Chronique du body combat 52
Aïda,
à la
reherche de l’amour parfait
L’intro
L’une de ces
après-midis d’été
merveilleux.
Sur les berges d’un petit lac aux eaux cristallines qui
étant son miroir au
plus profond d’un petit bois de chênes
lièges. Les grenouilles croassent leurs
amours, un doux zéphire ride la surface argentée,
les fleurs embaumes
l’atmosphère d’un parfum
délicat, mélange de saveurs boisées et
de fragrances
endémiques.
Le soleil descend lentement sur l’horizon,
remplaçant la touffeur de la journée
pour une chaleur plus sereine, plus acceptable.
Sur ce petit promontoire herbeux, planté sur les bords du
chemin, un jeune couple
reste là, assis, l’un à
côté de l’autre, sans rien dire.
Quelques mètres plus bas des enfants exultent leurs joies de
vivre.
Un vieux couple marche lentement main dans la main, serein, heureux, du
regain
de jeunesse que vient de leur apporter cette nature
généreuse.
Le jeune couple n’a
toujours pas bougé d’un seul pouce.
Puis soudain, la main de la
demoiselle s’anime. Posée sur
l’herbe elle se met à ramper, glisser sur la
tendresse du gazon pour atteindre
celle de son compagnon. Son petit doigt débute le premier
intermède, une
caresse douce, insidieuse qui effleure la paume de son homme, une
câlinerie
délicate, presque sensuelle.
Il réagit à son injonction pour refermer sa main
sur lui, puis la rouvrir doué
d’une tendresse infinie.
Ils lèvent les yeux, se regardent tendrement, papillonnant
leur amour, l’amour
unique qui les unis.
Leurs lèvres se rapprochent, se touchent, se picorent,
délicate moiteur de
leurs sens en éveil. Leurs respirations se font plus
rapides, émoi de leurs
corps désireux de cet ultime contact, de cet osmose divin
recherché, attendu.
Leurs bouches se font plus gourmandes, avides de ces sensations plus
effrénées.
Leurs langues se mélangent, achèvent cet envi, ce
besoin, cette communion exigée.
Puis, soudain, leurs bras se rejoignent, s’entourent,
s’attirent l’un contre
l’autre avec comme simple barrière, leurs
vêtements qui se froissent, se
plissent sous cette étreinte achevée faite de
bonheur, de plénitude, de
catalepsie cérébrale.
Leurs jambes s’entrecroisent et ils se mettent à
rouler l’un sur l’autre
dévalant la pente herbeuse. Leurs rires accompagnent chacune
de leurs rotations
où, l’un après l’autre, leurs
corps se compressent, se rejoignent, s’aiment.
Maintenant, se faisant face,
ils se regardent, s’admirent, scrutent
leurs regards qui se noient l’un dans l’autre,
semblant même se fondre dans le
plus profond de leurs âmes.
-P’tit
Rémi, mon amour dit-elle !
Il semble hésiter sur sa réponse, tremblant son
émotion, de cette pudeur des
mots, de cet ensemble de sentiments qu’il n’a
jamais oser révéler.
Puis il se lance soudain. Comme ça. Sans la moindre
retenue :
-Aïda, je t’aime…
Aïda
venait de se réveiller, une
fois de plus elle se sentait heureuse, son rêve avait
comblé ses désirs,
apporté cet aveu d’amour délicat, de
parfum d’éden.
Il y avait un hic avec sa réelle histoire avec le p’tit
Rémi.
C’était sa façon trop
démonstrative à son égard.
Taloches, claques sur les fesses, coup de poings.
Rien de grave, elle le savait, c’était sa
façon démonstrative de lui dire qu’il
l’aimait, qu’il la désirait,
qu’elle était sa dulcinée.
Alors aujourd’hui elle avait décidé
d’aller voir un maître Indien, un grand
sage, connu pour avoir su nouer des couples difficiles.
IL était extrêmement riche, mais vivait dans le
plus simple dénuement à Genève,
dans la cité des Avanchets.
Chronique du body combat 52
chapitre 1
La
rencontre du
grand sage
Le quartier est lugubre,
peut-être même insalubre.
Aïda emprunte la petite allée mal
éclairée qui la mène vers
l’immeuble où se
trouve ce sage Indien.
Un groupe de loubards sort soudain de la pénombre :
-Alors, la p’tite on veut passer du bon temps !
Les 3 hommes sont plutôt costauds, armés de
couteaux et de chaines en fer.
Mais rapidement, les pauvres regrettent leur approche quand ils sont
expédiés
manu militari dans les bras de Morphée par notre
naïade particulièrement
remontée et peu encline à se laisser faire.
La porte du maître,
partiellement défoncée, se trouve
maintenant devant-elle. Elle jette un coup d’œil
à l’intérieur pour apercevoir
le sage, un grand homme basané d’une cinquantaine
d’années qui compte
méticuleusement une liasse de billets qu’il finit
de ranger dans une boite en
fer blanc.
Elle frappe à la porte :
-Qui est-ce ? S’exclame-t-il.
-C’est Aïda, grand maître, je vous ai eu
au téléphone ce matin !
-Ah oui, c’est vrai, entrez petite.
Aïda très
intimidée, se faufile dans l’ouverture sur la
pointe des pieds, elle se trouve maintenant devant ce grand homme
mince,
pratiquement chauve, habillé d’une robe aux
couleurs chamarrées tenant dans sa
main gauche une sorte de chapelet qu’il
égrène en récitant quelques mantras.
Il jette un coup
d’œil rapide sur notre coach en lui
disant :
-C’est cinq cents Francs, en liquide.
Elle ouvre son porte-monnaie et lui donne à contre
cœur la liasse, partie
importante de toutes ses économies.
« L’amour et plus important que
l’argent ! » pense-t-elle.
-Que puis-je faire pour vous
belle enfant ?
-Maître…
Il lui coupe la parole d’un geste vif et sans
équivoque :
-Je suis Maître
Rimpochékaradansérailkamoupetche, c’est
ainsi que vous
devez-vous adresser à moi !
-Maître ! Elle hésite un instant puis
continue, Maître
Rimpochékaradansérailkamoupetche, (elle a une
sacrée mémoire cette petite),
j’ai besoin de votre aide.
Mon amoureux, n’arrive pas à me faire sa
déclaration d’amour d’une
façon
normale et j’en souffre, vous rendez-vous compte, ces seules
dix minutes de
rencontres ce matin, j’ai reçu trois baffes et
deux coups de poing, je n’en
peux plus, j’aimerai qu’il devienne doux, attentif,
amoureux, tendre, je
souhaite une idylle à la Roméo et Juliette qui
transporte mon cœur dans les
nimbes du bonheur.
-Je vois petite, je connais ce problème et j’ai
une solution radicale, un
breuvage que vous devrez lui faire absorber et qui changera
complètement sa personnalité.
-Merci Maître
Rimpochékaradansérailkamoupetche, (elle est
vraiment trop forte),
vous me sauvez la vie.
-La recette n’est pas simple, elle demande des
ingrédients difficiles à
obtenir, ceux-ci ne peuvent ni être achetés, ni
même vous être offerts, vous
devez les obtenir par votre simple
persévérance , intelligence et
pugnacité.
-Oui grand Maître
Rimpochékaradansérailkamoupetche. (oh non
j’en suis baba,
quelle mémoire)
L’homme se
lève, fouille dans le tiroir d’un petit meuble en
bois d’églantier pour en ressortir un parchemin
bruni par le temps où s’inscrit
un texte en écriture Hindi.
Il le pose devant-elle et commence à traduire la recette.
Dans un bol d’eau bouilli vous devrez
mélanger :
-Un œil de Congolais.
-De la crème de beauté
« Guerlain ».
-Un morceau de pudding vert provenant des cuisines du palais de
Buckingham.
-Dix cheveux provenant de la tête d’un bel homme.
-Trois gouttes de sueur d’un grand sportif
et
-La semence d’un énergumène à la
sexualité exacerbée !
Aïda jubile. Tous ces
éléments, elle peut les avoir avec
grande facilité, la gageure lui semble simpliste, quand le
grand maître lui
inflige une obligation supplémentaire.
-Vous devrez rester sobre pendant la semaine qui
précède le jour où il
boira le breuvage !
-Une semaine ! Mais
c’est inhumain !
Alors soudainement son
rêve se brise, comment allait-elle
faire. Le litre est sa mesure de référence,
depuis sa plus tendre enfance elle
tète chaque jour sa vinasse avec la plus grande
délectation.
Elle se lève,
résignée.
Puis, soudain, elle sert les poings.
S’il faut vaincre cette embuche, elle le fera, pour enfin
pouvoir atteindre
l’Amour !
Elle remercie le sage, sort de l’immeuble où une
dizaine de racailles qui discutent,
s’enfuient mort de peur à sa simple vue…
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Chronique du body combat 52 chapitre 2
Meskerem (l’œil de Congolais)
Sur les hauteurs
de Ferney, dans cette grande villa aux volets cassées à
l’herbe brune, entourée de cadavres d’animaux. Oui
vous l’avez reconnue, celle de Meskerem. Fief de la tribu Gouloum
gouloum où s’étale une odeur fétide de
viandes rances et trop grillées.
il fait nuit noire et l’on entend une sorte de galop qui se
dirige vers les bosquets touffus qui entourent la demeure. C’est
Meskerem qui trottent sautant sur ses pieds et retombant sur ses
poings, elle tient dans la bouche un sac auquel elle semble
particulièrement tenir :
-mescouzinszoronpamapitance, vèbienlacaché !
Soudain elle s’arrête devant un arbrisseau qu’elle
avait déjà repéré et se met à
gratter le sol de ses mains agiles, ses pieds rejetant vers
l’arrière la terre qui s’entasse rapidement dans une
motte au dénivelé conséquent.
Il faut le cacher très profondément ce sac.
Ce sac de victuailles adorées, composé d’une tête complète de Congolais.
Elle laisse tomber son trésor au fond du trou, y injecte un
filet de son urine, question de marquer sa place et le rebouche avec la
plus grande véhémence.
Puis elle repart en gambadant, s’arrêtant brusquement pour
renifler une crotte de renard, gouter aux restes d’une souris
crevée, et elle rentre chez elle heureuse de cette intelligence
Gouloum gouloum qui la remplit d’une fierté bien
compréhensible.
Elle referme la porte hurle son cri de ralliement celui de
l’autruche que vous connaissez déjà bien
« Grrrrpouettepouetteglouglouglouclacclacclac ! ».
Alors toute la tribu arrive.
C’est le début du repas.
Ce que Meskerem ne sait pas, c’est qu’Aïda tapis dans
les fourrés à tout vu. Elle se dirige en sautillant sur
la pointe des pieds jusqu’à la butte de terre.
Avec une petite pelle à la main, après une bonne demie
heure d’effort le trésor est trouvé, elle sort la
tête du sac, enfile un doigt dans l’un de ses orbites pour
en ressortir la denrée convoitée…
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Chronique du body combat 52 chapitre 3
Stan (la crème de beauté)
« …Je l'appelle Cannelle
Parce que sa peau est sucrée
Si vous voulez savoir
Comment je le sais
C'est parce que je l'ai goûtée… »
Manu semble très heureux ce mardi soir, Il
s’époumone de cette ancienne chanson d’Antoine,
chanteur que j’avais vu en concert dans mes très jeunes
années, pendant un spectacle gratuit dans un village du midi de
la France.
Je me souviens particulièrement bien de celle-ci car elle avait
choqué mes jeunes neurones, m’avait semblée
terriblement osée et peu élégante pour les femmes
que je commençais à convoiter et qui
m’émouvaient terriblement.
-Et bien Manu tu es vraiment heureux aujourd’hui !
Il arrête ses vocalises, passe une main dans ses cheveux ébouriffés et éclata de rire.
-Pierre trop drôle, c’est la première fois que je me
rends compte de ça, alors je pense que je vais changer le nom de
Stan, je ne l’appellerais plus « Princesse » mais
« Cannelle ».
Il hurle de rire et doit même enlever ses lunettes pour éponger ses yeux qui pleurent de bonheur.
Ah oui, je ne vous l’avais jamais dit !
Manu à l’habitude d’appeler Stan « Princesse
» ceci étant certainement due à son
élégance naturelle.
Mais moi je n’utilise jamais ce surnom, je le trouve trop péjoratif, mal adapté.
Stan me convient et suffit parfaitement.
Il continue :
-Alors je te conseille ce soir de lui faire une jolie bise, bien appuyée !
A mon étonnement, son rire s’amplifie, remplissant les vestiaires de sa grosse voix.
Je me sentais particulièrement curieux de ce mystère en
arrivant devant la salle de body combat où Stan discutait avec
la grande Sauterelle, comparant ses téléphones au sien.
-Moi ! affirme la grande sauterelle, ils ont chacun un nom qui
correspond à mes amants. Puis elle ouvre un grand sac où
l’on peut en apercevoir des dizaines y enfile son bras pour en
ressortir un au hasard, un énorme, de couleur rouge. Tiens par
exemple celui-là c’est Claudius, un gars de la campagne,
c’est pour ça qu’il est rouge, comme ces joues, il
est friqué mais pas très futé. Puis il y eut Camel
le petit tout fin (je vous laisse imaginer pourquoi) et Nestor un
plutôt massif, Chong une contrefaçon Chinoise, J.B. qui a
la vitre brisée en mille morceaux, Hélène. Ah oui
celui-ci c’est une petite incartade à mes habitudes !
Précise-t-elle…
Faisant fi de cette passionnante discussion je me permet un manque de
galanterie en empoignant Stan par les épaules et en la tournant
vers moi pour l’embrasser sur les joues.
Et oui !
Elles étaient sucrées.
Surprise par mon changement de comportement elle me dit :
-Pierre, je suis également très contente de te voir !
J’entrepris de nouveau de l’embrasser, il fallait que
j’en sois certain, c’était vraiment étrange.
Cette fois ci je passais ma langue gourmande sur ses deux pommettes, la
faisant virevoltée dans les moindres interstices et même
à l’intérieur de ses narines.
Purée, pas possible elle avait vraiment un gout de Cannelle prononcé.
La grande sauterelle un peu vexée que mon attention ne soit attirée que par son amie s’offusque :
-Et moi alors !
Je fais une petite grimace peu élégante, comprends ma goujaterie et m’enquiers sur ses joues.
Elles ont un gout acide, en fait normal, rien de bien sucré avec
cette touche de sueur qui provient certainement du cours tonique
qu’elle vient de terminer.
Une semaine plus tôt…
On était mardi soir, après le cours de body combat, dans le vestiaire des filles.
Aîda se regarde dans le miroir la bouche pleine de Chamallows,
Stan, à côté d’elle, ouvre un pot de
crème de beauté « Guerlain » dont elle se
badigeonne le visage pour parfaire le satin de sa peau.
Soudain, Aïda qui tient un sac en papier, celui qui
d’habitude cache son litron de rouge, se met à fouiller
dans celui-ci l’air angoissé.
-Stan ! Dit-elle, tout en avalant son dernier Chamallow. Pourrais-tu me rendre un petit service ?
-Oui bien entendu.
-J’ai terriblement mal à ma cuisse, pourrais-tu aller me
chercher mon savon que j’ai dû oublié à
l’entrée des douches ?
-J’y vais tout de suite.
Profitant de son absence. Aïda extirpe de son sac, un gros pot de
crème à la Cannelle dont-elle se sert pour confectionner
des meringues.
L’ouvre.
Puis, elle plonge sa main dans le pot Guerlain, en extirpe une grande
partie de son contenu qu’elle fourre dans son sac et fait le
remplacement avec sa crème à la Cannelle.
Jetant un coup d’œil inquiet vers les douches, elle se
dépêche d’uniformiser la surface, perfectionnant
l’apparence du contenu.
Sourit.
Le résultat est parfait !
Stan arrive :
-J’ai cherché partout, j’ai trouvé ça
! Comme je te connais bien je pense qu’elle t’appartient
Elle lui présente une boite de produit d’entretien qui sert à récurer les éviers.
Aïda qui se lèche la main avec avidité, fait un
signe négatif de la tête, sent le produit et ajoute :
-Non c’n’est pas ça mais donne toujours, ça peut me servir pour mes aisselles !
Stan reprend le cours de son maquillage qui lui semble un peu plus collant qu’à l’habitude…
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Chronique du body combat 52 chapitre 4
Bahram (le pudding vert)
Le crachin Londonien vient de s’arrêter. Une brume
provenant de la Tamise se répand sur l’asphalte, glissant
le long des rues en étouffant la ville sous un voile de
tristesse.
Devant les grilles de Buckingham Palace, une meute de policier maltraite un homme qui se traine lamentablement parterre.
-Beute listen tou moi, I am invité to see the reine Elisabeth !
-Oh full of shit ! Let me laugh ! And you just arrive here with your
electric bike and this huge helmet, Tell us the truth ! You are a
terrorist ! And what is this, stuffed in your package ?
-But it is a gift for madame ze Queen, une bautifoule batterie tout new.
Au loin, un majordome arrive en courant !
-Stop, he is our guest, he is our Queen private architect !
Les policiers s’écartent soudainement réalisant leur bévue
-Oh, Sorry sir !
Bahram les vêtements en lambeau se relève en se tenant le dos.
-But I am not your sœur !
Le majordome se précipite vers lui, l’aide à se
relevé et l’emmène en direction du château
où au pas de la porte attend son altesse.
-Oh sorry my dear Bahram, please forget this mistake. My protection service is very cautious about my security !
Un œil au beurre noir et les cheveux en pétard il répond :
-No problem your Majesté, I have a cadeau for you.
Le Majordome hausse des sourcils, ouvre le paquet et le présente
à sa Majesté qui le regarde d’un œil distrait.
-Oh nice a battery again !
-Yes your Majesté, beute muche butter que celui de last fois, beaucoup more nice and moderne !
-Thanks it’s generous from you. Let’s have a cup of tea and talk about my project.
Ils entrent dans une immense salle de réception ou trône
deux chaises et un service à thé recouvert d’or.
La reine s’assoit devant lui et lui demande de lui présenter son projet.
Après deux minutes d’explications elle fait venir,
à la grande surprise de Bahram, son meilleur traducteur.
L’entretien terminé elle lui propose une tasse de
thé avec un morceau de ce merveilleux pudding.
La gélatine verte se tient maintenant en équilibre
instable dans l’assiette que regarde Bahram avec des yeux
ébahis.
La reine semble se régaler de ce met délicieux, alors que
Bahram essaie en vain de planter sa fourchette dans la masse mouvante
qui oscille devant son nez.
-My queen, wat titiz.
-Oh it’s a delicious pudding coming straight from our Royal kitchen.
Enfin Bahram arrive à attraper un morceau qu’il enfourne
dans sa bouche. Il le mâchouille le faisant passer d’une
extrémité de sa mâchoire à l’autre,
ouvre grand les yeux, mime un sourire forcé, puis, l’avale
d’un trait avec un air d’exploit satisfait.
-Oh yes my queen very trop good !
Profitant d’un moment d’inattention de sa majesté il
jette le contenu de son assiette dans sa serviette maintenant
vidée de ses plans…
On était à la Gioconda, autour d’un verre, riant de
nos histoires et des plaisanteries bizarres de Manu quand Bahram arriva
encore baigné de sa culture Anglaise.
Sachant que nous étions tous polyglottes, il ne fit aucun effort pour retourner à sa langue d’origine :
-I just descend of ze plane de London, i am tro content, i have the contrat with my the Queen.
Nous étions tous heureux pour lui et nos félicitations sincères remplirent la salle de bonheur.
Soudain fouillant dans sa sacoche qui devait contenir un petit cadeau
pour chacun, il ressort sa main, enduite d’une gelée
verte. Il la secoue au-dessus de la table où elle se
répand en morceaux de tailles diverses.
-Oh shit, my queen gave tou mi ce truc degoulasse, and I have caché it in my bag !
-Pas grave ! Dit Aïda qui avec peine arrive à en attraper
un bout qu’elle range minutieusement dans son sac. Moi
j’adore le pudding et puis ça me changera de mes
Chamallows…
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Chronique du body combat 52 chapitre 5
Anne (les cheveux d’un bel homme)
Je viens de remarquer quelque chose ce mardi soir.
Est-ce que Manu deviendrait très vieux ?
Le fait, c’est qu’il était assis en train de se
changer alors que moi, j’étais debout près à
partir au cours, quand je me rendis compte qu’il lui manquait,
pas mal de cheveux.
Ils avaient disparu en touffes, dégarnissant certain point précis de sa tête.
Je fis une petite plaisanterie à ce sujet ;
-Hé ! Manu, tu vas bientôt être chauve ?
-Non, c’est temporaire le temps que je termine mon « private coaching avec Aïda .» .
Je ne compris pas vraiment la relation entre les deux, mais connaissant
les affirmations étranges de mon copain, la conversation
n’alla pas plus loin...
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Comme chaque soir en rentrant chez elle, Anne reprend un peu le
sourire. Elle va retrouver son petit tabernacle, cette petite
pièce, celle à côté de sa chambre
qu’elle avait emménager comme un lieu sacré et qui
contient des souvenirs de son Amour.
Invariablement, elle rentre dans cette petite pièce en
avançant sur les genoux, puis en son milieu, se courbe et ses
lèvres embrassent la moquette qui avait été
nettoyée avec les chaussettes sacrées.
Puis elle s’assoie, fait onduler son regard sur les multiples portraits dessinés de sa propre main.
Verse une larme, puis deux, puis un véritable flot qu’elle
réussit à contenir après une bonne quinzaine de
minutes de peines, de souffrances infinies où son cœur,
son esprit, fusionnent en une véritable communion de
l’être aimé.
Dans cette pièce, on peut retrouver tous les objets qui lui rappelle le beau Jean-Baptiste.
Des tas de photos volées sur internet sont affichées sur les murs.
Des mouchoirs qu’il avait utilisés et qui sont classés par ordre de dates de découverte.
Cette fameuse paire de chaussettes odorante est gardée sous cloche.
Et puis !
Et puis.
Il y a ce sac de cheveux soigneusement rangés dans un
écrin de cuir noir, marqué d’un cœur avec les
initiales J.B. en lettres d’or.
Ces cheveux, elle les avait patiemment récoltés aux fils
des années, demandant, ou plutôt soudoyant des hommes pour
qu’ils les récupèrent discrètement dans les
vestiaires.
Elle voulait ces cheveux que le beau gosse laissait immanquablement sur son peigne.
Je me souviens d’une de ses demandes. Elle m’avait glissé dans la main un billet de 20 Euros :
-Rapportes-moi quelques-uns de ses cheveux, s’il te plaît !
Alors, j’étais allé dans les vestiaires, J.B.
n’était pas là. Heureusement, je me rendis compte,
par chance, que l’un des éviers était bouché.
J’avais enfilé deux de mes doigts dans le conduit, pour en
ressortir un bon paquet de cheveux agglomérés.
A qui appartenaient-ils ?
Je ne le savais pas, mais ils allaient parfaitement faire l’affaire.
De plus, contente de la quantité importante de cheveux que je
lui avais ramenée, elle m’avait donné un billet
supplémentaire….
Le bus s’arrête devant son immeuble.
Heureuse elle arrive devant la porte de son appartement et s’arrête net, terrorisée.
Il avait manifestement été visité en son absence.
Elle pousse la porte qui grince sous l’effort, glisse sa main sur
l’interrupteur pour éclairer son intérieur et ose
enfin y passer sa tête. Tout semble impeccable, son ordinateur
trône toujours sur la table, l’argenterie familiale est en
place, l’endroit où elle pose ses bijoux reste
inviolé.
Elle se laisse tomber sur son canapé dans un soupir de soulagement.
Quand soudain ses yeux s’exorbitent, la porte de son tabernacle est ouverte.
Elle hurle :
-On a violé mon Jean-Baptiste !
Elle se rue dans la pièce où règne maintenant un
désordre immonde, tout est renversé et, comble du
malheur, , l’écrin de cheveux a disparu !
Combien de temps resta-t-elle ici, prostrée, incapable de réagir à cette infortune.
Immobile, la gorge nouée, les yeux embrumés de chagrin.
Nul ne le sait.
En sortant de sa catalepsie dévastatrice elle butte sur un
objet, un téléphone portable qui traine sur le sol.
A qui appartient-il ?
Pas à elle en tous cas !
Puis, elle en remarque un second, puis un troisième, un
quatrième. Elle serre les dents, crispe ses points, elle
n’a maintenant plus de doute sur la personne qui a fait le coup :
-La grande sauterelle, tu vas me payer ça !
La grande sauterelle s’est assise, dans un coin reculé de
notre grande salle de sport. Un peu comme une enfant le ferai. Elle se
tient bien droite, le dos appuyé au mur, ses jambes sont
étalées bien droites devant elle. Comme chaque fois
qu’elle se sent heureuse, elle fait fibrée ses
lèvres dans un petit bruit de moteur et postillonne sa joie.
Elle tient dans ses mains un sac de cheveux, elle y trempe le doigt, le
remue dans cette substance velue, puis, le ressort, l’enfile dans
sa bouche dans un va et vient subjectif avec un rictus de bonheur sans
fin.
A côté d’elle repose son énorme sac à
dos qui lui est maintenant nécessaire pour stocker tous ses
téléphones. Quelques-uns ont d’ailleurs
glissés à terre.
Aïda qui passait par là, lui demande :
-Eh, grande sauterelle, c’est quoi ça que tu tiens ?
-Des cheveux, la seule chose presque vivante que je possède de mon véritable amour.
-Des cheveux de qui ? Demanda-t-elle un peu trop curieuse.
-De J.B. bien entendu !
Il n’en fallu pas plus à notre coach
préférée pour élaborer le stratagème
afin de les lui dérober...
Manu hurle douleur :
-Aïda tu penses vraiment que ta technique est efficace ?
-Oui, ça te motive, je m’en rends compte. C’est la
même chose avec moi et les Chamallows, je me sens plus forte !
- Mais ça fait mal, quand tu m’arraches les cheveux !
-Je sais mais tu fais vraiment beaucoup de progrès. Allez ! Encore trente pompes !
Aïda a un grand sourire sur les lèvres, à la fin de
cette séance, elle aura suffisamment de matière pour
faire une parfaite substitution...
Des hurlements se firent entendre dans notre salle de sport à l’habitude très calme.
C’était Anne qui courait après la grande Sauterelle :
-Rends moi ce sac de cheveux !
-Qu’est ce qui te dis qu’il est à toi !
-Non mais, tu me prends pour une idiote, ce n’est pas parce que
tu as changé mon joli écrin par un sac en plastique que
je vais gober tes mensonges.
Pour se défendre de cette furie. La grande Sauterelle
commença à se décharger de tous les
téléphones qu’elle avait sous la main. Et hop celui
d’André, celui de Loïc, celui de Vincent, celui de
Manu ( ????)
Alors que tous le staff du club essayait de les contenir, Aïda
resta tranquille, zen, attendant le moment propice pour étaler
son stratagème.
Elle ramassa l’un des téléphones et cria :
- j’ai un appel de Jean-Baptiste, il est à qui ce téléphone. Puis elle le posa sur une table.
Les deux hystériques lâchèrent tous ce qu’elles tenaient pour se ruer sa recherche.
Le remplacement des mèches de cheveux se passa alors dans la plus grande discrétion.
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Chronique du body combat 52 chapitre 6
Pierre (les gouttes de sueurs d’un grand sportif)
Un mardi soir.
On était à la Gioconda.
On a nos habitudes dans ce restaurant, invariablement je me tiens entre
Stan et Manu, Aïda me fait face et les personnes moins assidus
à nos rendez-vous hebdomadaire, s’éparpillent parmi
les chaises restantes.
Ce soir- là, nous avions pris nos places habituelles.
Quand.
Aïda bourra Manu sur l’épaule et d’un ton qui
ne supporte pas la moindre contrariété elle ordonne :
-Manu, casses-toi de là je veux m’asseoir à côté de Pierre !
Sans mot dire Manu s’exécute un peu surpris mais conscient
qu’un refus aurait pu lui être très douloureux.
J’étais en discussion avec Stan quand la main
d’Aïda se posa sur mon épaule. Une main ferme,
presque une tenaille qui me fis craquer les os et m’enjoins de me
retourner immédiatement.
Avec un rictus de douleur je fis face à son visage. Avec cette
grande bouche qui laissait apparaitre la couleur rosé de sa
dernière fournée de Chamallows :
-Pierre tu sais, je te trouve vraiment mignon !
Son affirmation était certainement flatteuse, considérant
la différence abyssale de nos âges et de notre morphologie.
Je lui envoyai un petit sourire et ne sachant que dire je lui lançai un timide :
-Moi également, bien entendu !
Elle me regarda fixement, scrutant mon visage dans ses moindres recoins, lorgnant quelque chose que je ne comprenais pas.
Je restai immobile, presque tétanisé me demandant quel mauvais coup elle s’apprêtait à faire.
Soudain, elle leva la main, pointa l’un de ses doigts dans ma direction et entrepris de le passer sur mon front.
Ma gorge était devenue sèche.
Mes yeux pointés vers le plafond suivaient ses mouvements
d’appuis de son index qui tourna autour de ma tête, de mes
deux oreilles, puis, plongea sous mon nez pour se terminer sur ma gorge.
-Mais c’n’est pas vrai, tu ne transpires pas !
-He bien, tu sais, je viens de sortir de la douche et il ne fait pas très chaud ici.
Alors sa main souleva mon pull s’enfila sans la moindre
gène et se retrouva sous l’un de mes bras pour chatouiller
mes aisselles.
-Là bas non plus, c’n’est pas possible !
-Excuses-moi, répondis-je en utilisant ma voix la plus fluette.
Mais j’ai mis du déodorant pour m’assurer de
n’importuner personne par mon odeur corporelle.
-C’est pas intelligent, moi j’aime ça les odeurs
corporelles. J’aime quand elles sont fortes et abondantes !
Elle m’en fit la démonstration en levant son bras, et je
fis un écart en arrière pour éviter ce fumet non
désiré.
Elle semblait furieuse et je ne savais plus où me mettre, alors je voulu la rassurer, la contenter :
-Mardi prochain, c’est promis, je ne me doucherai pas
après le cours et surtout pas de « déo » et
je garderai mon bandeau trempé de sueur.
Elle haussa des épaules, réfléchie, puis, sourit :
-Hum j’ai une autre idée de toute façon.
Personne ne compris ce qu’elle voulait dire par là,et la
soirée se termina bercée par ce mystère.
On était mardi soir et l’entrainement nous emmenait vers la magie de cette apothéose musculaire divine.
Moi, comme à mon habitude j’y allais plutôt
tranquillement, ma facilité de dixième meilleur body
combattant au monde me permettant une certaine détente dans la
complétion des routines.
Aïda ne semblait pas très contente de mon style. Elle
trouvait que mon rythme était trop lent, ridicule et
contrairement à son habitude, elle me le laissait savoir.
En fait moi je m’en foutais complètement, je restais zen, tranquille, sans le moindre stress.
Dans la salle Manu hurlait comme à son habitude, Stan
appliquée cherchait la perfection, Meskerem trottinait en humant
l’air, la grande sauterelle mirait avec attention la vingtaine de
téléphones qui se trouvaient devant-elle Marina qui
avait un entonnoir pour gavage d’oies planté dans la gorge
émettait des coin coins plutôt sexy, tandis que sa
sœur couchée parterre faisait du dos crawlé.
Enfin pour résumer tout allait dans la plus juste normalité.
C’est alors qu’Aïda m’envoya une infamie dont je ne la croyais pas capable :
-Pierre, magnes-toi un peu, fait bouger ta moumoute à la Coluche.
Aï !
Elle venait de taper là où ça fait mal, ma réaction fut immédiate et brutale.
J’enlevai mon bandeau plein de sueur, seule chose que
j’avais sous la main, et l’expédiai dans sa
direction.
Elle l’évita de justesse et il se colla sur le miroir arrière.
Vexé je quittai la salle, sous l’étonnement de
chacun et le sourire radieux d’Aïda qui pouvait maintenant,
par son intelligence récolter les gouttes de sueurs d’un
grand sportif…
-----------------------------
Chronique du body combat 52 chapitre 7
Manu (la semence d’un grand énergumène)
Manu a le ventre bien plein. Empli de ce merveilleux gâteau
qu’il adore, il en mange une grosse tranche tous les soirs. Et il
se sent particulièrement en forme :
-Tiens Chaton dit-il à sa femme, bois ce petit verre d’eau ça te fera du bien.
Sa femme s’exécute avec complaisance, malgré les
lourdeurs d’estomac qui la tiraille depuis quelques jours.
-J’envoie les filles au lit s’exclame Manu, il est temps de dormir.
-Mais Papa, quand même, il n’est que dix-neuf heures et on est vendredi soir !
-Il n’y a pas de mais, vous avez besoin de sommeil !
Sa voix prend alors une tonalité rocailleuse et son œil
brille de coquinerie quand il s’adresse à sa femme. Et toi
chaton monte dans notre chambre tu as besoin de repos.
La chambre est lumineuse, le grand lit propice, l’ambiance au romantisme.
Manu s’approche de la silhouette allongée qui l’attend.
-Laurence, je suis arrivé, dit-il !
Comme seule réponse une énorme flatulence soulève le bas du drap disséminant son fumet mal odorant.
-Pas ce soir Manu je suis terriblement barbouillée.
-Mais Chaton ça fait une semaine que tu me dis ça.
Sa réponse est catégorique :
-Non, non et non, laisse-moi tranquillement me reposer !
Puis dans la seconde qui suit elle s’endort laissant Manu dans la plus grande contrariété.
C’est alors qu’une petite voix, toujours la même,
résonne fortement dans son cerveau « Court Manu court !
».
--------------------------------
Un fourgon de Police, devant le portail de cette petite maison des hauts de Gex…
Laurence regarde avec étonnement les gendarmes qui se trouvent
devant elle. Elle a la figure pâlotte, se tient un peu en avant
en se frottant le ventre qui lui fait mal.
Une violente aigreur remonte de son estomac dans un gargouillis peu sympathique.
Le préposé, après un sursaut d’horreur, pose une main sur sa bouche et recule d’un pas :
-Madame nous avons reçu une plainte de vos voisins et nous
venons vous donner un avertissement ! Dit-il en se bouchant le nez.
-Que se passe-t-il ?
-Il semblerait que depuis une semaine, chaque nuit une série de
hurlements provenant de votre jardin, les réveils !
-Ah bon, moi j’n’ai rien entendu !
-Comme vous êtes responsable de votre propriété
vous devez veiller à garder la quiétude de votre
voisinage !
Elle reçoit le procès-verbal, a de nouveau un borborygme
et les gendarmes s’enfuient, dégouttés par
l’odeur.
___________
Une semaine plus tôt…
Une pleine lune baigne la pâleur du cimetière envoyant ces ombres lugubres sur la petite route qui le borde.
Un hibou hulule son cri glacial.
Une brise fraiche frise les feuilles de trembles qui oscillent à cadences inégales.
L’ambiance est sinistre, personne ne se promène en cette heure tardive.
Soudain un chat se met à miaulé sa fureur.
Pourtant, si, il y a une ombre qui rode. Une ombre étrange et
qui est suivie par une succession de Chamallows qui tombent de sa poche.
Elle s’insinue à pas feutrés dans le petit jardin
de cette petite maison qui borde le cimetière, et se dirige
immédiatement au fond de son jardin, là, où, elle
le sait, elle pourra récolter un bien qui lui sera très
précieux.
C’est Aïda, elle se met à chercher, passe sa main dans l’herbe, humecte les odeurs, mais rien.
Elle s’en doutait, heureusement, elle a pensé à tout.
C’est la raison pour laquelle elle saisit d’une besace
qu’elle tient accrochée en son flanc et en tire, une
immense feuille de film plastique.
Elle la pose bien étalée sur le sol et l’ancre avec
une succession de petits pitons qu’elle enfonce à
l’aide d’un marteau.
Son travail terminé, elle regarde avec fierté le
résultat. Sur au moins deux mètres de large et six
mètres de long, le sol est recouvert par son piège.
Il ne lui reste plus qu’à attendre quelques jours et, elle
en était certaine, sa récolte sera fructueuse…
________________
On était à la Gioconda et Manu avec ses conversations
à connotations bizarres nous parlaient de ses pulsions sexuelles
constantes et incontrôlées en nous précisant
qu’il avait de la chance d’avoir une femme aussi
merveilleuse qui acceptait ses assauts répétés
avec patience et gentillesse, mais que certain jour elle était
moins en forme et que c’était alors difficile pour lui de
se contenir.
Un large sourire se dessina sur la bobine d’Aïda, elle
exultait intérieurement à l’idée de pouvoir
récolter avec facilité son dernier ingrédient.
Puis elle quitte la table en prétextant son terrible envi de fumer.
Arrivée dans la cours du restaurant elle sort de son
inséparable sac en papier, une petite fiole et un flacon
médicamenteux. La petite fiole est de celle du genre qui
possède en son extrémité un goutte-à-goutte.
Elle l’ouvre, puis, fait de même sur la bouteille
pharmaceutique au label évocateur « Puissant laxatif a
utilisé avec précaution. ».
Pendant ce temps-là, Mademoiselle Lapinou est venue nous
rejoindre. Elle porte un énorme gâteau, son
préféré, bourré de gingembre et de poudre
de cornes de rhinocéros :
-J’en avait fait deux pour me petite fête d’hier,
mais je crois que j’ai été trop ambitieuse, un seul
petit bout du premier a mis en confiance mes trente copains. Et ce que
l’un d’entre vous est intéressé d’avoir
celui-ci ?
-Merci, je crois que tu y mets également du beurre, ce n’est pas bon pour mes artères.
Stan n’avait pas envie de grossir, alors il fut donné
à Manu qui nous dit que justement, il sentait en lui une petite
baisse de forme.
Aïda arriva en souriant, se dirigea directement vers Manu pour lui offrir sa petite fiole :
-Manu, tu mets cinq gouttes de cet aphrodisiaque dans un verre
d’eau et tous les soirs tu le fais boire à ta femme. Tu
verras je peux t’assurer qu’elle ne se fera pas
prier…
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Chronique du body combat 52 chapitre 7
Manu (la semence d’un grand énergumène)
Manu a le ventre bien plein. Empli de ce merveilleux gâteau
qu’il adore, il en mange une grosse tranche tous les soirs. Et il
se sent particulièrement en forme :
-Tiens Chaton dit-il à sa femme, bois ce petit verre d’eau ça te fera du bien.
Sa femme s’exécute avec complaisance, malgré les
lourdeurs d’estomac qui la tiraille depuis quelques jours.
-J’envoie les filles au lit s’exclame Manu, il est temps de dormir.
-Mais Papa, quand même, il n’est que dix-neuf heures et on est vendredi soir !
-Il n’y a pas de mais, vous avez besoin de sommeil !
Sa voix prend alors une tonalité rocailleuse et son œil
brille de coquinerie quand il s’adresse à sa femme. Et toi
chaton monte dans notre chambre tu as besoin de repos.
La chambre est lumineuse, le grand lit propice, l’ambiance au romantisme.
Manu s’approche de la silhouette allongée qui l’attend.
-Laurence, je suis arrivé, dit-il !
Comme seule réponse une énorme flatulence soulève le bas du drap disséminant son fumet mal odorant.
-Pas ce soir Manu je suis terriblement barbouillée.
-Mais Chaton ça fait une semaine que tu me dis ça.
Sa réponse est catégorique :
-Non, non et non, laisse-moi tranquillement me reposer !
Puis dans la seconde qui suit elle s’endort laissant Manu dans la plus grande contrariété.
C’est alors qu’une petite voix, toujours la même,
résonne fortement dans son cerveau « Court Manu court !
».
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Un fourgon de Police, devant le portail de cette petite maison des hauts de Gex…
Laurence regarde avec étonnement les gendarmes qui se trouvent
devant elle. Elle a la figure pâlotte, se tient un peu en avant
en se frottant le ventre qui lui fait mal.
Une violente aigreur remonte de son estomac dans un gargouillis peu sympathique.
Le préposé, après un sursaut d’horreur, pose une main sur sa bouche et recule d’un pas :
-Madame nous avons reçu une plainte de vos voisins et nous
venons vous donner un avertissement ! Dit-il en se bouchant le nez.
-Que se passe-t-il ?
-Il semblerait que depuis une semaine, chaque nuit une série de
hurlements provenant de votre jardin, les réveils !
-Ah bon, moi j’n’ai rien entendu !
-Comme vous êtes responsable de votre propriété
vous devez veiller à garder la quiétude de votre
voisinage !
Elle reçoit le procès-verbal, a de nouveau un borborygme
et les gendarmes s’enfuient, dégouttés par
l’odeur.
___________
Une semaine plus tôt…
Une pleine lune baigne la pâleur du cimetière envoyant ces ombres lugubres sur la petite route qui le borde.
Un hibou hulule son cri glacial.
Une brise fraiche frise les feuilles de trembles qui oscillent à cadences inégales.
L’ambiance est sinistre, personne ne se promène en cette heure tardive.
Soudain un chat se met à miaulé sa fureur.
Pourtant, si, il y a une ombre qui rode. Une ombre étrange et
qui est suivie par une succession de Chamallows qui tombent de sa poche.
Elle s’insinue à pas feutrés dans le petit jardin
de cette petite maison qui borde le cimetière, et se dirige
immédiatement au fond de son jardin, là, où, elle
le sait, elle pourra récolter un bien qui lui sera très
précieux.
C’est Aïda, elle se met à chercher, passe sa main dans l’herbe, humecte les odeurs, mais rien.
Elle s’en doutait, heureusement, elle a pensé à tout.
C’est la raison pour laquelle elle saisit d’une besace
qu’elle tient accrochée en son flanc et en tire, une
immense feuille de film plastique.
Elle la pose bien étalée sur le sol et l’ancre avec
une succession de petits pitons qu’elle enfonce à
l’aide d’un marteau.
Son travail terminé, elle regarde avec fierté le
résultat. Sur au moins deux mètres de large et six
mètres de long, le sol est recouvert par son piège.
Il ne lui reste plus qu’à attendre quelques jours et, elle
en était certaine, sa récolte sera fructueuse…
________________
On était à la Gioconda et Manu avec ses conversations
à connotations bizarres nous parlaient de ses pulsions sexuelles
constantes et incontrôlées en nous précisant
qu’il avait de la chance d’avoir une femme aussi
merveilleuse qui acceptait ses assauts répétés
avec patience et gentillesse, mais que certain jour elle était
moins en forme et que c’était alors difficile pour lui de
se contenir.
Un large sourire se dessina sur la bobine d’Aïda, elle
exultait intérieurement à l’idée de pouvoir
récolter avec facilité son dernier ingrédient.
Puis elle quitte la table en prétextant son terrible envi de fumer.
Arrivée dans la cours du restaurant elle sort de son
inséparable sac en papier, une petite fiole et un flacon
médicamenteux. La petite fiole est de celle du genre qui
possède en son extrémité un goutte-à-goutte.
Elle l’ouvre, puis, fait de même sur la bouteille
pharmaceutique au label évocateur « Puissant laxatif a
utilisé avec précaution. ».
Pendant ce temps-là, Mademoiselle Lapinou est venue nous
rejoindre. Elle porte un énorme gâteau, son
préféré, bourré de gingembre et de poudre
de cornes de rhinocéros :
-J’en avait fait deux pour me petite fête d’hier,
mais je crois que j’ai été trop ambitieuse, un seul
petit bout du premier a mis en confiance mes trente copains. Et ce que
l’un d’entre vous est intéressé d’avoir
celui-ci ?
-Merci, je crois que tu y mets également du beurre, ce n’est pas bon pour mes artères.
Stan n’avait pas envie de grossir, alors il fut donné
à Manu qui nous dit que justement, il sentait en lui une petite
baisse de forme.
Aïda arriva en souriant, se dirigea directement vers Manu pour lui offrir sa petite fiole :
-Manu, tu mets cinq gouttes de cet aphrodisiaque dans un verre
d’eau et tous les soirs tu le fais boire à ta femme. Tu
verras je peux t’assurer qu’elle ne se fera pas
prier…
Chronique du body combat 52 chapitre 8
L’épilogue
AÏda était aux anges.
Demain, elle ferait goûter son breuvage magique à son
tendre p’tit Rémi et le miracle se produirait. La
tendresse, la douceur, l’amour avec un grand « A »
inonderait soudain sa vie, la baignant de cette mansuétude de
bonheur.
Elle nous avait convoqué un lundi soir à la Gioconda pour partager avec nous ce prochain bonheur.
Son intention n’était pas, bien entendu, de nous
révéler la façon dont elle allait réussir
à l’atteindre, mais plutôt de partager cette
dernière soirée pour effacer l’angoisse qui, bien
évidemment la tenaillait.
-Les amis ! Nous dit-elle, demain je serai heureuse, mon p’tit
Rémi va tomber follement amoureux de moi, je vais lui faire
boire quelque chose qui va le transformer.
Nous la regardions avec des yeux affolés.
- Et bien dit donc, tu vas te recevoir de sacrées bastons ! Ne pus-je m’empêcher de dire.
-Non justement, il va devenir normal, comme tout le monde, un
véritable cœur tendre et délicat avec un
comportement à la douceur d’un chevalier moyenâgeux.
D’une galanterie irréprochable. Je suis si heureuse !
Elle ne voulut pas répondre aux questions concernant la
façon dont-elle avait réussi à confectionner cet
élixir miracle.
Mais peu importe.
On était tous joyeux.
On allait fêter ça.
Chacun sortit une bouteille de nectar alcoolisé qu’il avait amené avec lui.
Pour Manu c’était une bonne bouteille de Bordeaux.
-Alors, nous allons boire à cet évènement ;
Oups ! Aïda ne devait pas boire une goutte d’alcool. Ces
derniers quinze jours, elle avait suivi cette règle à la
lettre. Se goinfrant de chamallows, seul moyen qu’elle avait
trouvé pour vaincre son manque.
En entendant le mot alcool, elle sortit de son sac en papier une
poignée d’entre eux qu’elle enfourna dans sa bouche
grande ouverte, en commentant :
-Moiche Chpréchère les Chamallows !
-Aï ave a whisky boteule que give me my queen ! Montra Bahram.
-émoidelafermantationdecoucougnettedecongolaisbiendodu ! Ajouta Meskerem
Et ce fut une véritable beuverie qui s’engagea.
Bières, vins à profusion comblèrent les moindres interstices de la table que nous entourions.
Pendant ce temps-là, Aïda n’en pouvait plus. A court
de Chamallows elle nous regardait nous enivrer avec plaisir, humant ces
odeurs qu’elle aimait tant.
Soudain n’en pouvant plus, elle prit un verre de liquoreux dans la main et…
On était mardi soir.
Non seulement ce soir de body combat mais également, ce jour du
bonheur où nous le savions maintenant déjà tous,
notre superbe coach allait trouver le bonheur parfait.
Alors nous nous étions assis sagement alignés contre le
mur de notre salle à attendre sa venue qui se faisait
désirée.
Soudain elle apparut.
Elle avait l’air sublimement heureuse, épanouie,
comblée et tenait dans sa main ce litron de gros rouge
déjà bien entamé.
Pourtant, elle semblait terriblement amochée.
Deux yeux au beurre noir, des ecchymoses sur les bras, les jambes, des pansements sur son front, le nez tordu.
-Et bien dis donc, osais-je plaisanter, elle ne semble pas avoir été très efficace ta préparation !
-Aucune importance, répondit-t-elle dans un sourire béat
qui découvrait sa bouche partiellement édentée. Je
crois que notre couple a enfin atteint un équilibre parfait. Je
suis terriblement heureuse ! Merci la vie.
Nous n’y comprenions rien.
Quand soudain une civière arriva portée par deux infirmiers balaises.
C’était le p’tit Rémi qu’il portait.
Le pauvre était souriant mais vraiment bien amoché, Il
avait une jambe et un bras dans le plâtre, des balafres plein la
figure, se tenait les cotes et semblait avoir du mal à respirer.
Quand il se trouva à côté de nous, après
avoir lancé un regard sulfureux à Aïda, il
réussit, en phrases hachées, à nous chuchoter :
-J’ai trouvé l’Amour de ma vie ! qu’elle
raclée je me suis pris ! trop top ! Enfin, une femme qui a du
répondant !
Vive le body combat !
La suite demain,
recliquez sur cette page ou rendez-vous sur mon flux facebook ou sur viagex.com