Tweet
18/04/2011 Les Chippendales 

J’étais en avance ce mardi soir.

A mon grand étonnement toutes les filles étaient déjà là et une euphorie inhabituelle les animait.
Olga, un tonneau de vodka perché sur l’épaule semblait mener le bal.
« Qui veut encore de ma boisson prolétarienne ? » Dit-elle à haute voix.
Nos boby combattantes préférées se précipitèrent vers elle, l’œil embué et le verre à la main.
« Moi, moi, moi ! Dirent-elles d’une voix éméchée.»
Je fus surpris de voir Aurélie avec un t-shirt moulant et le ventre rentré d’une façon inaccoutumé, et qui, semblant ne prêter aucune attention à son état, buvait avec allégresse.
Catherine, que l'alcool avait rendu extrêmement volubile, inondait l’endroit de paroles  grivoises :
« Pousse ton cul, c’est mon tour ! »
-P… de M… me confia Chantal, c’est le troisième verre que je bois cul sec, j’en ai l’habitude. Mieux qu’un mec ! Me précisa-t-elle.
La plus éméchée de toutes était Meriem qui cachée sous sa burka, pensa, que je ne l’avais pas reconnue.
Et puis il y avait Babette que l’alcool avait rendue silencieuse et qui se tenait affalée dans un coin de la salle, les cheveux ébouriffés et la langue pendante.
Et puis chose étrange, Phil était là, en tenue sportive, un chapeau chinois sur la tête, qui regardait sa douce aimée d’un œil inquiet.
Je rejoignis les vestiaires où je retrouvai mon ami Venu.
Son œil était triste, son sourire absent, il ne réagit même pas à la bonne histoire que me raconta Rolph :
« Je reviens d’Egypte, dit-il, et devine ! Avec mes biscuits du café Vaudois, j’ai réussi à donner la tourista à la moitié de la population locale ! »
Peiné pour Venu, notre séducteur National, je m’enquis de son chagrin.
« Snif, snif, me répondit-il, si tu savais ce que Chantal m’a fait … »
Soudain, j’entendis des rires qui provenaient du second local des vestiaires.
Intrigué par cet excès de joie, j’allai y jeter un coup d’œil.
Six hommes, nus comme un verre, au physique de David parlaient et riaient bruyamment.
A entendre leur conversation et à un détail flagrant de leur anatomie, je compris immédiatement que leur intellect n’était certainement pas leur point fort.

Venu, posa sa main sur mon épaule et hoqueta :
« Chantal a invité six chippendales qu’elle a rencontré durant l’une de ses soirées de débauches. J’vais me sentir nul et sans intérêt… »
Compatissant avec notre ex séducteur. Nous nous rendîmes à notre cours.
Dominique une jambe derrière la tête sautillait pour rejoindre son estrade.
Venu se posta à son poste avancé habituel, mais fut vite réprimandé par nos tourterelles.
 « Cette place est prise ! Dirent-elles euphoriques. » 
 Elles riaient de bon cœur, jetaient à foison des expressions grivoises et Olga se mit à chanter une ballade paillarde Russe qui parlait des loisirs peu avouables des bucherons de Sibérie.
 Puis le silence se fit. Nos six Chippendales venaient d’intégrer le lieu.
 Malgré l’alcool, et l’excitation féminine générale, le cours commença avec le plus grand sérieux. Durant la routine d’échauffement, les adonis s’étirèrent lascivement devant nous.
 Du coin de l’œil j’observai chacune de nos amies. Aucune d’elles suivaient vraiment la chorégraphie que Dominique nous démontrait avec brio.
Leurs regards rivés, perdus dans quelques rêves inavoués, miraient ces anatomies masculines idylliques.
C’est durant la deuxième routine que l’affaire commença à mal tourner.
Chantal qui, n’arrivant plus à se contenir, mis deux doigts dans la bouche et siffla violement.

Et, ce fut la ruée.

Toutes les filles se précipitèrent pour obtenir une parcelle de leurs convoitises.
 Phil accroché à la jambe de sa bienaimée qui s’affairait sur les boutons récalcitrant du short d’un des éphèbes, suppliait :
« Vient bibiche, on rentre, je t’ai préparé des nems au curry ! »
 Aurélie perchée sur les épaules du plus costaud hurlait ;
« Moi, j’nai pas que des envies de fraises ! »
 Catherine toujours sur l’emprise de l’alcool lâchait des insanités licencieuses à l’un des adonis qui s’adonnait à un strip-tease.
 Olga qui revenait récemment d’un stage dans un escadron d’élite de l’armée rouge, tenait sous ses aisselles la tête de deux des musclors et tout en les emmenant dans les vestiaires tonnaient :
« Ses deux camarades sont pour moi ! »
 Babette assise dans un coin racontait sa vie au plus timide des hommes qui commençait à s’endormir.
 Venu, assis seul sur un Step, la tête entre les mains sanglotait :
« Et moi alors ! »
 Rolph installé sur l’estrade à côté de Dominique ignorait cette orgie apocalyptique et tout en regardant son tatouage de Nadia fredonnait  langoureusement qu’une femme comme elle était exceptionnelle.


 Il n’y avait que Meriem qui semblait être restée sage.

Dès le début des scènes de débauches, je l’avais vu, étendue parterre et j’avais d’abord pensé que l’alcool avait eu raison d’elle. En fait je me mis à déchanter rapidement quand je vis quatre pieds dépassés du bas de sa burka…

  
WWW.VIAGEX.COM     écrivez moi : viagex@viagex.com