal qui j’en suis certain, même s’il
était atteint, serait vite remplacé par un autre, un
idéal meilleur, plus assouvissant, qu’il me faudrait
attraper vite, très vite.
Et j’ai couru, à perdre haleine, usé de mon
hyperactivité jusqu’à son extrême, dormant
peu, réfléchissant beaucoup.
Bravant tout interdit.
C’est bizarre, tous ces moments sont rangés dans ma tête.
Dans l’ordre.
Chaque sourire, chaque stress, chaque bonheur, chaque détresse, sont là.
Devant moi.
Exutoire du temps qui passe, de ce temps qui ronge, qui vous fait mal.
Des instants qui se noieront en moi, mais qui ne demanderont
qu’une seule chose, réapparaitre au plus vite, pour vider
mon âme, éclairé ma conscience.
Il me reste une semaine de cette indépendance sans limite.
Que vais en faire ?
La boire jusqu’à la lie, apostasier mon allégresse, trouver enfin cette félicité absolue.
Je ne sais pas.
Je m’enivre une fois de plus de mes doigts qui glissent si
rapidement sur le clavier et qui exultent, hurlent, vomissent tout ce
que je ne peux expliquer.
Je vais prendre une pilule de magnésium, boire un bon verre de vin.
Ce soir, tout ira bien…
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