Coupable
Elle
s’était assoupie, la joute avait
été mémorable.
Cette presque inconnue, cette amie de quelques mois, me montrait la
texture de
son dos.
Une peau de velours, un basané de mystère.
J’avais goûté une fois de plus
à ce fruit défendu.
Mordu à pleines dents, cette pomme de genèse.
Mélangé ma peau à une douceur divine.
Tu seras maudit, être du démon, emporté
dans l’abime de cet abominable
péché !
J’avais transgressé une fois de plus ma promesse
que me soufflait la bible.
L’acte est-il si épouvantable, qu’il
faut unir sa vie à cette importance qu’il
n’a pas ?
Que l’esprit qui le côtoie n’est pas
vraiment immuable ?
Un plaisir que l’on mérite sans
forcément éprouver de la passion.
Une simple tendresse.
Deux corps à l’unisson.
Faut-il voir une horreur, un funeste
péché, dans cette joliesse que l’on a
pu regarder.
Un bon verre, un dîner en tête à
tête, une pensée coupable.
Ne sont-ils pas aussi graves, mais moins euphorisants.
Le climax que l’on obtient, persévère
notre calme, nous apporte le bien-être de
notre
corps qui vieillit.
Qui nous dit que l’importance n’est pas
liée à une doctrine.
Que notre mort…
Sans savoir…
N’est pas vraiment réjouissante.
L’acte charnel de deux êtres qui
s’apprécient n’a rien de diffamatoire.
Il nous rapproche peut-être, nous indique certainement que
rien n’a
d’importances.
Que la vie va tout de même suivre nos chemins
dispersés.
Qu’aucun être est véritablement
unique.
L’unique de notre vie, l’unique de nos
pensées, l’unique de nos sens.
Ma tête posée sur mon coude, j’admirais
cette déesse.
Cette femme au grain de peau si délectable, que mille fois
je la trouvais
adorable.
Aucun regret,
aucune peine, aucune
résipiscence ne traversa un instant mon esprit.
Je suis et veux rester libre.
De ma volonté, de mon être.
Mon seul véritable amour, c’est ma vie…
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