Chronique du body combat 50 L’assiette Voici une histoire
relatée dans l’exacte retranscription du
déroulement des évènements. J’admire la patience
et le flegme imperturbable de Laurence. Manu et sa femme Laurence nous
avaient invités à une petite
soirée festive un samedi soir. La soirée se
déroulait dans les meilleurs auspices. Nous
étions heureux d’être ensemble, de nous
délecter de nectars aux noms étranges,
de savourer des pommes de terre recouvertes d’un fromage
onctueux et la
conversation allait grand train. Jusqu’à
cet instant. Aïda
déjà bien
éméchée venait de décider
de se resservir
seule de viandes séchées, elle planta sa
fourchette dans le plat, avec une
telle force, qu’il se brisa en mille morceaux. Puis ayant
posé sa pitance dans
son assiette, sans même avoir réalisé
sa bévue, elle commença à se goinfrer
en
émettant des gargouillis de plaisir. Nous étions tous
muet d’étonnement, sidérés
par cette insouciance.
Quand Manu affolé interpella sa femme : -Mais, chaton, elle vient de
casser l’assiette qui nous a
été léguée par tante
Emilie, celle qui est dans ta famille depuis cinq
générations, en Crystal de bohème,
peinte à la main et qui vaut une petite
fortune. Laurence leva l’une
de ses mains à la mode indienne, la fit
osciller de droite à gauche en disant : C’est alors
qu’Aïda plongea deux de ses doigts dans sa large
bouche pour en extirper un gros échantillon de
crystal : Puis furieuse elle se leva, Le
p’tit Rémi en profita pour
lui envoyer une énorme claque sur les fesses. Mécontent de cette
manifestation qui me semblait incongru je
ne pus m’empêcher de lui faire une
remarque : Furieux de cette
vérité il eut une réponse
insidieuse : Argh ! Cette insulte
suprême me fit virer au rouge et
je ne pus m’empêcher de lui envoyer ma tranche de
gâteau dans la tronche. Le silence se fit de nouveau « Tout va
bien dit Laurence, un petit coup de plumeau
et le problème sera
résolu ! ». C’est alors que Stan
qui avait trop bu se mit à chanter une
chanson grivoise en mimant chaque mot dans une gestuelle
évocatrice, puis prise
d’une hystérie sexuelle elle se jeta sur Manu pour
le déshabiller. C’est alors
que je me mis à penser qu’elle devait
être vraiment très, mais très
saoule ! Nos regards
éberlués se tournèrent vers Laurence
qui,
toujours aussi flegmatique, monta ses yeux au ciel en souriant et
ajouta : La porte
d’entrée s’ouvrit
soudain en grand fracas, c’était Mademoiselle
Lapinou qui arrivait en trombe
suivit de six beaux mâles presque nus et dont la
déformation apparaissant sous
leurs slips ne laissait aucun doute sur leurs formes
présentes. Un
tambourinement nous fit
sursauter, c’était Meskerem derrière
l’une de fenêtre. Elle se tenait sur le
rebord en position du hibou. Tapait sur la vitre d’une main
pendant que l’autre
tenait un pied d’où elle venait
d’édulcorer le gros orteil. Elle était
vêtue
d’une peau de bête et exultait la bouche largement
ouverte qui faisait
apparaitre une dentition rougit par le sang : Bahram arriva
tranquillement : Pamela restait
coincée à
l’entrée de la porte ses mouvement de brasse
papillon ne lui permettant pas de la
passer avec facilité, tandis que sa sœur qui avait
pendu une enclume à son nez
redoublait d’effort pour la pousser. Derrière
j’aperçu la grande
sauterelle tenant un grand cabas rempli de
téléphones portables : Anne arriva en hurlant
« Jean-Baptiste, es-tu
là ? ». Aïda se jeta soudain
sur le p’tit Rémi qui venait une fois
de plus lui prouver son amour, le renversa sur le canapé en
lui faisant une
prise d’étranglement ce qui explosa les pieds du
canapé peu habitué à recevoir
une telle masse remuante. Manu dont les habits
étaient maintenant en lambeaux se mit à
courir en direction de son jardin. Meskerem finie par fracasser la
fenêtre et suivit d’une
partie de sa tribu Gouloum gouloum envahit les lieux. Anne
déçue de ne pas trouver son amour, brula une
photo de
J.B. sur un fauteuil Empire. Stan vomit ses tripes sur le
magnifique tapis persan qui
ornait le salon. L’enclume de Marina,
atterrit sur la table en marqueterie
avec un grand fracas Et, Laurence toujours placide
regardait avec bienveillance
le désastre : J’étais
allé me réfugié contre le mur du
salon, moi si
fragile, tremblant de tout mon être, terrorisé par
la scène apocalyptique qui
se déroulait devant moi. La petite Romane, son cochon
d’Inde lové dans ses mains
était à côté de moi. Elle me
tira par la manche et tout en me regardant, me fit
entendre pour la première fois sa voix : Vive le body combat.
|