Chronique du body combat 34
La
bouteille de
vin.
On
m’a dit Pierre tu racontes
n’importe quoi, il n’y a rien de vrai dans tes
histoires.
Ok, il m’est arrivé
d’exagérer légèrement
certaines situations.
Alors, pour contenter les grincheux, les pignochards, ceux qui
n’acceptent la
vérité que dans ses moindres détails.
J’ai décidé de retranscrire cette
histoire d’une façon journalistique.
Chaque détail, chaque situation sont contés avec
exactitude.
Rien n’est inventé !!!!
Tout est vrai !!!
Manu et sa femme avaient
organisé une soirée avec deux
couples de leurs amis.
Le repas avait été préparé
avec soin et l’ambiance était
particulièrement
festive.
Pour plat de consistance, il y avait un magnifique gigot de sanglier
accompagné
de pommes de terre nouvelles sautées et d’une
platée de délicieux champignons.
C’est alors que Manu se leva de table et revint avec quelque
chose caché dans
son dos :
-Devinez ce que j’ai là, c’est une
bouteille de Saint-Emilion grand cru !
Dit-il fièrement, puis, il éclata de rire.
Devinez, comment je l’ai
obtenue ? IL enleva ses lunettes, frotta ses yeux pour essuyer
ses larmes
de bonheur, se passa la main dans les cheveux et continua en riant. Eh
bien, je
l’ai échangée à un copain
contre un flacon de vinasse ! Trop drôle !
Tout le monde éclata de rire…
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On était mardi soir.
Dois-je encore le répéter.
C’est le soir du bonheur, du plaisir jouissif, du paroxysme
du ravissement.
Le soir du Body combat.
Après un
entrainement qui dût atteindre la perfection, notre
petit groupe d’habitués se retrouva à
la Gioconda.
La conversation était particulièrement
intéressante et captivante. L’absence de
Mademoiselle Lapinou avait rendu nos propos moins…
Comment pourrais-je dire…
Moins graveleux, Rabelaisien, égrillards, vraiment
très différents de
l’habitude.
On s’était engagé sur le chemin du
cinéma.
C’est alors que je me mis à parler de mes
nouvelles policières.
Stan, aimait ce genre d’histoires et précisa
qu’elle adorait Colombo. Nous
avions d’ailleurs tous une grande admiration pour cette
série. Elle ajouta que
la série qui mettait en scène, Madame Colombo,
avait été moins intéressante.
Je lui affirmai sans vraiment en être certain que Madame
Colombo n’était jamais
apparue physiquement dans des histoires.
« Si tu te trompes, tu paris
combien ? ». Dit-elle.
Tout le monde me conseilla de ne pas gager avec Stan car elle
était toujours
gagnante.
« Une bouteille de bon
vin ! ». Répondis-je, et,
l’enjeu fut
scellé.
Elle tapota sur son téléphone.
« Eh, eh, année 1979 ! Tiens
regardes ! ».
Elle colla son écran sous mon nez pour m’obliger
à accepter son évidence.
Je mimais une moue fataliste de dépit. Mais, en fait, son
bonheur faisait
plaisir à voir et les applaudissements de tous nos
compères mirent une
excellente ambiance au reste de la soirée…
Pour ne pas oublier mon
dû, le lendemain même, je fis
l’achat d’une bouteille de Saint-Emilion grand cru,
l’une de celles qui faisait
partie des grandes années de ce terroir.
Je la
plaçai sous la table de mon ordinateur
en ayant la ferme intention de la donner à Stan lors de
notre prochain
entrainement sportif.
Bêtement, trois semaines passèrent sur mon oublie.
Un mardi soir en rentrant du body combat avec Manu, je me souvins
soudain de
mon manquement :
-Manu, mince, j’ai oublié de donner à
Stan la bouteille qu’elle avait gagnée !
-C’n’est pas grave, si tu veux comme je la vois
demain je lui en donnerai une
de ta part !
-Une bonne bouteille !
-Oui, tu sais Pierre, j’ai une excellente cave, tu peux
compter sur moi, elle
sera enchantée de mon choix !
Je me sentis soulagé et reconnaissant.
Le vendredi soir, je devais
aller avec Manu au cours de
T.R.X.
Je m’apprêtai à laisser ma belle
bouteille de Saint-Emilion sur le siège de ma
voiture en vue de la lui donner quand un sms provenant de Stan arriva.
« Dis donc Pierre, on avait parié une
bonne bouteille de vin, pas cette
espèce de vinaigre servi dans une bouteille en plastique que
tu m’as fait
passer par Manu ! ».
Je m’excusai par quelques mots gênés et
je me mis à réfléchir sur la raison de
cette farce.
La vengeance !
Voilà la réelle cause de cette plaisanterie.
Prendre une vilaine revanche sur
mes calembredaines qui se moquaient de lui et de son
originalité.
Alors j’eus une idée croustillante.
Je repris la bouteille qui lui était destinée et,
par un habile moyen dont je
connais le secret, j’y injectai un laxatif
puissant…
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Manu leva son verre et
lança un toast en direction de sa
femme et de ses amis :
-A notre soirée, notre amitié et à la
santé de ce copain naïf !
Après une petite goulée de délectation
et des glouglous d’appréciations, les
verres furent avalés d’un seul trait.
Le
résultat ne se fit pas attendre.
Moins d’une minute plus tard les ventres se mirent
à gargouiller.
Les femmes se levèrent les premières.
La plus rapide réussie de justesse à
intégrer les toilettes, tandis que pour
les deux autres paniquées, la baignoire et
l’évier de la cuisine durent faire
l’affaire.
Pour les hommes se fut une autre paire de manches.
L’un s’épancha au beau milieu de la
salle à manger.
L’autre sur le pas de la porte.
Tandis que Manu choisit un coin de son jardin, juste devant la
barrière qui le
séparait de ses voisins qui étaient en train de
déguster un barbecue.
Ils arrêtèrent leurs ripailles pour le regarder
stupéfait, les fesses à l’air,
en train de grogner son soulagement.
Puis, les pauvres furent abjectement dégoutés
quand Manu hurla « HUIT »
et que son excès de surpression les arrosa copieusement.
Vive le body combat
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