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Body combat 7

Elle dit Non !

Perché sur une main, Mousse était engagé dans une série de pompes. Dans un coin de la pièce Stan avait l’air furieuse, elle venait de se casser un ongle et pour elle c’était l’une des pires choses qui pouvait lui arriver.

Appliqué à son effort Mousse lui demanda :
-On va au resto ce soir ?
-Non ! Répondit-elle, perdue dans sa discorde.
-On va se faire un ciné ?
-Non !
-On va se promener au bord du lac ?
-Non, non et non !

Alors Mousse arrêta son entrainement, dépité, fâché de ces réponses négatives :
-Avec toi c’est toujours « Non », j’aimerai bien un jour t’entendre dire « Oui » grogna-t-il.

Stan réalisa les conséquences de sa mauvaise humeur et tenta cette réparation :
-Oh excuse-moi Mousse, je te promets que ces prochains jours, je dirai toujours «Oui !».


On était mardi soir, ce jour béni du Body combat.
On s’était tous réuni, après le cours, autour d’une bière dans un bistrot proche du club.
A côté de moi, il y avait Barham, un Iranien, bel homme, souriant, sympathique, venant juste d’effleurer la cinquantaine.
La particularité de ce compère c’était le fait qu’il se baladait toujours avec une batterie de vélo électrique lovée sous son bras. Cette habitude intelligente lui permettait d’empêcher le vol de sa bécane.
Je lui avais demandé quelques précisions sur sa machine et il m’avait répondu qu’en fait on lui avait volée, il y avait trois mois de cela, mais, comme il y tenait beaucoup, que c’était un cadeau de sa femme. Alors, en grand sentimental, Il avait décidé de ne plus jamais se séparer de sa batterie, seule relique qu’il lui restait de ce présent adoré.

On parlait de choses et d’autres dans une ambiance joyeuse et festive.
De nos voyages.
De la découverte de New-York.
Quand, soudainement il affirma :
-IL y a quelques années de cela, chaque fois que j’allais faire un footing dans Central Park, je me faisais draguer par des tas de filles !
Soudain Manu nous demanda de faire silence. Il s’était mis à regarder fixement Barham avec des yeux étonnés, emplis d’une certaine  concupiscence.
Il commenta :
-Mais c’n’est pas possible, j’n’arrive pas à te croire. Moi je fais le tour de l’étang de Cessy trois fois par semaine et aucune Gonzesse ne m’a fait des avances. Ah, si, une fois, trois vieilles dames qui n’arrivaient pas à se relever du banc où elles étaient assises.

Je me mis, en souriant, à penser à l’étang de Cessy, petite boutasse de 400 mètres de diamètre, principalement fréquentée par les clubs du troisième âge de la région.

En rentrant à Gex ce soir-là, Manu, que je reconduisais chez lui, me parla encore de cet aveu qui l’avait tant marqué :
-J’me demande bien ce qu’elles lui trouvaient de si particulier à ce Bahram ?
Pas vraiment absorbé par cette conversation qui ne m’intéressait guère je lui proposai la première solution qui tournait dans ma tête :
-C’est son teint basané… Sûrement.


Vendredi, j’avais décidé de me rendre à mon second cours de sport préféré, le T.R.X. Je savais y rencontrer Manu qui aimait également ce type d’entrainement. Je le vis dans les vestiaires, mais à ma grande surprise, il me dit qu’il n’avait pas vraiment envie de faire du sport aujourd’hui et, pendant que je me rendais en direction de la salle, il intégra la cabine de bronzage.


On était mardi soir, j’attendais devant la salle de Body combat quand Manu arriva, le visage rouge comme une tomate, sa combinaison de skieur de fond largement ouverte sur son poitrail qui laissait apercevoir une large partie de son torse cloqué par un excès d’ultra-violet.
En m’ignorant, Il se dirigea en direction d’un groupe de filles qu’il connaissait un peu, pour leur demander :
-Alors, vous ne trouvez pas que je suis plus beau que Bahram. Puis il insista. Même plus beau que Jean-Baptiste ?

Plusieurs des filles éclatèrent de rire, d’autres effrayées allèrent se cacher dans les toilettes laissant notre pauvre Manu totalement dépité, à la limite de verser une série de larmes.
J’avais décidé d’aller le consoler quand, la belle Stan arriva.
Alors Manu, qui pensait que ces filles ignorantes de sa beauté n’étaient que d’infâmes greluches, posa de nouveau cette fameuse question à Stan, qui pour lui représentait le summum de la beauté et de l’intelligence.
Elle grimaça, voulant par amitié cacher son terrible désir de sourire.
Manu réitéra son interrogation :
-Dis-moi franchement ne suis-je pas plus beau que Jean-Baptiste ?
Alors, Stan, décida de lui avouer sa franchise :
-N…….
Au moment où elle allait prononcer le mot fatidique, Mousse se pointa à ses côtés.
Elle se souvint soudain de sa promesse.
-OUI ! Répondit-elle dans un seul souffle.

Pour Manu, j’en suis certain, ce mardi restera comme l’un des plus beaux jours de sa vie

Vive le Body Combat.



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