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Chronique du body combat 40 !

 

Le repas

 
Je me souviens parfaitement du début de cette aventure.

 
C'était dans les vestiaires du club de Versoix. Je discutais avec Mousse quand il me dit, la mine réjouie :

-Ce soir mes enfants me préparent un repas "Top chefs !».

-C'est quoi ça "Top chefs ? » Demanda Manu qui était à nos côtés.

-C'est de la cuisine gastronomique, il y a une émission télévisée sur ce sujet chaque semaine.

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 On était mardi soir et Manu venait d'avoir cette idée géniale, qui souderait avec certitude notre petit groupe qui avait tendance à se morceler dans des chemins divergents.

 "Et si chacun d'entre nous préparait un repas "Top chefs" ? Il appuya sur cette expression, très fier qu'il était de cette formule nouvellement apprise.

 L'accord fut unanime et enthousiaste.

 -Pour déterminer équitablement le meilleur chef, il nous faudrait une personne étrangère à notre groupe ! Mais qui ?

 C'est alors que la grande sauterelle arriva, maigre comme un clou avec ses deux téléphones collés à ses oreilles et sautillant sur ses deux longues gambettes. On pouvait discerner la litanie répétée de ses deux tonalités : "il n'y a aucun message dans votre boîte vocale !".

 Je lui proposai alors de participer en tant que juge à notre petite compétition.

 -Oui se sera avec plaisir ! Me répondit-elle sans la moindre hésitation, avec sa voix aigre qui m'égratigna les oreilles.

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 Dans cette immense maisonnée sur les hauteurs de Ferney, celle avec le jardin aux herbes folles, aux volets mal engoncés, aux odeurs âcres de viandes grillées.

Celle de Meskerem.

Elle est assise sur le sol, au beau milieu de sa cuisine, devant une petite marmite qui bouillonne sous un feu aux braises rouges.

-Cémoikivègagnéconcourèbatregansiflè ! Murmura-t-elle dans son dialecte bien compliqué.

Elle avait une recette dans sa tête, la recette ultime, celle qui, dans sa tribu "Gouloum Gouloum" provoquait une véritable frénésie extasiée.

De la langue de Congolais cuite dans de l'urine de Sénégalais, le tout mélangés avec une mixture de son ultime secret.

Elle se souvint avec émotion de son enfance où ses trente frères et sœurs assis en cercles dégustaient ce met délicieux, la bouche rougit par les verres de sang qui accompagnait le festin.

Puis elle sourit en songeant à leur cuisinière, une grosse dame pas très rapide qui avait déposé le plat devant eux mais qui ne s'étant pas enfuie assez vite s'était fait entamer, par les bouches trop avides, une partie de sa jambe gauche, ce qui avait déclenché les rires de toute sa tribu...

 Le bouillon, soudain, se mit à frémir, laissant échapper un fumet délicieux.

Elle écartela ses narines pour en absorber la totalité de ces délices...

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 Mousse arriva dans sa grande cuisine à la blancheur éclatante, tirée au cordeau.

Sur le mur une ligne de placard où reposait ses stocks de victuailles.

Il est bien décidé à gagner ce concours du meilleur cuisinier.

Il ouvre le premier meuble pour y découvrir une série de grandes boîtes rondes à la couleur jaune marquées créatine à la fraise, le deuxième placard c'est de la créatine au thon, ensuite de la créatine à la viande, aux légumes, aux fruits...

Sa préférence se porte sur le plus grand contenant, celui qu'il chéri plus particulièrement. De la créatine aux artichauts.

Dans son grand mixeur, il mélange une bonne vingtaine de jaunes d'œufs puis, dans une grande casserole en cuivre, il verse le tout avec délectation.

Tout en marmonnant leurs noms savants, il y ajoute ses petits secrets.

"Carryofillion, saliva, petrosilium, triphullon" puis enfourne le tout.

Et voilà une virtuosité culinaire qui ne pourra faire que des émules.

Il se dirige, alors vers la barre d'acier accrochée au plafond et commence une série de traction avec ses bras, les jambes cassées en angle droit. Il sait qu'à son cinq centième mouvement la cuisson sera terminée.

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 Anne sourit.
Elle avait, bien évidemment, décidé de participer à cette compétition, mais peut-être pas pour la même raison que nous tous.
Ça pouvait être un moyen particulièrement cruel de se débarrasser de sa rivale, celle qui envoyait au moins trente sms par jour au beau Jean Baptiste et qui avait même reçu, un jour, une réponse. Ce fameux jour qui avait envenimé son courroux.

Elle regarda avec plaisir et hargne le poisson qui mijotait dans sa poêle, un Fugu, qu'elle avait découpé elle-même en s'assurant de bien entamé la poche mortelle qui avait répandu son venin sur toute la chaire de l'animal.

Le fumet dégagé était étrangement délicieux, suave, avec une touche de senteur de garrigue.

Grillé à la perfection, elle le déposa dans un grand plat, l'entoura de tofu, puis prépara une succession de petits bols qu'elle remplit de sauce aux couleurs délicieuses.

Son travail terminé, elle fut secouée d'un petit rire âcre, ses cheveux hérissés, elle imagina sa rivale qui après s’être tordue de douleurs, sombrerait inévitablement dans l'ultime voyage.

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 Manu n'a pas la réputation d'être un cuistot émérite, bien au contraire, il aime nous préciser qu'il ne sait rien faire, même une simple omelette est pour lui, un problème.

Alors sa fille, qui pour lui est un véritable mentor des arts de la cuisson est à ses côtés pour guider chacun de ses mouvements, chacune de ses décisions pour concevoir la tarte de sa vie :

-Papa, tu vois ça c'est des œufs, mais on ne mange pas la coquille, ce qui est bon est à l'intérieur, alors tu les casses pour trouver le blanc et le jaune.

Alors, Manu acquiesçant de la tête, en dépose cinq exemplaires blanchâtres sur la table de cuisine, puis il se met à compter de sa grosse voix, "un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit," et lance son poing volontaire sur son but avéré les faisant éclater et projetant ainsi des éclaboussures jusqu'au plafond.

-Mais non papa, pas comme ça ! Hurla la petite le visage maculé d'albumine poisseuse. Et bien dis donc, je pense que ça va être plus ardu que je le pensais !

Après un nettoyage difficile, tous les victuailles nécessaires sont déposées de nouveau sur le plan de travail :

Paquet de farine, levure, fruits délicats, crème fraîche.

-Papa, maintenant tu fais attention, tu manipules chaque chose avec délicatesse et tu écoutes mes explications avec vigilance avant de faire des bêtises.

Le visage confus, conscient de l’ânerie qu'il venait de commettre, Manu acquiesce à ce conseil parfaitement justifié.

Il commence à manipuler le sac de farine avec soin quand la petite fit la bévue inacceptable.
Au lieu d'employer le mot "œufs" au pluriel, qui, elle le savait pourtant, était la seule façon d'éviter le pire elle dit :

-Tiens papa, prend un œuf !

Alors Manu commença à avoir du mal à respirer, ses gestes devinrent incontrôlés, la petite s'enfuit et rapidement un nuage de poudre blanche se rependit dans la pièce, les fruits rouges éclaboussèrent les murs et les hurlements de Manu "huit, huit, huit...", retentirent dans tout le quartier.

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-Ya Ko Line ma bien aimée cousine, que le soleil au zénith te bénisse de ses rayons ardents qui brûle dans un ciel à la parfaite clarté !

-Cousin Chong, soit vénéré par le souffle heureux de nos ancêtres qui te protège de leurs puissances ancestrales tout en te guidant vers la sagesse !

 Notre bonne Ya Ko Line avait invité chez elle son bien aimé cousin, connu pour être le plus fin cuisinier de la province du Chingchong.

 Il ouvrit devant elle un sac en papier qui dégageait un arôme plus que douteux.

-Mais honorable cousin, quelle est cette odeur infecte qui se dégage de ton estimable surprise.

 Il lui montre des nems à la couleur verdâtre où se débat une multitude d'insectes aux corps longs et visqueux.

Ils eurent ensemble un écart de tête pour éviter l'asphyxie.

-Très chère cousine, j'ai importé un conteneur de victuaille en provenance de notre beau pays, malheureusement ils ont pris un peu le chaud car le congélateur est tombé en panne. Mais il faut absolument que je me débarrasse de tout le chargement. Et puis, tu le sais bien, ses mécréants sont tellement bêtes que quand cette nourriture sera mélangée à un peu de sauce de soja, ils ne s'apercevront de rien.

J'ai d'ailleurs liquidé une bonne partie de la cargaison, avec succès dans les restaurants de Genève.

 -Bien aimé Chong, ton esprit intelligent et ton sens du commerce m'enchante. Merci pour ton cadeau, il fera un met parfait pour que je puisse gagner le concours.

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 Mademoiselle Linette se trouvait dans une grande salle sombre qui lui tenait lieu de cuisine. Tout était noir, bardé de liens en cuire.

Des menottes étaient accrochées aux murs, des masques de bourreau, des fouets, des pinces aux allures bizarres posées sur les étagères.

Qu'allait-elle préparer ?

Elle sortit d'un grand sac de commissions ses nourritures préférées.
Des victuailles aphrodisiaques tel que, la Corne de rhinocéros, le gingembre, le ginseng, des huitres et de belles plaques de chocolat.
Tout ceci, en quantité suffisante, pour activer avec facilité la virilité d'un troupeau de buffles.

Elle avait expérimenté cette recette lors d'une de ses soirées coquines avec une quinzaine de ses amis préférés et l'effet escompté avait été, à son goût, tout à fait assouvissant.

 Elle décida pour changer, de modifier sa présentation culinaire, améliorer son apparence, lui donner un aspect plus avenant pour ses collègues sportifs qui n'avaient pas comme elle, les mêmes orientations débridées.

Alors elle eut cette excellente idée.

Elle fourra la pâte dans des cornets façon tapas et les aligna de manière convaincante dans une longue assiette.
La seule assiette en sa possession qui avait suffisamment de place, celle en forme de pénis.

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 Stan n'y connaît rien en cuisine, sa spécialité c'est les plats préparés ou les boîtes de conserve qui s'ouvrent avec une tirette et qu'elle peut déguster en y plongeant une grosse cuillère.

Pourtant elle devait faire bonne figure devant notre groupe, éviter le plat trop criant d'un met de super marché ou la tricherie provenant d'un traiteur.

Armée de son esprit volontaire, elle ouvrit son frigo.

Il était propre !

Même très propre !

Mais, bon un peu vide, beaucoup trop vide.

Soudain elle aperçut dans le casier du bas un pot de couleur rougeâtre. C'était une boîte de concentré de tomates. C'est alors que germa en elle une idée superbe :

-je vais préparer des spaghettis à la bolognaise, c'est vraiment un plat succulent et tellement original !

Les spaghettis, elle en avait toujours un paquet en stock.

La viande ?
Le "ronron" du chat ferait parfaitement l'affaire et pour la crème, le pot de démaquillant de mauvaise qualité acheté par erreur apporterait un peu d'onctuosité à l'ensemble.

En moins de temps qu'il m'en faut pour l'écrire le plat fut préparé avec comme seuls mécontentements, les miaulements du matou furieux de voir s'envoler sa pitance du jour.

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 Barham est un sacré malin !

Son grand sourire, sa jovialité, sa bonne humeur, il le savait, lui permettaient quelques petites tricheries évidentes qui même si elles étaient soupçonnées passeraient facilement comme des vérités incontestables.

Aujourd’hui, il avait invité la comtesse Gurgen de Akenboler, l'une des personnalités Genevoise qu'il connaissait particulièrement bien :

-Mon très, très cher ! Dit-elle. Quelle joie de venir passer cette douce après-midi en votre compagnie.

-C'est un plaisir partagé. Répondit-il après l'avoir gratifiée d'un baise main respectueux.

La belle dame posa son ample chapeau garni de fleurs de printemps sur une chaise, se retourna et appela :

-Alors Nestor. Que faites-vous mon brave !

Un grand homme, à fier allure avança avec timidité. Il tenait pendu à sa main gauche une grande valise contenant ses trésors.

La comtesse continua en s'adressant à Barham :
-Ah ces petites gens, il faut toujours les houspiller pour qu'il se dépêche. Allez ! plus vite mon brave ! Comme vous me l'avez demandé, très, très cher. J'ai amené avec moi mon petit personnel, un excellent cuisinier qui a travaillé pour les meilleures tables, je pense qu'il pourra vous donner entière satisfaction.

Barham, tout en la remerciant de sa gentillesse emmena le maître queux dans son immense cuisine où les nourritures indispensables à la confection d'un plat digne de ce nom étaient réunis.

Homards, caviar, langoustines, mangues et fruits exotiques rares, champagnes et vins fins.

-Voilà mon brave, faites votre ouvrage ! Dit Barham en empruntant le ton de circonstance indispensable devant son illustre invitée.

L'homme mit son tablier d'un blanc immaculé, se couvrit de son long chapeau et s'affaira immédiatement à la confection de son chef d'œuvre culinaire.

Pendant ce temps la comtesse et notre ami Barham allèrent sous la loggia pour se rassasier de petites gâteries et déguster, le petit doigt en l'air, un thé au jasmin en provenance du Sri Lanka.

Trois heures plus tard le plat de roi leur fut présenté.

Un genou à terre Nestor, la tête baissée présenta son met de gala, arrangé de la plus belle façon, sur un immense plat en argent aux liserés recouverts à la feuille d'or.

Un immense sourire découvrit la dentition parfaite de Barham.

Il le savait maintenant, il gagnerait avec certitude le concours.

Tout en tapotant sa plus belle batterie qui se trouvait posée à côté de lui sur un coussin recouvert de soie du Japon, il remercia mille fois la Comtesse qui semblait particulièrement émue à la vue des délices que son chef avait si parfaitement préparé.

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 En ce qui me concerne, je n’ai rien de très extraordinaire à vous raconter.

En tant que narrateur de cette passionnante histoire, mon temps étant compté, j'avais préparé un gratin Dauphinois, confectionné à la hâte et qui serait servi dans son plat Pyrex que j’utilisais pour la cuisson.
Il fallut me dépêcher de me rendre dans mon usine pour préparer la salle qui recevrait le soir même, l'ensemble des compétiteurs.

 

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 On était mardi soir, ce soir de l'insoumission physique, de la volupté prodigieuse et immaculée.
Le soir du body combat.

Après le cours se fut direction immédiate vers le lieu de notre compétition culinaire.

 La table était prête, suffisamment longue pour nous recevoir tous.

 Un peu à l'écart se tenait celle de la grande sauterelle, où étaient alignées neuf assiettes numérotées recouvertes d'une cloche. Chacune d'elles recevait déjà une belle part de nos spécialités.

 Avant de débuter les festivités la grande sauterelle me demanda de lui indiquer le chemin des toilettes. "J'ai un problème de transit intestinal !" Me confia-t-elle à voix basse.

 Puis il y eut une petite catastrophe navrante quand Anne laissa tomber son plat qui éclata sur les carrelages en répandant la totalité de son contenu sur le sol.

-Pauvre Anne, lui dis-je d'un ton compatissant, tu t'étais donné tant de mal !

-Ce n'est pas grave me répondit-elle, en ricanant, j'en ai servi une magnifique portion à notre juge, c'est ça qui compte ! Puis elle ramassa les restes de poissons qui jonchaient le sol et les expédia par la fenêtre

 Un tirage au sort permis d’attribuer un plat à chacun d’entre nous et j’eus la brillante idée de proposé, à tout le monde, un joli petit sac en plastique.

Donc, la répartition fut la suivante :

Manu Reçut le plat de Mademoiselle Linette.

Barham, celui de Ya Ko Line.

Mousse récolta mon gratin.

Ya Ko Line le festin de Bahram.

Meskerem le gâteau de Manu.

Mademoiselle Linette le délice confectionné par Stan.

Anne celui de Mousse.

Stan fut obligée de s'engager, avec une large grimace, sur celui de Meskerem.

Pas un mot ne retentit lors des premières bouchées.

Il régnait un mutisme monastique, avec comme seul bruit de fond le tintement des fourchettes qui heurtent les assiettes et la mastication appliquée de chaque convive.

De temps en temps une onomatopée d’appréciation ou d’interrogation pourfendait le silence.

 Un peu tristounet de ne pas avoir pu goûter au délicieux met proposer par Anne je m’apprêtais à mordre dans un sandwich quand une première remarque arriva.

 Une affirmation de Meskerem :

-Moi j'aime bien les gâteaux au chocolat.

Suivi de la réponse vexée de Manu :

-C'n’est pas du chocolat ! Mon gâteau, il est juste un peu brûlé !

 -Manque de jaune d’œufs dans ce gratin affirma Mousse qui l’avait déjà terminé, Il sortit du sac qu’il avait en bandoulière un énorme artichaut qu’il croqua avec délice.

 Puis, Anne sembla subitement très énervée, après chaque bouchée, elle se levait, courait autour de la salle en bredouillant :
-Je je jean Ba ba ba ba ba ptiste…

Puis elle se mit à enchaîner une centaine de pompes, marcha sur les mains et se cogna la tête sur un mur à la manière d’un métronome.
Puis un léger duvet apparu sur son menton, de longs poils sortirent à travers les mailles de son chandail et sa voix devint beaucoup plus grave.

 Barham se sentit mal et courut dans les toilettes d’où ressortait pour la cinquième fois La grande sauterelle qui anorexie oblige, se faisait vomir après chaque bouchée.

 Mademoiselle Linette eut un commentaire élogieux sur le met préparé par Stan :
-Vraiment délicieux ! On se rend compte de la qualité des ingrédients utilisés. J’aime ce mélange de viande bovine avec l’onctuosité de la crème, un vingt sur vingt en ce qui me concerne !
Il faut dire que Mademoiselle Linette n’avait pas ce soir-là, l’apogée de son sens du gout.
La raison en était très simple.
Le soir précédent, sa bouche avait besogné avec beaucoup d’entrain et certainement un peu trop d’exagération, fatiguant ainsi ses papilles buccales et gustatives.

 Stan enchaina avec une remarque pertinente :
-Meskerem, j’aime ces petites saucisses au gout de framboise qui accompagne ton plat.
-C’est de la fiente de chacals, c’est mon petit plus de la recette traditionnelle Gouloum Gouloum ! Répliqua la cuisinière.

C’est alors que je fus heureux de ma perspicacité.
Heureux d’avoir fourni ce petit sachet que Stan s’évertua à remplir rapidement en se penchant sous la table.

 Seule Ya Ko Line ne dit rien, ou plutôt, essentiellement des Humm ! Trop bon ! Délicieux !
Notant chaque ingrédient qu’elle reconnaissait sur un petit calepin, tout ceci en se frottant le ventre.

 Et Manu me diriez-vous !

 Et bien après avoir mangé la totalité de son assiette.
Il réagit brutalement, se mit à lorgner sur toutes les filles avec des yeux globuleux et une bave de désir se mit à suinter à l’orée de sa bouche.
En se levant brutalement, une certaine partie de son pantalon, tendu à l’extrême, faillit renverser la table.
Alors je compris.
Le plat de Mademoiselle Lapinou !
C’était ça !

Alors, je me mis à crier :

-Manu vite, cours dehors, va au fond du jardin.

 Evidemment gêné dans son élan, il réussit malgré tout à déguerpir.

Il réussit à se frayer un chemin entre les multiples cadavres d’animaux qui avaient eu la malencontreuse idée de goûter au dîner qu’Anne avait jeté dans la cours.

Et !

Soudain !
Nous l’entendîmes tous, au loin, hurler son coït « Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit ! AHHHH… »

 

Vive le body combat

 





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