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Chroniques du body combat 25

Célébrités

Manu avait le sourire aux lèvres. Il venait d’avoir une idée formidable, malicieuse, qui lui permettrait d’impressionner ses amis.
Vêtu de ses plus beaux atours, il demanda à sa fille de le prendre en photo.
Puis après une petite heure de travail sur Photoshop, il fit une impression de  son travail qui lui sembla très satisfaisant. Tout heureux, de ce qui lui sembla approcher la perfection, il rangea soigneusement son ouvrage dans sa poche.

Quelques jours plus tôt ?
On était mardi soir, ce fameux soir où notre sport préféré nous apporte joie et bonheur.
Après un entrainement particulièrement motivant notre petit groupe avait décidé d’aller boire un verre à la Gioconda.
J’étais assis à côté de Manu et je m’étonnai de l’énorme pansement de couleur rouge posé de façon manifeste sur le côté gauche de son front.
-Ce n’est rien dit-il, une mauvaise chute !
La conversation allait grand train ce soir-là.
Bahram particulièrement en forme après deux verres de bière avait la langue particulièrement déliée. Il nous fit alors une confidence :
-Savez-vous que j’ai embrassé Dona Bertarelli !
Un étonnement indicible apparu sur nos visages.
-C’est pas possible !
-Incroyable !
-Et bien Barahm tu ne t’embêtes pas.
Cette femme, objet de notre étonnement, est une Business woman, qui possède une entreprise de biotechnologie et qui est particulièrement connue pour avoir gagné le « Bol d’or Mirabaud », une course nautique prestigieuse qui se déroule sur le lac Léman.
Voyant nos  réactions d’un questionnement dithyrambique, il précisa :
-En fait c’était durant mes années collèges et puis ce n’était qu’un bisou sur la joue.

Alors chacun y alla de sa petite remarque comparative.
-Et bien moi, affirma Mousse, j’ai fait un bras de fer avec Schwarzenegger, puis il rigola, le pauvre a eu mal au bras pendant au moins une semaine.
-Moi c’est Charlize Teyron, on est allé boire un verre après un défilé de mode. Continua Stan.
-San shu Quan Tan, une célèbre actrice Chinoise, c’est ma meilleure copine fanfaronna Ya Ko Line.
Anne éclata en sanglot :
-Moi, c’est le plus bel homme de l’univers, mais je ne le vois plus.
Fanny nous confia que le cousin, d’un ami, de sa tante connaissait un ami de Bill Gates.
Je leur fis part de ma rencontre avec Alain Prost au temps où j’étais membre du club de golf de Divonne.
Meskerem, peu intéressée par la conversation cracha bruyamment et avec véhémence un bout d’os qui était resté coincé entre deux de ses canines.

Et puis il y avait Manu, le pauvre Manu, qui restait tout triste dans son coin. L’œil vide, son silence forcé n’avait rien de bien folichon. En fait le pauvre ne connaissait aucune célébrité…

Une semaine plus tard le jour de nos retrouvailles sportives habituelles était arrivé. Nous attendions tous devant la porte de notre salle. Echangions sourires et jovialité, quand, soudain, des photos tombèrent de la poche de la combinaison de ski de fond de Manu.
Il sembla confus, ramassa les trois petits portraits qui le représentaient en compagnie de personnages de premier plan.
-Montre Manu ! Demanda Stan, particulièrement curieuse.
-Je ne sais pas répondit Manu, ma modestie, vous savez, je n’aime pas, mais pas vraiment être mis en avant.
Puis après deux secondes de réflexion, il nous tandis les photos l’une après l’autre.
-Celle-ci je suis avec Barak Obama ! Sacré Barak un superbe souvenir, c’est un sacré rigolo, on s’est poilé toute une après-midi à se raconter des histoires, je n’ai jamais autant rigolé de toute ma vie. Celle-là, c’est avec Poutine.
Ah Vlad ! Tout un poème, un sportif de haut niveau en vérité, on se faisait des joggings tous les matins lors de mon séjour à Moscou.

Et celle-là, c’est avec Angela Merkel, elle voulait absolument avoir une histoire avec moi, mais vous savez mon mariage est sacré est ma femme est toute ma vie.
Puis il nous montra celle avec François Hollande. C’n’est pas vraiment un copain, mais enfin, j’ai essayé sans succès de lui apprendre à compter jusqu’à huit !

Nous regardions ses témoignages défilés devant nos yeux médusés.

Puis tous, nous nous regardâmes les yeux emplis d’une malice qui ne demandait qu’à s’étaler.
Je fus le premier à éclater de rire, suivit rapidement par l’ensemble du groupe.
Sur chaque photo, Manu portait sa combinaison de ski de fond,
et,
on voyait sur la gauche de son front,
ce grand sparadrap rouge posé en croix !

Vive le body combat.




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