21/11/2013 La banane

Notre groupe de body combat est formé de personnes de nationalités hétéroclites. Nous conversons, bien entendu, en Français et, même si certains d'entre nous ne maitrisent pas parfaitement la langue de Molière, nous n'avons aucun mal à communiquer ensemble.

Pourtant!

C'était un mardi soir, nous avions tous l'air grave et concerné. Nous étions bouleversés par cette fameuse parution d'une couverture d'un magasine d'extrême droite qui injuriait de façon éhontée une femme politique,
Horrifiés, nous dissertions à l'unisson sur l'évidence de la mauvaise tournure que prenait le monde.

Notre bon gourou, nous fit signe que son cours allait bientôt commencer.

Au moment d'intégrer la salle, un vacarme épouvantable nous parvint des vestiaires.
Venu en sortit furibond, le t-shirt déchiré et un œil au beurre noir. Il nous rejoignit en grommelant :
-j'lui ai foutu une bonne raclée à ce raciste! Quel salopard! Me dire que j'ai la pêche, c'est une honte. J'lui ai pété trois dents, ça lui apprendra !

Nous le regardions ébahis, les yeux étonnés par les propos que nous venions d'entendre, quand soudain, Rolph, se jeta sur le petit nouveau qui se trouvait à ses côtés en hurlant :
-T'as dit quoi? J'ai la patate! Non mais répète ça pour voir!

Catherine en voyant cette scène, rouge comme une tomate, tomba subitement dans les pommes,

C'est alors que Chantal ramena sa fraise en disant :
B... De M... Il a raison de lui refiler des châtaignes, Presse lui le citron! Brailla-t-elle.

Meriem sous sa burka renchérissait ses encouragements :
-Z'y va trop ouf, file lui des prunes en pleine poire à ce bouffon!

Olga mi-figue mi-raisin essaya de couper la poire en deux en conseillant :
-Camarade Lénine dit, tu dois donner oseille pour calmer camarade agressif qui a pois chiche dans tête et pas un radis!

Phil,  ne voulant pas se prendre le chou, un nem gras glissant de ses petits doigts boudinés fit ses yeux en amande tandis que Gaby, tranquillement, faisait le poireau et qu'Anne Marie au coeur d'artichaut préféra partir, prétextant qu'elle avait son dos en compote.

 Aurélie eut soudainement une envie de Fraises.

C'est alors que la police arriva pour calmer le pugilat et empêcher que quelqu'un finisse par manger les pissenlits par la racine.

Cerise sur le gâteau nous eûmes tous droit à une belle  prune!

Un peu plus tard, Nous nous tenions tous en rang d'oignons pour partir au commissariat quand, malheureusement, le chef, certainement une grosse légume, haut comme trois pommes avec les cheveux poils de carottes, osa une injonction particulièrement malvenue :

-Allez, espèce de cornichons, tous dans le panier à salades!

Ce fut alors la fin des haricots...




 
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