Une
vie éternelle.
La cohésion de notre
groupe de body combat est indéfectible.
Par exemple si l’un d’entre nous se trouve dans
l’adversité, tout le monde fait
de son mieux pour l’aider, pour lui redonner du bonheur, de
la confiance
perdue, Mousse, avait dans le passé,
bénéficié de ce comportement.
Il y a un excellent exemple,
cette fois ci collectif, qui
est survenu il n’y a pas si longtemps où, dans le
but essentiel d’aider Manu,
chacun était parti à la recherche du secret de la
beauté et jeunesse éternelle.
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Manu
était triste, terriblement
dépité, son engouement
s’était éteint, il
s’imaginait devenir terriblement
vieux…
Ce soir dans les vestiaires de
notre club de fitness,
quelques minutes avant sa fermeture, on pouvait entendre un raffut
anormal.
C’était Mousse qui venait de corriger quatre
culturistes :
-M’sieur Mousse mais on ne vous a rien fait !
-Oui, on discutait tranquillement entre nous !
-On vous a tous bien dit « Bonjour Monsieur
Mousse » quand vous êtes
rentré des vestiaires, ajouta celui qui semblait le plus
amoché.
-Je sais ! J’ai fait ça pour vous rendre
plus beau, pour arranger vos
frimousses! S’exclama Mousse.
-Oh, pardon, M’sieur Mousse, on n’le savait pas.
Les quatre compères
étaient allongés sur le sol. L’un avait
les deux yeux au beurre noir, l’autre le nez
complètement éclaté, le
troisième
la mâchoire démantelée, tandis que le
quatrième avait la main posée sur
l’énorme bosse qu’il avait sur la
tête.
-Levez-vous ! Ordonna
Mousse ? Mettez votre dos
contre le mur, le visage tourné vers moi.
Ils
s’exécutèrent au plus vite et,
maintenant, tremblaient
en se demandant quel malheur allaient leur arriver.
Mousse s’approcha d’eux, et l’un
après l’autre, les dévisagea de
près. Puis, il
se recula de quelques pas, mit ses mains sur ses hanches et
grimaça son
interrogation.
Puis, il eut un petit sourire et s’approcha de celui qui
avait les yeux
noircis.
L’homme terrorisé bredouilla son
angoisse :
-S’il vous plaît Monsieur Mousse, j’ai
trois enfants qui m’attendent et votre
dernière bastonnade ne m’a laissé que
trois dents ! Ajouta-t-il en lui
dévoilant cette preuve.
Mousse posa deux de ses doigts sur ses joues et les tirèrent
vers le bas pour
pouvoir mieux admirer la couleur brunâtre qui
auréolait ses orbites.
-Et bien toi, dit-il, tu es beaucoup plus beau maintenant.
L’homme le remercia d’un maigre sourire…
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Mademoiselle Linette arriva
dans cette petite rue louche du
quartier chaud de Genève. Elle s’arrêta
sous la pancarte marquée « Comme
un lapin », c’était un club
qu’elle ne fréquentait pas car il avait une
mauvaise réputation et les pratiques qui s’y
déroulaient lui semblaient un peu
trop graveleuses à son goût. Mais justement, elle
s’était dit qu’ainsi, au
moins, elle n’aurait pas à subir le contrecoup de
son cadeau.
Elle frappa à la lourde porte en bois de chêne.
Après deux minutes d’attente,
une petite lucarne s’ouvrit à la hauteur de son
visage. Un homme à la bobine patibulaire,
à l’haleine alcoolisée, la regarda un
instant avant de dire :
-On est fermé, revenez ce soir vers vingt-deux
heures !
-Mais c’est-à-dire, j’aimerai inspecter
les lieux car je veux souscrire un
abonnement !
-Ah bon, dit l’homme étonné.
La porte s’ouvrit lentement pour dévoiler une
grande pièce éclairée de
néons
rouges.
L’endroit était un peu austère.
Sur le côté, on pouvait voir un grand bar
bordé de chrome. Une piste de danse
éclairée,
au beau milieu de la pièce et le long des murs
s’étalaient une succession de
lits, agrémentés de coussins, encadrés
par de grands drapés de velours qui
pendaient du haut du plafond. Une longue étagère
en bois dévoilait un étalage
de jouets dont la forme et le volume exagéré
affirmaient sans le moindre doute
leurs utilisations licencieuses.
-L’endroit vous
plaît, ma poule ! Demanda le patron.
Mademoiselle Linette perdue dans des chimères
qu’elle seule pourrait vous
raconter, n’entendit pas la question.
-Eh, la greluche,
j’te parle !
-Excusez-moi ! Oui, oui bien sûre !
Par curiosité elle
demanda s’il y avait également des
endroits, un peu différents, un peu plus…
Bizarres.
-Mais oui, ma poule, à l’étage, viens
avec moi, j’avais te montrer.
Ils empruntèrent un
grand escalier droit dont les marches
couinèrent à chacun
de leurs pas.
Arrivés à l’étage, il
entreprit de luis montrer chaque salle.
-Celle-là pour les sado-maso, celle-ci pour les homos et
puis celle-ci !
Il avait presque posé sa main sur la poignée
lorsqu’elle entendit des
aboiements résonnés de l’autre
côté de la porte. Mademoiselle Lapinou frissonna
à l’idée de ce qu’elle allait
y découvrir.
-Non, non n’ouvrez pas, ce n’est pas la peine. Je
suis convaincue, je vous
prends des tickets d’abonnement pour un mois !
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Province du Chongyang.
Un coin perdu dans la montagne, loin de toutes routes
goudronnées, un petit
chemin qui serpente dans un bois de feuillus et de fougères
épaisses.
Ya Ko Line avance lentement, une canne à la main, respirant
avec peine dans la
moiteur de cette après-midi trop chaude, suivant avec peine
le très vieil homme
qui la guidait.
Soudain, le paysage s’ouvre sur une clairière
habitée d’un joli petit village
aux teintes chamarrées. C’est le village dit des
centenaires. Où la moyenne d’âge
dépasse cent dix ans et où, lui avait-on
confiée, tout le monde y vivait
heureux et en bonne santé.
Tout ceci semblait vrai, elle fut vite entourée par une
nuée de petits vieux
qui se demandait ce qu’une petite jeunette venait faire ici.
-Elle vient rencontrer notre
chef ! Précisa l’homme qui
l’avait emmené en ce lieu.
Elle entra timidement dans une
petite maison où la lumière
rentrait à foison par toutes les fenêtres qui
étaient grandes ouvertes. Elles
furent rapidement occupées par les curieux qui voulaient
vraiment savoir
l’exacte raison de sa présence.
Un homme courbé sur un vieux griffonnait des
caractères. Lentement il leva la
tête, son visage ressemblait à un parchemin
froissé, sa peau était sombre
brûlée par le soleil, sa figure osseuse et son
sourire découvrit sa bouche
sévèrement édentée
où quatre dents noirâtres s’en allaient
dans des directions
différentes.
Il la regarda avec attention puis se mit à parler, Ya Ko
Line, recula d’au
moins deux mètres en sentant l’odeur
fétide qui se dégageait de sa bouche :
-« Jolie
petite fleur des champs perdue dans un bois,
entourée de mousses et de champignons »,
ton cousin Chong, qui m’a
confectionné cette jolie « Vacheron
Constantin », il secoua son
poignet montrant ainsi sa magnifique montre, m’a beaucoup
parlé de toi. Il m’a
dit que tu aimerais connaitre le secret de notre
longévité. Eh bien, ma petite
j’ai cent trente ans et comme tous les habitants de ce
village je bois chaque
jour une infusion de Changkipu, une plante qui ne pousse que dans cette
région.
Son seul inconvénient est qu’elle donne mauvaise
haleine. Mais on si habitue
très vite ! Tu vas me suivre dans mon jardin et je
vais te donner le
végétal que tu devras faire macérer
dans de l’eau tiède pendant cinq jours
avant de boire le résultat.
-Merci
« Homme au jambe tordue qui serpente dans un
chemin caillouteux », puis elle ajouta, mon cousin
m’a également beaucoup
parlé de vous !
Le vieil homme se leva,
laissant entendre de multiples
craquements d’os, puis se dirigea au dehors suivant le chemin
incertain que ses
jambes lui imposaient. Ya Ko Line le suivit immédiatement
sautillant sur le
haut de ses orteils par mesure de
déférence devant cet
ainé…
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Une nuit très noire
dans un petit village de Haute-Savoie.
Cachée dans un buisson elle attend le moment propice pour
aller accomplir son
larcin. Elle se poste ici chaque jour, mais d’habitude
après qu’il soit arrivé
et qu’elle est pris en secret quelques photos, elle
s’en va en reniflant sa
tristesse. Mais ce soir ce n’est pas pareil, elle allait
rentrer chez lui et
lui voler ce dont elle a besoin.
Dans la rue les lampadaires s’allument l’un
après l’autre, on entend la marche
incertaine d’un vieux couple qui s’aide de leurs
canes.
Les oiseaux s’arrêtent de chanter.
Le cafetier du coin ferme boutique.
La dernière petite lampe de la maison qu’elle
surveille s’éteint.
Elle se met à frissonner, l’amour de sa vie est
certainement nu couché sur son
lit, près à retrouver les bras de
Morphée. Elle s’enfouit soudain dans un
rêve
idyllique. Elle, couchée tout à
côté de son homme, enfin, de cet homme
qu’elle
adore. Il la prend dans ses bras…
Elle sursaute, un chien vient d’aboyer.
Il ne faut plus rêver, il est temps, pour elle de faire son
cambriolage.
C’est Anne, oui, notre sympathique body combattante, et,
devinez qui elle
surveille ?
Jean-Baptiste bien entendu, qui vit ici, seul ces derniers temps et qui
revient
d’une journée éreintante, elle le sait,
il a donné cinq cours de fitness
aujourd’hui et elle en est certaine son sommeil sera
particulièrement profond.
Elle se dirige vers la petite
fenêtre aux volets anciens,
qui, elle le sait, se ferme mal. Elle pousse les battants qui
s’ouvrent avec
facilité et enjambe la petite rambarde sans la moindre
difficulté.
Elle sait où est sa chambre, là-bas au bout du
couloir, elle entend d’ailleurs
ses ronflements apaisés.
Et il est là, le
torse dénudé, tourné sur le
côté, le visage
posé sur ses deux mains refermées.
« Un ange ! ». Se
dit-elle, « un éphèbe
majestueux ! ».
Elle ne peut s’empêcher de s’approcher de
sa couche, mimant de son bras
éloigné, la courbe de son corps, de ce corps
convoité depuis si longtemps.
Elle se met à pleurer.
Être si près de lui et pourtant si lointaine.
Elle aperçoit soudain son sac de sport, qu’il a
posé là, sur cette chaise
solitaire, il est encore fermé. Epuisé
Jean-Baptiste n’a même pas eu la force
de le vider.
Elle l’ouvre avec précaution, prends son Marcel
trempé de sueur, hume cette
odeur adorée, passe le tissu sur son visage. Quel bonheur,
une certaine
approche de l’extase, de la complétion de
l’absolutisme de ses rêves.
Il remue.
Elle sursaute, jette un bref regard dans sa direction.
Non il dort.
Alors elle enfourne sa main encore plus profondément dans
son sac pour en
ressortir une paire de chaussettes fraîchement
utilisées. « Celles-ci,
pour qu’elles portent bonheur, il ne faudra jamais les
laver ! ». Se
dit-elle…
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Le Rhône serpente
tranquillement dans la campagne Genevoise.
Tout à côté de ce fleuve majestueux se
trouve la maison de Bahram, un joli
endroit, paisible, agréable, qu’il a
créé à son image, souriant,
enjoué,
sympathique.
Dans un angle du terrain, il s’est construit un petit endroit
à lui, dans cette
cabane un peu à l’écart.
Ici, il peut assouvir sa passion secrète, la fabrication de
batteries de vélo
d’une puissance inégalée.
Dans ce local, habillé d’une blouse blanche,
Bahram est penché devant cette
grande table en
stratifié blanc, où, il
manipule une multitude de fioles aux noms étranges :
Lithium, Phosphate, Manganèse.
Dans un grand tube, il verse avec précaution des parcelles
de chaque produit
après les avoir pesés avec une grande
précision.
Son horloge de type ancien, pendue à l’un de ses
murs semble chronométrer son
travail.
Ses gestes son précis, méticuleusement
calculés.
« Je crois que j’y
suis! ». Se dit-il.
« C’est mon centième
essai avec cette formule, et je pense que ce mélange me
permettra de gonfler ma
batterie pour obtenir des performances
inégalées ! »
Le liquide se met à
bouillonner, une épaisse fumée noire
s’en dégage inondant l’endroit
d’une odeur âcre, à peine supportable.
Il fait fit de cet inconvénient, ajuste une paire de petites
lunettes qui
encercle le globe de ses yeux.
Oui, il a atteint son but !
Il le sait !
Un véritable produit miracle, qui donnera une
énergie absolue et propulsera sa
bicyclette à plus de cent à l’heure.
Il s’imagine alors conduisant son vélo
adoré, les cheveux dans le vent, sentant
la brise fraiche fouetter son visage, lui rappelant ses jeunes
années et ses
tours en moto derrière son père.
Il se sentait alors tellement bien, revigoré, libre, avec
cette longue vie de
bonheur qui se profilait à l’horizon. Cette
impression de vie éternelle,
joyeuse, accomplie.
Demain, ce liquide sera versé dans la batterie de son tandem.
Il est heureux, il en est
certain, bientôt, il pourra lui
faire gouter à cette sensation de bien-être et
d’éternité.
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Une nuit, autour de cette
villa, que vous connaissez déjà,
sur les hauteurs de Ferney, celle au jardin mal taillé,
entourée de maisons
inhabitées.
Oui, vous vous en souvenez !
Celle de Meskerem !
Dans ce jardin justement, autour d’un grand feu, un petit
groupe de personnes
habillées d’une simple jupe en rotin danse la
ronde de l’adversité.
Dans le grand chaudron, un bouillon mijotant laisse apercevoir une
partie de
jambe de Congolais.
Les chants Gouloum-gouloum retendissent en cadence :
-Ranleboneuramanu,legransiflènedoipluzètretriste !
Puis Meskerem
s’approche du bouillon et, après
s’être raclée
la gorge crache dans la soupe fumante, son exemple est
bientôt suivi par
l’intégralité de son groupe.
Leurs regards restent fixés sur la mousse
blanchâtre qui vient d’apparaitre.
Soudain un semblant de visage semble s’y dessiner et
c’est soudain un état de
liesse qui s’empare de l’assemblée.
-Gransiflèvazètrèeureu !
Dans la soupe bouillonnante, Ils attrapent à
l’aide de leurs longues sagaies,
des bouts de viandes qu’ils dévorent ensuite avec
appétit.
Enfin rassasiés, ils régurgitent une partie de
leur festin dans une grande
bassine et Meskerem s’empresse de confectionner, avec cette
pâté moelleuse, une
collection de boulettes brunâtres qu’elle enduit
ensuite d’une rasée d’urine de
son chef tribal …
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Stan court dans la rue.
En retard, oui elle est en retard, elle qui est pourtant toujours
ponctuelle !
Mais ce n’est pas de sa faute, son chef, c’est la
faute de son chef qui lui a
infligé un ordre de dernière minute.
« Mais je dois partir ! »
Il l’avait regardé de ses yeux
sévères, du type de ceux qui
n’acceptent aucun
refus.
Alors maintenant elle courait,
car il allait bientôt fermer
son magasin préféré. Celui
où elle savait pouvoir trouver ce qu’elle
recherchait.
Elle arriva enfin devant sa devanture, haleine perdue, souffle court,
moiteur
du front.
« Madame s’il vous plaît, je
sais que vous êtes fermé
mais ! »
« Oh madame Stan, bien entendu, pour une aussi bonne
cliente que vous, je
veux bien retarder la fermeture ! »
L’endroit
était exclusif, feutré, avec des rayons
magnifiquement achalandés.
C’est ici qu’elle achetait tous ses produits de
beauté. Vernis à ongles,
poudres diverses, crèmes aux senteurs divines, parfums.
Dans cet endroit, elle le savait, elle pourrait sans
difficulté trouver l’objet
de ses recherches.
Elle se mit à fouiner dans chaque recoin de
l’échoppe, essayant une nouveauté,
sentant une autre.
Elle remplissait avec frénésie le grand sac que
la vendeuse, avec un grand
sourire, lui avait tendu.
Une demi-heure plus tard, elle se rendit compte, qu’elle
avait complètement
oublié la véritable raison de sa venue. Alors
elle demanda :
« Madame, il me faut une crème de
jouvence »
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Revenons au début de
l’histoire et de la tristesse de Manu.
Elle était survenue
lors notre rencontre au marché de Gex,
petite ville qui était l’endroit commun de nos
habitations.
Il m’avait invité à boire une
bière dans un bar local.
Sa fille était avec lui.
La petite à la caractéristique très
volubile, nous inonda de paroles, passant à
grande vitesse, d’un sujet à l’autre. Je
ne sais plus pour quelle raison,
pendant le faible interstice de temps où la petite eut un
instant de silence,
je questionnai Manu sur ses cheveux blancs.
Pourquoi lui avais-je dit ça, je le regrette maintenant, car
sa fille le
regarda soudain les yeux effarés :
« Papa, ce que tu es
vieux ! »
Manu ne répondit rien, baissant son regard avec ses
lèvres tremblotantes qui
essayaient avec grandes difficultés de retenir un sanglot.
Puis il resta ainsi, figé, tétanisé
devant les remarques que sa fille
continuait à lui envoyer :
« ouahh, tes
rides, des taches sur tes mains, mais tu
ressembles à un
pépé ! ».
Rien, aucun mot, aucune
répartie ne sortirent de sa bouche.
Juste un silence, ce silence d’abnégation devant
cette réalité si soudainement
dévoilée.
Bien entendu, j’ai essayé de le
réconforter, coupant avec difficulté le flot
ininterrompu de son enfant. Mais rien ne réussit
à le sortir de sa profonde
morosité.
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On était mardi soir,
j’étais un peu en retard et très
inquiet pour Manu.
Où en était-il avec sa santé
morale ?
J’arrivais devant
notre salle de cours.
Tout le groupe était là.
Ils avaient tous l’air d’être heureux,
enjoués et se racontaient des histoires
qui étonnaient chacun.
En me voyant arrivé, ils
s’exclamèrent :
-Pierre, nous croyons que notre Manu a retrouvé son entrain
et sa vitalité. Le
bonheur s’est de nouveau installé dans son esprit,
nous pensons même qu’il va
hurler encore plus fort pendant notre entrainement !
En effet quelques instant plus
tard, Manu sortit des
toilettes et s’approcha de nous d’un pas volontaire
et heureux.
Ce qui
m’étonna, c’est les cocards
qu’il avait sur ses deux
yeux et cette crème brillante et épaisse
qu’il portait sur ses deux joues.
Ses cheveux étaient hirsutes et une odeur fétide
provenait de ses chaussettes.
En me voyant, il s’exclama :
-Pierre je suis trop heureux, Je suis arrivé sur le tandem
de Bahram. Quelle
expérience !
Je reculai de deux pas devant son haleine insupportable.
Et puis ! Continua-t-il, tout en extirpant quelques poils de
chien qui
étaient restés entre ses dents. J’ai
essayé avant de venir le cadeau de
Mademoiselle Linette.
Puis il m’offrit une boulette peu ragoutante, de je ne sais
pas quoi, que je
m’empressai de refuser, mais qui sembla le
délecter tout particulièrement.
Vive
le body combat !