Cadeaux
Mon retour de vacances passé à Ténériffe approchait.
Alors j’avais décidé d’aller acheter des cadeaux pour mes amis du body combat.
Eh oui les petits cadeaux entretiennent l’amitié !
Des petites choses, bien entendu, car mon budget pour les présents était très
limité.
En me promenant j’aperçu un groupe de noirs, qui vendaient des souvenirs à la
sauvette.
Alors je me suis dit, je peux faire de bonnes affaires.
Une montre pour Ya ko line, je suis certain qu’elle sera contente.
-Allo, bouena, toi pouvoir vendre moi chose, montre ! Je pointai mon poignet du
doigt.
Je fus surpris par le ton de sa réponse.
-Oui cher monsieur, je suppute que vous recherchez une montre, quelle marque
vous ferait le plus plaisir.
-Moi, y’en à vouloir Rolex, continuais-je sur le même ton.
-J’ai tout à fait ce qu’il vous faut ! Il plongea sa main dans un grand sac en
plastique pour en ressortir l’objet de mon désir. Elle est fabriquée par
Chong !
-Ouaouw ! Je me souvenais de cette confidence de Ya Ko Line me disant que son
cousin Chong fabriquait des montres à Hong Kong.
-Regardez, continua-t-il. Elle est recouverte d’une fine couche d’or de 19
carats et sertie de 15 diamants de 5 carats chacun.
J’étais impressionné, mais le prix qu’il devrait m’annoncer me faisait peur.
-2 euros 50 me dit-il.
Par principe je négociai le prix à la baisse en lui suggérant que je voulai
également lui acheter ce magnifique foulard en soie qui siérait parfaitement à
Stan.
-Un euro pour le foulard ! Me précisa –t-il.
De peur que Mousse n’apprécie guère que j’offre un présent à sa belle, je
lui demandai d’y agrafer le prix et je le déchirai dans un coin.
Maintenant il me fallait quelque chose pour Mousse, un t-shirt devrait
parfaitement faire l’affaire, mais une taille pareille semblait impossible à
trouver.
C’est alors que je vis sur la plage un culturiste de morphologie compatible.
Il faisait des tractions sur une large barre en fer. Je me mis derrière lui et
écartai les bras le plus possible pour gauger sa taille.
-Hum ! Je pense qu’il peut faire l’affaire.
Je lui tapotai l’épaule en disant :
-Hé Pedro (ah, oui, je ne vous l’ai pas dit, mais pour moi, tous les Espagnols
s’appellent Pedro.).
Il se retourna vers moi et j’eus deux surprises. D’abord son T-shirt arborait
le drapeau Anglais et sa figure patibulaire, avec cette grosse cicatrice qui
barrait sa joue gauche faisait peur.
Je continuai la conversation en Anglais lui demandant s’il voulait bien me
vendre son oripeau trempé de sueur et parsemé de trous.
Il me répondit que ça serait 100 euros et que si je refusai son offre je
risquai de retourner chez moi en morceaux.
Je ne voulus pas le décevoir, pris son vêtement entre deux de mes doigts et
l’enfermai dans un sac en plastique que je verrouillai pour que son étanchéité
ne laisse pas passer l’odeur.
Puis je continuai mes emplettes en quête d’un présent pour Meskerem. J’avais
entendu dire qu’un poisson de Ténériffe avait le gout de la chair humaine.
Sur le port je me dirigeai vers un pêcheur qui vendait le fruit de son travail
sur un large étale.
-Hé Pédro !
Il me regarda, et, mon béret Basque planté sur le flanc droit de ma tête le mit
sur la voie.
Il me répondit en Français.
Alors, je lui parlai de ce fameux poisson.
Il eut une grimace de dégout, puis levant l’index il se pencha pour
ramasser une forme incertaine qui trainait sur le sol.
L’odeur était infecte, la couleur verdâtre et possédait la vague forme d’une
main.
Je le pris immédiatement. Le prix très avantageux me rattrapant sur le
précédent cadeau.
Et hop, dans le sac avec le vêtement pour Mousse. L’odeur devrait se mélanger à
merveille.
Pour Bahram ce fut très facile un journal people Espagnol un peu l’équivalent
de « Voici ».
Pour Anne j’avais une excellente idée.
Sur le marché il y avait une vendeuse de babioles.
-Ola Esmeralda (ben oui toutes les Espagnoles s’appellent Esmeralda)
Je me fis comprendre plus mal que bien que je voulai ce joli cœur coloré et lui
demandai d’y inscrire les initiales J.B.
Elle me regarda fixement, puis sa main trembla sur sa machine à graver et elle
s’effondra en sanglots. C’est alors que je pus remarquer qu’un grand poster
avec notre beau Jean-Baptiste, particulièrement dénudé, envahissait le fond de
son échoppe.
Pour Manu, ce fut le magasin d’un Chinois qui fit l’affaire. Il était tenu par
un petit monsieur aux lunettes rondes, au petit chapeau noir et rond enfoncé
jusqu’au retrait de ses yeux. Il portait une longue robe aux couleurs
chamarrées.
-Bonjour Chong (et oui les Chinois parlent toutes les langues) j’aimerai avoir
un boulier octodécimal.
Il n’hésita qu’un instant, partit dans son arrière-boutique où j’entendis des
bruits de scie et de marteau, quelques minutes plus tard, il était là avec
l’objet de mes désirs.
Et voilà j’étais prêt pour mon retour, les bras chargés de cadeaux en pensant
que mon groupe de body combat avait vraiment beaucoup de chance de m’avoir
comme ami !
Vive le body combat