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Chronique du body combat 54

  

Miracle

C’était arrivé une nouvelle fois, me prenant par surprise !

J’étais dans une immense salle blanche, en fait, était-ce une salle, je ne sais pas.
Tout était blanc, intensément blanc, aucune différentiation du sol, du mur, du plafond.
Le silence était total, absolu.
Pourtant, non !
Il y avait cette forte respiration, saccadée, mal à l’aise.
C’était la mienne !

-Y’a quelqu’un ? You hou…

Non rien, aucune impression olfactive, orale…

-Alors mon ami, que fais-tu là ?

Un homme immense, immaculé, me regardait d’un air sévère, il tenait un grand livre dans ses mains et de son doigt semblait le parcourir.

-Pas très bon tout ça ! Dit-il il en secouant la tête l’air navré. Oh ! Il s’offusqua. C’n’est pas possible !

Il me regarda avec une intensité qui me fit peur.

-Pas très bon du tout, du tout, petit homme ! Tu as beaucoup de choses à te reprocher.

Puis son attention retourna à sa lecture. Il soupira d’effroi à de multiples occasions, puis, il finit par poser son livre sur une table qui venait soudainement d’apparaitre à côté de lui.

-Tu es bon pour l’enfer petit homme, ou, au mieux pour des centaines d’années de purgatoire !

Bon ok, j’avais compris, j’étais mort !
Cette douleur, ces derniers pas, cette chute, je m’en souvenais maintenant.
 Pourtant !
J’avais suivi mon régime, fait du sport, alors pourquoi ?

Saint Pierre me regarda méchamment, il avait lu dans mes pensées.

-Justement ! Dit-il, parlons du sport et de ton groupe de Body Combat. C’est ici que le bas, blesse.  
Te rends-tu compte de ce que tu as écrit à propos de tes camarades sportifs !
N’as-tu pas honte !
Il hurla cette dernière affirmation.
J’énonce, continua-t-il :
D’abord à propos de celui-là. Ce grand sifflet comme tu aimes l’appeler. Un certain Manu, à l’intelligence et au charisme admirable. Tu le traines dans la boue ! Je suis allé vérifier dans son bureau. Il comptait jusqu’à… Il hésita un instant. Puis repris l’air surpris. Il comptait jusqu’à dix ! Et c’est quoi cette idée de sexualité exacerbée, qu’il va se soulager au fond de son jardin. 
Ce n’est pas…
Totalement…
Vrai. Il eut tout de même un petit sourire.

Et puis cette jolie jeune femme qui est soi-disant trop coquette, ne pense qu’à son maquillage et sautille tout le temps ! Je suis allé vérifier. Il retourna dans ses pensées et eut une expression coquine en se souvenant qu’il avait fait cette fameuse vérification, plusieurs matins de suite, lors des instants de sa douche. Après s’être gratté la gorge il affirma l’air troublé. Ce n’est absolument pas vrai !

Anne et cet amour pour J.B.  Inassouvi.
Mais c’est faux ! 
Elle est attirée maintenant par un certain p’tit Rémi !

Parlons d’ailleurs de ce fameux p’tit Rémi, avec sa soi-disant maturité d’adolescent. 
Mensonge encore !
Sa masse cérébrale dépasse largement celle d’un… Hummm… Bébé !

Bahram !
Ah Bahram !
 Il ne dort pas… Plus, avec sa batterie de vélo et a fait de nets progrès en Anglais !
Ecoute !
Une voix survint de nulle part, celle de Bahram. Je vis son image et celle de la reine d’Angleterre :
-Your Majesty…

-J’ai coupé la suite ! Dit Saint Pierre, car il a fait quelques fautes ensuite,  qui sont sans importances.

-Mademoiselle Lapinou !

Alors là, je me mis à trembler, il avait raison j’avais été horrible avec elle, la traitant de maniaque sexuelle, adepte de la fellation compulsive.

Alors j’essayais ma défense :
-C’était pour rire, elle n’est pas du tout comme ça, elle est chaste, presque une nonne, elle cherche sans succès l’âme sœur depuis de très nombreuses années !

-Oui justement ! Alors pourquoi as-tu diffusé de telles informations. Mais, relies seulement l’un de tes textes, par exemple.
Celui -là !
 « Merci tante Gertrude ! » Non mais où es-tu allé chercher ça. Tu n’as pas honte.

J’hochais de la tête, cette histoire de tante Gertrude était la pire que j’avais écrite sur elle.

-Mais mon éminent Seigneur ! J’essayai par ce superlatif, de l’amadouer. Cette histoire, seule Stan a pu la lire.

-Eh oui, justement, comment oses-tu traumatiser cette petite en lui envoyant de telles histoires scabreuses. Elle pleurait en la lisant. Pauvre enfant !

-Oui Votre grandeur, mais de rire !

Il grogna sa fureur.

Je ne parle même pas des autres, la Chinoise, le costaud, les sœurs, la grande sauterelle et… Il s’arrêta brusquement horrifié dans ses pensées. Meskerem, qui croit que tu es son ami alors que tu racontes des horreurs sur elle, qu’elle est cannibale, à un comportement primitif !
Tu ne peux pas juger quelqu’un ainsi, parce que ses canines sont particulièrement aiguisées et qu’elle pousse de petits cris sauvages pendant votre cours de body combat

Et d’ailleurs te rends-tu compte des affirmations que tu profères sur votre coach Aïda, naïade idéale et sublime de votre sport préféré.

Les propos élogieux de Saint Pierre, son regard troublé, ses mains tremblantes enclenchèrent ma perspicacité légendaire et me firent comprendre qu’il en était amoureux.
Il continua ;
-Elle ne boit pas ou si peu.  Elle est une petite mignonne toute frêle, émotive.
Elle met la musique un tout petit peu forte juste pour motiver votre entrainement. C’est tout !
 « Purée il est bigrement amoureux le bougre ! »

Il me regarda gêné de ma perspicacité.

-Alors ta sentence est sans appel ! C’est l’enfer !

Je pâli. Non, je ne mérite pas ça, ce n’était qu’un jeu innocent, je les adore !
Tous !

Il pointa son doigt vers une porte béante d’où rougeoyait une clarté sinistre.

-Disparais de ma vue !

J’allais sauter dans le néant infernal quand une voix m’arrêta net.

-Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit !

C’était Manu qui tournait autour de Saint Pierre, en combinaison de ski de fond, les cheveux hirsutes.

Le gardien du temps fit une immense grimace et planta ses index dans ses oreilles.
Puis, il fit quelques pas  en arrière pour s’éloigner du bruit de l’infernal pour s’affaler soudain, semblant avoir glissé sur quelque chose.

Stan cria :

-Mon rouge à lèvres, espèce d’âne, tu as marché dessus, tu n’peux pas faire attention. Elle lui envoya un coup de pied particulièrement ajusté. Espèce de pervers, continua-t-elle, tu crois que je ne t’ai pas remarqué à me lorgner sous ma douche !
Puis elle partit tout en sautillant et en l’insultant d’une terrible phrase énoncée dans son langage préféré, le Muglutch :
-Meu niétudor tonmoulin tonmoulin vatrovite !

Mademoiselle Lapinou ayant aperçu le mauvais coup de pied que Stan lui avait infligé, se plaint qu’elle ne devait pas abimer la marchandise, qu’au grand âge du Saint homme, elle aurait maintenant, toutes les peines du monde pour remettre son engin en fonction.

-Wat titiz , sis tole man vou ennouill my fri ende Pierre. I vil me plaint tou my Queen ! Cria Bahram.

Puis Anne s’approcha de lui.

-t’es divin toi, alors fais en sorte que J.B. soit fou de moi !

Une trentaine de téléphone se mirent à sonner avec la grande sauterelle qui courait dans tous les sens, ne sachant plus ou poser son oreille.

Aïda, les yeux papillonnant sachant qu’elle avait peut-être une chance de conclure avec lui, arriva pour l’aider à se relever. Elle but d’abord une bonne rasée de sa vinasse, et tout en lui tendant la main elle éructa violemment dans sa direction. Le pauvre en perdit presque ses esprits.

Meskerem à quatre pattes, se mit à sentir le saint homme :

-Mètoitauneodeurdegrocongolais !

Elle lui mordit la main histoire de vérifier ses dire.
Il hurla « Au secours ! »

Son service d’ordre, fait d’anges aux grandes ailes déployées, arriva à sa rescousse, c’est alors que Mousse s’interposa pour les rosser de la plus belle façon !

-Faut-pas manquer de respect à mon ami !

Et paf ! Des artichauts dans leurs tronches.

Pamela fit son apparition allongée sur le dos, lançant ses bras en alternance dans les airs pour les frapper sur le sol.

-Dos crawlé, dos crawlé, c’est important Saint-Pierre, j’suis prête pour aller à Malibu, tu peux m’acheter le billet d’avion, suis un peu juste ces derniers temps.

Marina lui planta un énorme anneau dans le nez.

-Vieille homme tu dois être à la mode ! Cria-t-elle.

Puis Ya ko line lui enfila un nem pourri dans la bouche !

-De la part de cousin Chong !

-Foutez les dehors ! Hurla le gardien du ciel.

Ce furent ces derniers mots qui résonnèrent dans mes oreilles…

 

J’étais sur le sol allongé sur le côté. Une armée d’urgentistes tournaient autour de moi, mes proches étaient en pleurs.

-Monsieur, monsieur, vous m’entendez ! Restez éveillé !

Alors j’ai ouvert les yeux, grands, bien grands. Et j’eus un sourire, un grand sourire.

Merci mes p’tits loups, body combattant, vous m’avez sauvé la vie !

 

Vive le body combat !

 


 

 


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