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Une sollicitation un peu trop coquine


J’en avais marre !
Ça faisait trop longtemps que j’en avais envie.
Alors un soir, après l’une de nos sorties en amoureux, je me mis devant elle.
Je l’ai regardée droit dans les yeux, j’ai pris mon courage à deux mains et lui ai dit…
Humm !
A vrai dire j’en ai un peu honte, mais quand même, on se fréquentait maintenant depuis plus de deux ans.


- Mylène, oui elle s’appelle Mylène. Je crois que notre relation doit maintenant franchir ce pas obligé !
Elle sembla étonnée.
- Mais Lionel, c’est peut-être un peu tôt, je ne me sens pas prête.
- Et bien, moi si ! Et je pense que c’est normal. Nous sommes un couple après tout ! Je veux que tu l’enlèves.
Ma demande était peut-être un peu trop brutale, vulgaire, je ne sais pas.
Elle recula d’un pas, trembla de tout son corps.
-Non jamais, jamais ! Hurla-t-elle, je préfère, plutôt mourir.
Elle se retourna d'un seul mouvement et courut vers la porte qui raisonna de son claquement violent.

On s’était rencontré grâce à l‘intermédiaire d’un site internet, genre Meetic.


Mon annonce :
« Bel homme de prestance et intelligence hors du commun, un mètre quatre-vingts, soixante-quinze kilos de muscles, revenus très confortables. Cherche femme blonde (j’adore les blondes), intelligente, bien faite de sa personne, qui aime sortir et s’amuser. ». Après quelques expériences incertaines, j’avais enfin rencontré la belle Mylène. Bac + 5, corps élancée et poitrine avenante, avec ce regard de braise qui me fit fondre au premier regard.


C’était il y a deux ans et quatre mois de ça. Je m’en souviens parfaitement.
Le vingt mai 2019.
Que dois-je dire, les premières deux années furent idylliques, comblées de nos sorties, de nos rêves communs, de nos éclats de rire, de nos yeux qui pétillaient de tendresse et de complicité.
Mais à notre relation, il manquait cet acte ultime, celui qui ferait de nous un véritable couple.
Bien entendu, à de multiples reprises j’avais essayé de l’entrainer vers mon phantasme, assouvir enfin ce désir qui me tiraillait de plus en plus.
Mais à chaque fois c’était un non, plus ou moins catégorique, qui me laissait un espoir.
Un tout petit dernier espoir.
« A notre époque, tous les couples font ça, c’est normal, il n’y a pas de honte ! ». Lui avais affirmé.


Ah ce que la vie est difficile, avec ses opinions de couple divergentes. Ce besoin qui n’est pas le même. Avec mon désir qui commençait à tarauder mes entrailles, à m’étouffer d’une sorte d’angoisse.
Alors c’est pour cette raison que ce beau soir d’automne j’avais osé cette invective directe.
Malheureusement, ce fut je pense la demande de trop, car, avant de claquer la porte, elle m’avait jeté ces derniers mots très durs, trop durs certainement, des mots qui me signifiaient le sans retour :
-Non, non jamais, je ne l’enlèverai jamais !

Je ne l’ai jamais revu, tristesse de ma vie, rupture qui m'avait laissé sans la moindre force, sans le courage de reconstruire ma vie au côté d’une femme.
Peut-être ne sont-elles pas toutes comme elle.

 savoir...

Et puis le temps a passé, effaçant ma tristesse.

Alors, aujourd’hui, j’ai décidé de poster une nouvelle annonce :
« Bel homme de prestance et intelligence hors du commun, un mètre quatre-vingts, soixante-quinze kilos de muscles, revenus très confortables. Cherche femme blonde (j’adore les blondes), intelligente, bien faite de sa personne, qui aime sortir et s’amuser et surtout, oui surtout ! Qui accepte d’enlever son masque ! ».