Chronique du body combat 37
Coin coin Parlons pour commencer, d’un sujet qui me tient à cœur. Ma Juju ! Elle est une petite « cochon d’Inde » que j’adore. Chaque jour, je m’en occupe avec amour et dévotion, coupant ses ongles, nettoyant sa maison et, l’été venu, comme je la mets dans mon jardin, dans un grand enclos que je lui ai fabriqué, je n’oublie jamais de l’enduire d’un produit anti insectes pour qu’elle passe la belle saison tranquille. Ce qui est particulièrement amusant, c’est que chaque année c’est la même chose, à cause du caractère remuant de mon animal, je ne manque jamais d’être aspergé involontairement d’une partie du flacon. Elle est tellement mignonne ma petite, une partie intégrante de ma famille et je tiens à elle comme à la prunelle de mes yeux. ---------------------------------------------------------- On était un mardi midi d’été à la chaleur torride, où la température excessive surchauffe votre corps et vous rêver de fraîcheur. Soudain, je reçus un sms de mes amis sportifs. Une photo de groupe l’accompagnait, où je les voyais tous au bord du lac Léman entrain de barboter joyeusement, la joie inscrite sur leurs visages. Le commentaire était moqueur. « Travailles bien Pierre! En Suisse, aujourd’hui, c’est férié. ». J’eus un petit rictus crispé en pensant que j’étais le seul à travailler du côté Français. --------------------------------------------------- On était ce même mardi soir. Ma respiration était sereine, mon aura éclatante. Sourire profond de cette attente divine, de ces instants de purs ravissements, de cette approche du Nirvana qu’à cette soirée précise, je pouvais fébrilement toucher du doigt. Le soir du Body Combat ! Quelque chose d’étrange semblait avoir posséder mon petit groupe d’amis. Dans mon coin habituel, mes bouchons d’oreilles plantés profondément dans mes oreilles, je m’adonnai à mon sport favori avec une application militaire, méthodique, suivant chaque mouvement de notre coach bien aimée. Par contre mes compères semblaient perdus dans une gestuelle tout à fait discutable. Laissez-moi vous décrire chacun d’entre eux. Tout d’abord Meskerem, couchée, le dos sur le sol, et qui, tout en se frappant l’arrière de la tête dans un battement sourd, poussait de petits cris stridents en remuant ses bras d’une façon désordonnée. Continuons par les filles. Ya Ko Line et Stan qui se frottaient l’une contre l’autre dans une ondulation étrange, presque pornographique. Et Anne ! Qui avait troqué sa tristesse habituelle, par une agitation incontrôlée, avec un visage de hargne, de colère, laissant ses bras gesticulés sans contrôle, et ses mains qui semblaient buriner sa silhouette. Mademoiselle Linette avait troqué ses ondulations provoquantes habituelles par d’autres beaucoup plus brutales et parfois même un peu trop suggestives. Mousse par des mouvements étranges et inconsidérés avaient mis à terre, k-o, quatre personnes qui se trouvaient autour de lui. Bahram s’était renversé la totalité d’un bidon du liquide prévu pour sa batterie, directement sur sa tête. Et Manu Hurlait ses chiffres en se frappant violemment toutes les parties de son corps. Mais que se passait-il ? J’avais presque honte du comportement de mes amis, que notre coach ainsi que le reste des sportifs présents avaient du mal à ignorer. Mais, chose encore plus étrange, ce comportement étrange et malvenu sembla contaminer l’ensemble de la salle, me laissant seul à continuer les routines dans leurs enchainements collégiaux. Le cours se termina dans une sorte de pugila désordonné. Pire que tout, dans les vestiaires la folie continua et je m’enfuis quittant cette déraison que je ne comprenais pas en oubliant du coup Manu que je devais ramener chez lui. On était mercredi matin, je marchai dans la rue pour me rendre à mon travail, pensant à l’étrange comportement dont j’avais été témoin hier, quand, en passant devant un kiosque à magazines je fus interloqué par un grand titre éloquent, qui me fit éclater de rire : « Grave problème sanitaire dans la rade de Genève qui est confrontée actuellement à une invasion des puces du canard ! » Vive le body combat !
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