Tweet 24/11/2011 Anniversaire

Anniversaire 

Ce matin on ressentait une certaine panique dans ce restaurant appelé la Gioconda.
Le patron réunit l’ensemble de ses employés.
Il les regarda l’air grave et inquiet et commença son discours de cette façon :
-Si certains d’entre vous veulent démissionner, je le comprendrai tout à fait. Comment puis-je vous imposer l’impensable.
-Mais que se passe-t-il ? Demanda le plus curieux.
La réponse avait du mal à sortir. Après quelques raclements de gorge, la réponse fusa tel un obus de canon.
-Je viens de recevoir un coup de téléphone, le groupe de body combat de l’ICC vient manger ici ce soir!
Un silence de mort accueillit cette nouvelle, l’un des cuisiniers, celui qui pourtant semblait le plus costaud soudainement s’évanouit. Deux serveuses hurlèrent de terreur et la seule restée calme dit :
-En tout cas ce n’est pas moi qui les servirait, la dernière fois à cause du grand basané, j’ai eu les fesses toutes bleues.
Pour seule réponse le chef lui tendit un exemplaire du journal de Genève en ajoutant. Tu mettras ça dans ta culotte !
Puis il continua, ne vous inquiétez pas. « J’ai une idée ! »

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Ce mardi soir, le cours s’était déroulé d’une façon harmonieuse et enchanteresse. Après une courte douche nous nous retrouvâmes tous dans notre restaurant préféré, La Gioconda, pour souhaiter l'anniversaire de Dominique
Le patron nous reçut lui-même et après nous avoir fait répéter plusieurs fois le nom de notre réservation nous installa sur une grande table au fond de la salle.
Nous étions tous prêts à dévorer un excellent repas.
Chantal avait lorgné en passant sur le buffet de crudité, salivant par avance sur les carottes râpées. Rolph bougon grommela qu’il connaissait un meilleur endroit pour aller manger et Venu aux yeux impudiques lorgna avec insistance sur sa serveuse préférée.

Ce qui étonna mon esprit observateur, c’était le reste des convives de la salle, ils étaient restés calmes, alors qu’à l’habitude, tous s’enfuyaient à notre arrivée. Ils n’étaient certainement pas au courant de nos agissements.
Chacun d’entre eux impassible, regardait la gestuelle bavarde de son interlocuteur.

Mais à mon grand étonnement, notre comportement fut de la plus stricte normalité. Venu me dit dans l’oreille qu’il ne souvenait pas que sa petite serveuse ait les fesses aussi fermes et qu’il était content qu’elle ne réagisse pas violemment à son égard, elle devait certainement être amoureuse de lui !
Puis il ajouta, ce qu’elle est dure d’oreille, j’ai dû répéter au moins cinq fois ma demande !


Anne-Marie eut toutes les peines à avaler sa pizza. Bein oui ! Dit-elle en découvrant sa bouche partiellement édentée, j’ai appris cette semaine la danse des castagnettes !

Puis ce fut la distribution des cadeaux.

Dominique, notre bon gourou semblait très ému de recevoir autant d’attentions.

Olga lui offrit un jeu de poupées Russe :
-Celles-ci sont gonflables camarade, dit-elle, et très dociles !

Gaby eut cette excellent idée de » l’Opinel » encore tâché du sang du poulet qu’elle avait égorgé le matin même.

Venu pas bête avait posé dans une enveloppe le ticket de dîner gratuit au café Vaudois que lui avait offert Rolph l’année précédente..

« Z’y va mon frère, tè trop chébran, laisse béton, c’est ringue de tèsouhait ton anni ! Cria Meriem qui, une fois de plus, avait oublié ce rendez-vous annuel.

Puis l’on continua sur les boites de chocolat, déodorants et cadeaux. Petites intentions qui font toujours plaisir jusqu’à ce terrible instant ou Dominique ouvrit le cadeau que lui tendit Phil.

C’était un recueil des œuvres de Polnareff.

-Mais t’es con ou quoi ! Hurlions-nous à l’unisson en regardant notre petit chinois.

Ce qui devait arriver arriva. Dominique prit dans son élan artistique, se mit à entonner ses chansons préférées. Et ce fut la panique. Tout le monde balbutia une excuse imaginaire et quitta la table à toute vitesse, laissant notre maître incontesté continuer seul ses rengaines ignobles.

Sorti du restaurant, partiellement protégé par la vitrine qui vibrait en harmonie avec les vocalises de l’artiste, je regardais la scène qui me semblait, je dois le dire, chimérique.

Le personnel du restaurant vaquait à ses occupations sans la moindre gène et les autres clients continuaient à se délecter tranquillement de leur repas.

 Je compris l’aboutissant de ce mystère quand l’une des serveuses perdit soudainement son bouchon d’oreille, et,  après une grimace de douleur, le remplaça rapidement par son index salvateur.
Et puis,  j’aperçu cet écriteau que l’on avait posé devant l’entrée.

SOIREE RESERVEE AUX SOURDS

  

 


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