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Chronique du body combat 11

Le kilt

C’est bizarre comme une mauvaise interprétation des choses peut avoir d’étranges conséquences.
On était mardi soir. Vous savez cette soirée du bonheur, de l’euphorie bienfaitrice. Cette soirée du body combat.
Dans le vestiaire juste avant le cours, nous discutions du club, des nombreux membres, du succès qu’il devait certainement avoir.
Il y avait Manu, Bahram, Mousse et moi-même.
La discussion se continua à la sortie des vestiaires. Nous étions trois devant et, Manu nous suivait deux pas en arrière.
Je ne me souviens plus vraiment pour quelle raison, certainement à cause du comportement original de Manu, je lançais cette affirmation :
- Oui, un sacré membre !
Et d’un même mouvement, nous nous retournâmes en direction de notre ami, l’œil coquin.
Les filles de notre groupe ont vraiment un esprit mal tourné !
Sans le moindre doute, Elles interprétèrent toutes, ma remarque, d’une façon totalement erronée.
Ya ko line, tout en regardant Manu se mit à rougir.
Stan les yeux grands ouverts, jeta un rapide coup d’œil sous la ceinture de notre compère et se mit à toussoter.
Fanny fut coupée par cette surprise pendant l’envolée d’une de ses étranges affirmations et, l’une des deux petites Russes qui suivaient également notre cours se tourna vers sa copine et, avec un geste aux connotations d’exagérations sexuelles hocha de la tête en direction de Manu.
Trois quidams de la communauté gay du club se mirent à saliver de plaisir tout en lorgnant avec attention le bas ventre de notre compagnon, les yeux rivés sur la partie maintenant étroitement moulée dans sa combinaison de skieur de fond.
Malgré ce quiproquo douteux à l’extrême, le cours se déroula parfaitement, Manu hurla son bonheur et toutes les demoiselles lui jetèrent des œillades de convoitises ou de curiosités.
Ensuite ce fut la sortie « On va boire un coup »
Au cours de cette petite soirée à la « Gioconda »  Ya Ko Line que je ne savais pas si coquine, lança un défi pervers à notre bon Manu  qui se vantait de tout savoir :
-Si tu ne peux pas répondre à cette prochaine question, tu devras porter un kilt lors du prochain cours de body combat et pendant la soirée resto qui suivra. Elle sous entendit par ces mots, bien entendu, tous les détails que cette tenue légère permettait comme confort habituel et traditionnel.
-Pas de problème, je suis incollable ! Fanfaronna-t-il.
Alors elle y alla de sa question piège, celle, qui, elle le savait lui donnerait une victoire certaine.
-Quel est le chiffre qui suit huit ?
Manu pâlit, quelle traitresse, elle connaissait sa faiblesse.
Comment était-ce possible ?
Puis il se souvint de cette confidence qu’il me fit et me jeta un regard de colère.

Pourtant, cette réponse je lui avais répétée à de multiples reprises. « Neuf Manu, neuf, ce n’est pas si difficile que ça et c’est bon de savoir ça pour ta culture générale ! ».
Et bien non, la réponse ne vint pas et, le pari perdu, il s’engagea à porter cette tenue écossaise lors de la prochaine séance.


On était mardi soir, ce mardi soir du grand évènement.
La foule était nombreuse, alléchée par de mauvaises confidences.
Toutes les filles semblaient particulièrement émoustillées et la salle étant comble.
La communauté homo s’était massée devant la vitre de la salle, la langue pendante et l’œil avide.
J’étais dans les vestiaires à attendre Manu qui avait décidé de se changer dans les toilettes. Il en sortit avec son accoutrement particulier. Il avait choisi une jupe particulièrement longue et en voyant ma déception il me confia :
-C’est pour pouvoir cacher mes deux bourses !
Un instant, j’en eu un haut le cœur, mais le sourire me revint rapidement en voyant sa démarche gênée par le mouvement de pendule qui déformait sa jupe par côtés alternés. Son arrivée à la salle ne passa pas inaperçue, les yeux des filles prirent une démesure globuleuse et quelques sifflets d’admiration sortirent des rangs de la communauté gay.
-Wouahou, on peut tâter dit l’un d’entre eux ?
Manu fit un mouvement d’épaules et sembla ne pas comprendre la connotation salace de la remarque dûe aux  déformations alternatives de sa jupe
Stan faillit défaillir, imaginant l’horreur qui se dévoilerait certainement pendant l’entrainement, Meskerem fit claquer ses dents en pensant aux bons rognons qu’elle dégustait dans son Pays. Mais, c’est Ya Ko Line qui me surprit véritablement en lançant derrière Manu sa chaine en or et en lui demandant s’il ne pouvait pas la ramasser.
Mais Manu s’exécuta de la plus élégante façon sans dévoiler la moindre parcelle de son intimité.
ET le cours commença avec l’envoyé de Fany qui pour une fois tomba juste :
-Allez les combattants on a un cours motivant devant nous car j’ai les boules !
Et l’entrainement commença, les chorégraphies s’enchainèrent, mais malgré tous les sauts, les pompes, les Katas, Manu sut avec brio sauvegarder chaudement cachées les belles anomalies de son secret.
En dehors de la salle, des poings tonnèrent de dépits sur la vitre.
Les filles n’en pouvaient plus d’un mauvais torticolis qu’elles venaient, pour une évidente raison, d’attraper.
A la fin du cours, Manu décida qu’il était temps pour lui de nous montrer son secret si bien abrité.
Il se mit au beau milieu de la salle, demanda à l’ensemble de notre groupe de se mettre devant lui, puis il affirma :
-Je sais que vous êtes bigrement intéressés de voir ce que je cache sous ma jupe !
ET bien !
Il prit dans chacune de ses mains le revers du tissu, compta UN, DEUX, TROIS, QUATRE, CINQ, SIX, SEPT, HUIT et releva l’ensemble avec grande fierté. Les demoiselles hurlèrent d’effroi, certaine se cachèrent les yeux entre les fentes ouvertes des doigts de leurs mains. Stan tomba dans les pommes…
Puis ce fut un silence interrogatif.
Rien de ce qui était espéré n’était apparent. Manu portait un large slip petit bateau de couleur jaune vif, mais par contre deux petits sacs pendaient à l’extrémité de deux ficelles.
Manu les prit dans ces mains et les montra en nous disant.
-Comme je ne savais pas si l’on irait manger en Suisse ou en France, J’ai dû prendre une large jupe pour cacher mes deux bourses, celle qui contient des Euros et l’autre des Francs Suisses. Mais oui les amis, je voulais vous faire une surprise, c’est moi qui régale ce soir !

Vive le body combat.


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