Tweet


    


Chronique du body combat 43

Le meilleur body combattant.

Oui ! Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais, dans pendant la période 2005, 2010, j’étais considéré comme le meilleur body combattant au monde.
Mais les années pesant sur mes épaules maintenant chétives, je ne suis classé que dixième
Bon ok.
Onzième si l’on prend en compte l’ensemble des îles Tonga.
On était…
Vendredi soir !
Alors là je vous surprends.
Un soir du bonheur !
Un soir du body combat !
C’était Gaby qui avait organisé une session dans un centre commercial pour attirer une nouvelle clientèle, et, comme nous aimons beaucoup Gaby, tout notre petit groupe avait décidé d’assister à son cours et d’ainsi lui permettre une bonne publicité.
Il est vrai que seul, Bahram était absent.
Mais, il s’était excusé en nous envoyant une petite vidéo en provenance de Buckingham Palace où il rencontrait la Reine d’Angleterre.
Avec un accent Suisse/Anglais quelque peu contestable il s’adressait à Elisabeth II.
-Youre Majesti, It ize ane Oneur to rencontred you !
-Mister Bahram, I am very happy to have you as my personal architect !
-Tank cue, tank cue Majesty to ave choisen my petit person !
-It’s a pleasure.
Puis Bahram sort de son sac un cadeau qu’il avait préparé en son honneur, il s’était dit que les petits cadeaux soudent l’amitié :
-Youre Majesti, I aported you a cado, I ope you like, Tank cue !
-Oh, it’s very nice of you !
Un majordome se précipite pour prendre le paquet, l’ouvre et le montre à sa Majesté.
Elle mime une expression interrogative et lui demande :
-Really nice, thank you, but, what is that ?
-It ize a lithium vélo batteri, veri goude qualiti, you si, work sur tou le vélo, veri grète…
Manu qui regardait la vidéo par-dessus mon épaule voulut faire le malin :
-One, two, three, four, five, six…
Puis il s’arrêta soudain. Eh bien oui, pour les chiffres, l’anglais c’est encore plus difficile qu’avec le Français !
En plein centre de la galerie marchande se trouvait une magnifique exposition d’Arts premiers, je me mis à flâner devant les vitrines qui m’enchantaient de leurs trésors. Mais ,Manu, peu intéressé, me dit qu’il était temps de nous rendre au point de rendez-vous qui se trouvait vers les rayons pour sportifs.
Soudain, je vis Mousse qui se dirigeait droit dans ma direction, le pas déterminé et l’œil sombre
Arrivé à ma hauteur, il leva le bras.
Oh, non qu’avais-je fait. Alors je me mis à penser à mes dernières histoires, à celle pourtant si juste qui avait courroucé Manu, mais je ne voyais rien d’offensant le concernant.
Alors son minois pris une expression doucereuse, il se gratta l’arrière de la tête en me demandant :
-Pierre, nous avons tous réalisé avec quel brio tu gères tous les cours de body combat et j’aimerai, nous aimerions te filmer pour pouvoir admirer à loisir la perfection de tes mouvements, la facilité de tes gestes, de tes Kicks, de tes Katas.
Je fus surpris un instant, puis, je me rappelai du cours de la semaine précédente.
« Une jolie petite demoiselle qui avait l’habitude de se déchainer durant les cours avait choisi la place juste derrière moi.
Certainement pour voir si elle était capable de me suivre.
Et, bien entendu après moins d’un quart d’heure, elle avait eu un coup de pompe monumental, presque un malaise, nécessitant à plusieurs reprises, son repos. »…
Pendant la demande de Mousse, j’entendais Manu Bougonné :
-Il a vu ça où, qu’il est un excellent body combattant, dans ses rêves, non mais j’hallucine…
C’est à cet instant que Stan arriva et confirma d’une façon directe les propos justifiés de Mousse :
-Pierre ! je t’admire !
Alors là, Manu faillit défaillir de jalousie, sa mâchoire s’ouvrit, ses yeux s’exorbitèrent, il n’en pouvait plus.
Il s’en alla errer dans l’entrelacs des rayons, pour apercevoir Meskerem, assise sur le sol, coincée dans un interstice, qui grignotait avec appétit, un joli steak saignant.
Alors il essaya tant bien que mal de s’accroupir à sa hauteur et commença à pleurer :
-Tu te rends compte, ils disent que Pierre est l’un des meilleurs body-combattants au monde !
-Toigransiflètufèunedépréçion ! Répondit-elle en Gouloum-gouloum tout en mâchouillant avec avidité.
-Et puis Stan l’admire !
Alors là, le pauvre Manu fondit en larme.
Soudain Meskerem se mit à renifler, ignorant totalement l’état d’âme de son pauvre confident :
-Mèsasanlecongolais ! Répondit-elle.
Alors à quatre pattes elle commence à suivre une piste.
Puis, elle empoigne son téléphone et lance cet appel :
-Tribugouloumgouloum ! yabocoudecongolaiissi, venéenrenfor !
Puis Anne et la grande sauterelle arrivèrent, elles semblaient réconciliées et discutaient joyeusement, alors j’eu l’une de mes idées diaboliques.
-Eh, les filles, devinez qui j’ai vu en arrivant ? Jean-Baptiste, qui faisait ses courses ! Il m’a dit qu’il avait des tonnes de choses à acheter !
Alors, elles se regardèrent avec circonspection, semblèrent ne pas réaliser immédiatement, la chance qui se présentaient à elles. Puis leurs regards étincelèrent, elles se tournèrent le dos pour s’enfuir à grands pas dans des directions opposées.
Et le cours commença, accompagné par l’unisson de la débauche de nos corps.
Mademoiselle Lapinou nous quitta rapidement, intéressée par l’annonce d’une vente flash de lingerie sexy.
Puis ce fut le tour du directeur du magasin, observateur attentif de nos chorégraphies, de partir subitement quand l’une de ses employées vint l’informer qu’une tribu de sauvage était en train de s’attaquer à l’exposition d’Art premier, représentation unique de statues Congolaises extrêmement rares.
Mousse qui était là uniquement pour m’observer avait son œil rivé sur l’objectif de sa caméra qui était pointée sur moi.
Rapidement un groupe de spectateur se forma autour de nous, et je sentis la présence de ses nombreux regards qui scrutaient le moindre de mes mouvements, le crépitement d’appareil photo se fit entendre avec ces petits commentaires élogieux qui me remplissaient d’orgueil.
« Qui l’ai beau, dit l’un, magnifique dit l’autre, j’ai envi d’adhérer à ce club uniquement pour pouvoir l’admirer, Maman, maman, il est trop fort ce monsieur ! »
Je ressentis une certaine gêne à l’écoute de ses vérités et je me mis à appuyer mes arabesques avec un peu plus de vitalité.
Sur mon côté Manu maugréait sa jalousie, s’essayant à une vivacité qui ne lui seyait guère.
Puis, Stan me jeta un regard émerveillé et après m’avoir envoyé un clin d’œil, leva son pouce bien haut.
Et là ! Ce fut la goutte de trop.
Manu hurla sa frustration : « Un, deux, trois, quatre… »
Alors nos oreilles sifflèrent.
Les mères et enfants s’enfuir en se bouchant les oreilles, puis, une véritable panique provoqua un mouvement de foule destructeur.
Les pompiers arrivèrent en trombe :
-Il faut le faire taire, la verrière est prête à se rompre !
Et leur jet haute pression, balaya notre groupe, mettant ainsi un terme définitif à notre démonstration.
La galerie marchande fut totalement vidée en moins de temps qu’il m’est possible de l’écrire et ce n’ai que tard au beau milieu de la nuit que le nettoyage réussit à remettre de l’ordre au véritable capharnaüm provoqué par notre présentation.
Le silence total revint.
Un apaisement bienfaiteur éclairé par le seul pâle reflet des lumières de secours.
Le directeur de l’endroit, assit dans son grand bureau, les larmes aux yeux, s’effondra dans son grand fauteuil, posa ses pieds sur son bureau tout en regardant cette belle statue Congolaise marquée par la trace de nombreuses morsures acérées. Puis il laissa tomber ses paupières et sombra dans une somnolence réparatrice.
Quelques minutes s’étaient à peine écoulées, quand, soudain ses yeux s’écarquillèrent de nouveau.
Dans cet apaisement bienvenu, deux petites voix dans le lointain de son magasin firent entendre leurs curiosités :
-Youhou !!! Jean-Baptiste, où es-tu ?

Vive le body combat.

 





WWW.VIAGEX.COM     écrivez moi : viagex@viagex.com