Je voue une
vénération sans limite pour le T.R.X.
Hé, hé, je vois par votre mine interrogative que
vous
n'avez pas la moindre miette d'idée de la signification de
ces
trois lettres.
Eh bien! C'est un sport basé sur une technique
employée
pour l'entrainement des G.I. Américains. Il se pratique avec
deux sangles, aux particularités spécifiques, qui
sont
pendues au plafond et qui permettent de garder votre
équilibre
en vous accompagnant dans des exercices musculaires difficiles.
Je peux vous l'assurer, vos muscles hurlent de douleur, votre carcasse
craque de souffrance, vous laissant à la fin du cours dans
une
léthargie mortuaire.
En résumé...
J'adore!
Depuis maintenant quatre mois, je pratique cet exercice religieusement
dans ma salle de sport. Chaque vendredi je vais au rendez-vous de cette
heure bénite avec impatience, Il n'y a qu'un seul
bémol
à ce cours difficile, c'est, qu'étant
donné
l'équipement nécessaire, le nombre de places est
limité à quatorze et il est impératif
de se
pointer avec une bonne demie heure d'avance pour pouvoir faire partie
de la liste.
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J'ai reçu de mes parents, une éducation vieille
France,
la politesse, le savoir-vivre sont des préceptes que je suis
avec égard. En priorité, on m'a
inculqué que les
femmes doivent être traitées avec une toute
particulière déférence. Que leur
fragilité,
intelligence, intuition sont un atout qu'il faut ménager,
comprendre, révérer.
Je les ai donc évidemment placées sur un
Piédestal tout à côté de
l'Eden.
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Un soir, mon fils revenait de l'école avec l'une de ses
copines.
Une petite aux cheveux couleur carotte ébouriffés
au
sommet de sa frimousse. En arrivant dans l'appartement,
Sébastien, au lieu de lui permettre d'entrer la
première,
comme une évidente politesse l'oblige, la
précéda
sans ménagement. Je lui en fis la remarque. La mignonnette,
écarquilla le globuleux de ses yeux cachés sous
des
lunettes aux verres épais et sa bobine garnie d'une
véritable cohorte de boutons se mit à rougir.
"Mais papa! Me répondit mon fils. Tu es
complètement "has been" les femmes sont de nos
jours les
égales des hommes. Pas de différence,
même pied
d'égalité! Puis, jetant un bref regard
à sa
copine, il continua. Allez ! Viens Clothilde, tu vas m'aider
à
faire mon devoir de math!".
Je restai époustouflé devant ce comportement et
cette
remarque outrageante. Ma tentative d'éduquer correctement ma
progéniture, venait, à cet instant, de se montrer
d’un total échec.
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On était l'un de ces vendredis bénis des Dieux.
Je me pointai avec plus de quarante-cinq minutes d'avance à
ma salle de sport.
D'un pas heureux et décidé, j'arrivai
à
l'entrée de mon club en même temps qu'une
charmante dame
et, bien entendu, je m'empressai de lui ouvrir largement la porte et
avec un signe de respect l'invitai à franchir le pas en
premier.
Elle m'envoya un sourire de contentement appréciant ma
galanterie, puis, elle se rendit directement vers la liste de
participation au T.R.X. pour y inscrire son nom.
En lorgnant par-dessus son épaule, je m'aperçus
qu'elle s'inscrivait comme quatorzième personne!
Ma gorge se noua, un filet de sueur coula sur mes tempes et je devins
rouge de colère.
Sans ménagement, Je me saisis de son poignet, celui qui
tenait
le stylo, et le tordis méchamment. Puis d'un vilain coup
d'épaule, j'envoyai la bonne femme valdinguer parterre en
hurlant "Hé, Poufiasse, j'étais là le
premier!
Puis, d'une bonne dizaine de coups de pied dans ses mollets,
j'entrepris de m'assurer qu'elle ne serait pas apte à suivre
la
séance. Mes mains énervées
terminèrent la
besogne en mettant en pièce la feuille d'inscription devant
le
manager de la salle qui de ses yeux ébahis avait
assisté
à toute la scène.
Sans injonction aucune, l'homme, d’un simple mouvement de la
main, ordonna à deux culturistes de me mettre manu militari
hors
de son club.
Quelques secondes plus tard, un œil au beurre noir et les
fesses
endolories, je me retrouvais allongé sur le tarmac qu'une
pluie
de printemps avait rendu gluant.
Vociférant sur mon infortune je retournai à ma
voiture en
envoyant un doigt d'honneur à toutes les donzelles qui
avaient
l'infortune de croiser mon passage.
Arrivé chez moi, je me précipitai, sans
même frapper à la porte, dans la chambre de mon
fils.
Assise à son bureau, Clothilde, la tête
penchée sur
une grande feuille, s'activait à la rédaction de
ce que
je compris être la dissertation de la semaine, tandis que
Sébastien, vautré sur son lit écoutait
de la
musique.
En me voyant entrer, dans un affolement qui n'était pas de
mon
habitude, il enleva ses écouteurs pour
s'inquiéter de mon
comportement.
Alors, je me mis à lui raconter toute l'histoire en
évitant d'omettre le moindre détail.
Il resta muet, ébahi devant ma description
détaillée.
Puis après un glacial silence de cogitation, il se leva, les
yeux rougis par l'émotion et, d'un seul élan, se
jeta
dans mes bras en me susurrant cette évidente conclusion :