Question de bon sens |
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Jamais je n’aurai pensé pouvoir un jour être en face d’elle. J’ai toujours été beaucoup trop timide avec les femmes, incapable de m’exprimer devant un joli visage, terrifié à l’idée de dévoiler mes émotions, d’engendrer le premier pas qui me mènerait vers ma destiné amoureuse. Puis j’ai osé, elle travaille au secrétariat et je la voyais chaque jour lors de ma pause. Je buvais mon café vers neuf heures trente avec mes trois collègues habituels et j’attendais son arrivée, vers neuf heures trente cinq, elle passait devant notre table et nous adressait un petit sourire de courtoisie. Nous lui répondions de la même façon, puis notre regard traînait à la suite de sa démarche. Immanquablement l’un d’entre nous faisait une remarque sur son esthétisme, rien de vulgaire, juste une considération distinguée en accord avec sa joliesse. Un jour, je suis allé faire quelques photocopies qui m’étaient indispensables et elle était là ! Devant la machine attendant qu’elle débite sa ramette de feuillets. Je lui ai adressé la parole : « Je travaille ici ! Lui dis-je bêtement. -Je sais ! Me répondit-elle. -Oui, bien sûre ! Je ne savais que dire, tétanisé par sa beauté inspiratrice. Alors quelque chose s’est déclenchée en moi, cassant en un instant le rouge qui allumait mes pommettes. Accepteriez-vous de venir dîner avec moi ? Elle ne sembla pas surprise, ses yeux m’inondèrent de leur clarté. -Oui, avec plaisir ! Pris de court, je balbutiais : -Demain soir. Demain soir vers vingt heures ! -Ok, j’habite Ferney, je vous attendrai devant la statue de Voltaire ! -Oui ! Bien ! Mes feuillets glissèrent de mes mains convulsives, je me penchais pour les ramasser. Quand je me suis relevé, elle était déjà partie et je l’aperçus au fond du couloir, elle se retourna, me sourit et je compris son murmure. -A demain ! » Elle était effectivement là, je ne savais rien d’elle, par manque d’habitude je trébuchais sur mes propos voulant à tout prix éviter de l’ennuyer : « Je m’appelle Siméon ! -Moi, Milena ! Me répondit-elle avec un accent étranger. Je suis polonaise ! Paracheva t’elle. Puis notre discussion se poursuivit sur le
chemin qu’elle avait parcouru, les raisons de sa présence en France, les
comparaisons de rigueur entre son pays et le sien. Je la laissais parler me délectant
de la délicatesse de sa bouche, cherchant à deviner sa personnalité, me
demandant déjà si s’était-elle, celle qui m’était destinée ? -Parlez-moi un peu de vous ! » Me dit-elle en me caressant du regard. Alors je me mis à débiter gauchement toute ma vie, m’attardant sur des détails sans importance, m’accordant quelques qualités supplémentaires. Mes déblatérassions ne semblèrent pas l’ennuyer le moins du monde, au contraire elle souriait, semblait s’intéresser à ma vie. La soirée se termina trop vite. J’avais, sans m’en rendre compte, vogué des heures sur le bateau de son charme et je me retrouvais maintenant hébété, amoureux, à la regarder s’éloigner de moi. Elle monta dans sa voiture, me fit un dernier signe amical du bras, puis disparue. Bien sûre, je lui avais demandé une
prochaine rencontre, un prochain rendez-vous. Je ne compris pas tout de suite le sens exact de sa demande… ----------------------------------------- Il devait être deux heures du matin. Je me
suis réveillé brutalement, la bouche grande ouverte essayant de retrouver mon
souffle. Je m’appelle Jerry Pyle, je suis de
nationalité américaine, je travaille en France et aux Etats Unis, mais ma
maison est ici, à Gex. Pourquoi j’ai envi de la tromper ! J’ai entendu que c’était « The middle age crisis » comme il dise chez moi. C’est peut être vrai qu’un homme pour ne pas se voir dépérir essaye de retrouver la jeunesse par une cassure dans sa vie privée, par la rencontre d’une compagne plus jeune qui puisse le rassurer sur son apparence et son ego. Alors, j’ai jeté mon dévolu sur une jolie fille que je rencontre brièvement quotidiennement. Un jour à la sortie de mon bureau, ma
voiture s’est retrouvée derrière la sienne. Je fis de même. Puis j’entrepris une véritable filature,
évitant au début qu’elle m’aperçoive, remplissant mon cadi de victuailles
sans intérêt, attendant qu’elle se presse à la caisse. « Milena ! Dis-je d’un ton étonné. Quel hasard ! -Jerry ! Vous faites également vos courses ici ? Nous connaissions nos prénoms pour avoir brièvement été présentés au cours d’un meeting. Ah, oui ! Je ne vous l’avais pas dit ! Nous travaillons dans la même entreprise. -Je vois que vous aimez les légumes ! Fébrile je manquais d’imagination. -C’est pour ma ligne ! Me répondit-elle. Puis la conversation s’engagea sur des commérages de bureaux. -Et oui, celle-ci et puis celui-là ! » Rien de bien important. Mais à ma surprise après avoir terminé de payer ses achats, au lieu de m’envoyer un : « Au revoir à bientôt ! » « Ce n’est pas très grave ! » Qu’elle ne compléta pourtant pas d’autres sous-entendus ! J’étais aux anges, je voulais la séduire
et cela semblait fonctionner parfaitement. Le lendemain, je l’ai vu, mais j’étais
avec des amis et elle ne m’accorda qu’un petit bonjour amical et neutre, le
même qu’elle attribua à chacun d’entre nous. Ma femme frémit à mes côtés, dans un brusque mouvement des hanches elle se tourne dans ma direction, ouvre un œil, sourit et chuchote : « Dors mon chéri il est tard ! » --------------------------------------------- Est ce ma nationalité italienne qui fait ça, mais j’ai toujours une attirance démesurée pour les femmes, je passe d’une compagne à une autre d’une façon beaucoup trop volatile, ne me posant aucune questions émotionnelles, je suis une sorte de collectionneur, un détenteur de record en chair humaine. Je vis dans le Pays de Gex depuis une dizaine d’années maintenant et je passe la plupart de mon temps entre mon travail que je trouve passionnant et à la course aux gonzesses. Je dois avouer que mon physique très attachant et mon esprit éveillé me permettent des conquêtes faciles, car ma gueule d’ange est un motif de séduction implacable, mes connaissances diversifiées et ma clairvoyance du psychisme d’autrui me permettent de faire croire à n’importe quel spécimen de la gent féminine que nous avons de nombreux points communs et de la faire succomber en un temps record. Cela fait d’ailleurs parti de mon jeu. Avoir le plus vite possible ma proie lovée au plus profond de mon lit, je suis recordman incontesté de ce genre d’exploit. Depuis quelques jours j’ai jeté mon dévolu sur une jolie personne qui travaille dans le même organisme que moi. J’ai rapidement appris qu’elle était polonaise et je me suis enquis immédiatement de tout l’essentiel qu’il fallait connaître sur ce pays, m’intéressant à des détails anodins qui peuvent faire croire à une certaine véhémence pour cette contrée proche voisine. Obtenir un rendez-vous avec cette femme ne fut qu’un détail qui m’est évident. Elle aimait les promenades et à ma demande d’un rencard elle me proposa de la suivre dans un de ses périples sur les sommets du Jura. J’ai accepté et me suis retrouvé à ses côtés à arpenter nos versants montagneux en compagnie de quelques-uns de ses amis. « Vous avez un léger accent ! Lui dis-je. Ne seriez-vous pas polonaise ? -Oui, tout à fait ! Vous connaissez la Pologne ? -Je l’adore ! Me mis-je à mentir, puis, je devisais sur la beauté de son pays, de Varsovie et Cracovie, que j’admirais la majesté de leurs architectures. Je la félicitais d’être sortit du joug communiste, glorifiais Walesa pour son courage devant l’implacable oppresseur. Elle me sourit. -Je suis heureuse de rencontrer quelqu’un qui apprécie autant ma nation ! Je sentais déjà ma victoire. Je ne me trompe jamais. Je l’imaginais dans mes bras, proie facile qui ne m’aurait coûté qu’une simple randonnée. Le reste de mes propos ne fit que consolider mon impression. Elle acquiesçait à chacune de mes affirmations, riait à toutes mes plaisanteries. Le soir nous nous sommes quittés, chagrinés de ne pouvoir continuer la journée ensemble. Mais, ses amis étaient venus de loin pour la voir et rentraient chez eux le lendemain. Elle m’affirma : -Ce n’est pas grave, on se verra demain au travail ! » On s’est revu, c’est vrai, mais entre deux portes. Elle ne pouvait pas me voir maintenant. Elle était trop occupée. « La semaine prochaine je serais plus libre ! » Affirma t’elle à mon injonction pour une soirée en tête-à-tête. Ces refus incessants m’attiraient encore plus vers elle, un challenge difficile à surmonter mettrait sans nul doute, un peu plus de piment à ma victoire. ------------------------------------------------- Le C.E.R.N.
avait en chantier la construction d’un énorme accélérateur, le
L.H.C. qui permettrait de plonger un peu plus dans le royaume de l’infiniment
petit. De nombreux pays collaboraient à la construction de cette machine, des
physiciens, ingénieurs et techniciens de toutes origines travaillaient de
concert pour achever l’ouvrage en temps et en heure. Nous connaissons un peu trois des personnages qui pour le moment étaient penchés sur un vaste plan et discutaient sur un point de désaccord. Il y avait Siméon, l’un des deux Français du groupe, Jerry l’Américain et Mario l’Italien. Celui qui essayait de convaincre ses collègues, vous ne l’avez pas encore rencontré. Il se nomme Eugène, doit avoir dans la quarantaine, est gessien de naissance et vit depuis son divorce dans une petite maison récemment construite aux alentours de Saint-Genis. « Vous voyez, ce détail n’est pas vraiment anodin, il doit nous permettre un meilleur accès aux conducteurs en cas de pépin ! -Ok mais comment veux-tu intégrer une pièce ici, il n’y a pas de place ! Répondit Jerry. Il réfléchit avant de lui lancer la solution la plus logique : -Je pense qu’il faut d’abord faire fabriquer cet élément, alors, on aura une vision plus claire du problème ! Tout le monde acquiesça à l’excellence de la remarque. Le plan de détail était d’ailleurs déjà conçu et il ne suffisait plus qu’à en commander sa fabrication. « On appelle la S.P.T.S. ils pourront nous dépanner certainement en un temps record ! Siméon prit le téléphone et composa le numéro de la petite société de mécanique implantée à Gex depuis de nombreuses décennies. « Allô ! Je voudrai parler à monsieur Xella ! -C’est moi-même ! Répondit une voix sûre et particulièrement sympathique. -Siméon Rangin ! Bonjour monsieur Xella, comment allez-vous ! Après un échange de civilité et quelques plaisanteries amicales, Siméon reprit : -J’ai un travail à vous proposer, je crois que vous passez le mardi après-midi ? -Oui, comme d’habitude ! Vers quatorze heures, ça vous convient ? -Impeccable, j’espère que vous avez des disponibilités pour réaliser un petit travail d’urgence ! » Monsieur Xella répondit dans l’affirmatif. Les affaires étaient plutôt difficiles et toutes propositions étaient bienvenues. Le rendez-vous fut donc prit pour le lendemain et les deux hommes raccrochèrent après un cordial : « A demain ! » Les quatre ingénieurs retrouvèrent l’écran de leur ordinateur et reprirent la conception qu’ils avaient arrêtée durant l’importante aparté. ------------------------------------------- Siméon, jerry et Mario s’étaient retrouvés à la terrasse d’un café située au beau milieu de la vieille ville de Genève. Eugène n’avait pu se joindre à eux pour quelques obscures raisons qu’il n’avait pas pensées nécessaire de révéler. Il faisait beau, au loin on apercevait le
jet d’eau qui pointait son nez haut dans le ciel, l’humeur était joviale et
la discussion axée sur un sujet de première importance. Chacun donnait son opinion sur la compagne parfaite. Mario ne pouvait s’empêcher quelques vantardises sur ses performances. Siméon s’appliquait à décrire la compagne idéale avec un certain romantisme. Jerry restait discret avouant que son statut d’homme marié lui convenait à la perfection et que son épouse était la représentation évidente de la perfection. Pourtant chacun osa une confidence sur une charmante personne qu’il aimerait particulièrement croiser de leur infâme lubricité. La description qu’ils en firent s’apparentait étrangement et ceci provoqua une hilarité commune. « On a les mêmes goûts ! Ajouta Mario en sirotant une gorgée de son apéritif. Puis la conversation s’estompa et les
regards se baladèrent à la recherche de visions enchanteresses. Les visages étaient
joyeux et le silence rompu par quelques acquiescements sur des beautés de
passage. A une quarantaine de mètres d’eux, un couple tendrement enlacé s’engageait dans une étroite ruelle. L’homme et la femme s’arrêtèrent quelques instants, la donzelle caressa le visage de son compagnon, puis ils s’enlacèrent pour amoureusement fusionner dans la fougue d’un long baiser. Eugène et Milena furent reconnus dans un mutisme chagrin. Rapidement les hommes, j’ajouterais même, les rivaux, détournèrent leurs regards et feignirent de ne rien avoir remarqué. Tous essayaient avec insuccès de cacher leur malaise. Car il s’agissait bien d’un malaise qui les avaient envahis. Une angoisse devant une obsession compromise. Ils se retrouvaient un peu sots et idiots devant un fait accompli et comprenaient soudain que leur ambition amoureuse ne pourrait aucunement se concrétiser. Ils essayèrent de retrouver une certaine composition, ignorant que le motif de leur gène était partagé pour la même raison. Rapidement, dans une pure logique d’incommodité, ils prétextèrent une excuse pour s’éclipser loin de leur petite réunion. Mario fut celui qui partit le plus vite. Tout en marchant, il marmonna quelques insultes en Italien. Le beau, le magnifique Mario voyait son charme repoussé, bafoué par une gonzesse sans importance ou, au contraire d’un intérêt acerbe. Cet Eugène lui avait soufflé une conquête sous le nez, il se sentait profondément et étrangement insulté. Il disparut soudainement dans le parking du Mont-Blanc où l’attendait sa voiture.
Siméon quant à lui avait décidé de
suivre les amoureux, il les vit pénétrer dans le musée des arts et décida de
les espionner. ---------------------------------- On était mardi après midi. Ernest Puppa, l’inspecteur le plus renommé de la police scientifique du pays de Gex était encore en vacances pour quelques jours et il se morfondait de la platitude de cette journée d’inactivité et regrettait de n’avoir pas pu prolonger la durée de son séjour en bord de mer. Maintenant il se sentait sans envi, sans énergie, malheureux de se retrouvé seul sans avoir quelqu’un avec qui partager son état d’âme. Il s’était posté devant la petite épicerie
« Chez Mireille » et regardait le flot discontinu des voitures. « Alors Ernest ! Que fais-tu là ? -Pierre Xella ! Qu’elle bonne surprise ! Puis s’approchant de sa voiture il avoua franchement. Je m’ennuie ! -Je vais au CERN faire une livraison et visiter quelques clients ! Tu veux venir avec moi ? Ernest ne réfléchit qu’une simple
seconde, ouvrit la portière passager et s’engouffra dans le véhicule. -Oui, je sais confirma Pierre. Il faut que je lui donne un bon coup d’aspirateur. Mais bon, ça peu attendre encore un peu ! » Ernest sourit à la remarque et un peu crispé
se demanda dans quel état allait se retrouver son pantalon. Pierre s’aperçut de la gaieté soudaine de son copain : « Alors Ernest, qu’as-tu de beau à me raconter aujourd’hui ? Il réfléchit quelques instants et l’interrogea : -Je me pose quelques questions sur cette grosse expérience qui est en préparation. Je trouve vraiment étonnant et même essentiel ce type de recherche dans les confins de l’infiniment petit. Mais, je me suis demandé si le fait de pulvériser des particules avec une énergie phénoménale ne pouvait pas provoquer une cassure du temps, une sorte de minuscule trou noir qui petit à petit de sa masse infime pourrait avaler notre univers. Pierre ralentit en tournant la tête de son
côté. Il fronça son œil droit d’une façon plus dubitative
qu’interrogative. -Les forces en présence ont une durée de vie bien trop courte pour représenter un quelconque danger ! Affirma Pierre qui, en fait, n’en savait rien. Ernest sembla satisfait de la réponse. -Ah d’accord ! » Répondit-il d’une voix qui semblait hâlée d’un voile d’ironie. La conversation se poursuivie sur des sujets beaucoup plus légers et s’arrêta net lorsqu’ils arrivèrent devant le portail d’entrée du Laboratoire numéro deux. Pierre échangea une plaisanterie avec le gardien qu’il connaissait bien et, tout en remplissant le laisser-passer, il ne put s’empêcher de débiter une question-réponse un peu grivoise. Puis il pénétrèrent dans le site firent la livraison et Pierre dit à Ernest qu’il pouvait venir avec lui dans le bureau de ses clients. « Il y a deux Français, un Italien et un Américain ! Tu verras, ils sont tous très sympathiques et seront enchantés de faire ta connaissance ! » « Je vous présente mon ami, le fameux inspecteur Ernest Puppa ! Siméon eut une constatation d’admiration. Il avait très souvent entendu parler de ce policier hors paire et le félicita pour ses exploits d’enquêteur. Il expliqua à ses collègues étrangers le pourquoi de son enthousiasme. -Quelques infimes détails lui suffisent pour résoudre les enquêtes les plus difficiles ! » Puis, quelques dizaines de minutes furent comblées par la narration rapide de sa dernière enquête. Il n’attendit pas la fin de l’histoire et professionnellement prit Pierre en aparté. « Je vais vous expliquer le travail ! » Dit-il. Il commença à expliquer ce qu’il
aimerait bien voir réaliser. Enfin, il termina les commentaires par : « Merci d’avoir pensé à moi, je vous ferai parvenir l’offre dès demain par mail ! -Et pour le délai de fabrication ? Demanda Eugène en lui serrant la main. -Une semaine ! -Impeccable j’attends donc votre offre ! -Comme d’habitude ! Un dernier salut conclut la visite et reçut un sourire de la part de tous les protagonistes. Pierre et Ernest disparurent par l’entrebâillement de la porte.
Eugène n’avait pas vraiment compris cet étrange comportement et l’avait expliqué par la nature d’un de ces mauvais jours que le manque de sommeil vous fait détester. Il fut par contre passablement contrarié lorsque à l’instant de la pause, tout le monde s’éclipsa sans le bon mot habituel : « Temps pour un bon café, ça nous réveillera ! » En quelques secondes, il s’était retrouvé seul dans le bureau, étonné de ce qu’il lui arrivait. Intrigué par cet étrange comportement il
se rendit à la cafétéria bien décidé à demander quelques impératives
explications. « J’ai fait, j’ai dit quelque chose de mal ! » Un mutisme parfait resta comme seul reflet de la réponse. Vexé, il se plongea dans son travail, l’esprit bouillonnant d’une colère justifiable. --------------------------------- Au bout de quelques jours l’ambiance s’était un tantinet réchauffée. On se parlait à nouveau, mais avec une certaine gène, un professionnalisme guindé. Ce n’était plus la chaleur amicale d’auparavant. Les regards n’étaient plus complices, trop coincés et semblaient fuir tout rapport amical. La force des choses avait fait qu’ils se
parlaient à nouveau et Eugène avait réintégré sa place dans le groupe, tout
particulièrement aujourd’hui où un problème d’un aboutissement ardu leur
faisait face. Chacun y allait de son idée. La raccourcir. « Oui, mais ça fragilise l’ensemble ! » L’agrandir. « Mais comment va t’elle rentrer ! » Casser cet angle. « Non, pas possible ! » Le soir venu aucune solution n’avait été trouvée et les quatre hommes fatigués et dépités par leur manque de clairvoyance retournèrent à leur bercail. ------------------------------ Il devait bien être
dix heures du soir quand quelqu’un sonna à la porte de la maison d’Eugène.
Il regarda par l’œilleton et reconnu l’un de ses collègues de travail. Un
petit sourire se dessina sur son visage. Il allait enfin recevoir quelques
explications sur la raison de leur brusque changement de comportement. « Je te dérange ! -Pas du tout, mais
je suis un peu étonné de te voir ici à une heure aussi tardive. Eugène lança un
rapide regard au dehors avant de le laisser rentrer. C’était une nuit sans
lune et particulièrement sombre. Cette vieille maison de famille était retirée
de la route nationale et n’était desservie que par un seul petit chemin de
terre battue sans le moindre éclairage. -Tu
as bien du courage de vivre seul ici ! -Question
d’habitude, mais rentre, viens boire quelque chose ! Son
ami pénétra lentement dans sa demeure, l’air un peu gêné. Il promenait son
regard dans toutes les directions jaugeant du regard un lieu qu’il connaissait
pourtant bien. -Installe
toi dans le salon, je vais chercher des verres ! » Il
portait un dossier dans la main droite, il le posa sur la table de salon et
s’assit bien sagement sur le canapé de cuir rouge qui crissa sous son poids.
La pièce était garnie de ces meubles anciens aux couleurs et odeurs réconfortantes,
des reproductions de toiles de maître ornaient chacun de ses murs. Une photo de
leur petit groupe de travail trônait sur la commode et ceci lui tira un rictus
d’embarras. Eugène
arriva quelques instant plus tard. Deux verres en cristal ciselé tintaient dans
l’une de ses mains tandis que l’autre trimbalait une bouteille de muscat. -Ton
apéritif préféré ! Dit-il en lui faisant mirer le flacon. Eugène
s’attendait à ce que la conversation commence par une excuse, par un éclaircissement
sur la raison de l’étrange malaise qui s’était instauré entre lui et ses
collaborateurs. Il n’en fut rien, son copain sans avoir touché le verre qui
l’attendait posé sur la table, ouvrit le dossier qu’il avait amené et découvrit
un plan qu’il tourna en direction de son hôte. -J’ai
réfléchi et je crois avoir la solution à notre problème ! Eugène
fut étonné que son compère lui amène du travail
chez lui, ils avaient tous suffisamment cogités à ce sujet et n’était
pas vraiment désireux de se plonger à nouveau dans une considération cérébrale.
Sur le dessin, son regard accrocha justement un détail technique qui lui sembla
d’un intérêt très particulier. Il se pencha, voulant vérifier ainsi plus
précisément l’élément d’importance. -J’ai
pensé ! Précisa l’inventeur. Que cette cote devait être modifiée de
cette façon ! Il pointa de son index l’endroit d’intérêt. Eugène
avait changé sa mine renfrognée d’homme dérangé en celle de l’ingénieur
en pleine réflexion. Il sortit un petit stylo de sa poche, regarda son compère
et dit : -Je
peux garder ce dessin ! -Il
est à toi ! Alors
de son écriture posée, il inscrivit sur un coin du dessin, la date et
l’heure de l’instant, entoura d’un trait soigné les cotations cruciales
et dans un sourire félicita son ami de la trouvaille. -C’était
pourtant si simple, pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ! -Mauvaise
piste sans doute ! Répondit-il. -Je
te remercie d’être venu si tard (il appuya sur ces deux derniers mots) mais
je ne comprends pas vraiment pourquoi tu es venu ? Ta découverte
n’aurait-elle pas pu attendre demain ? -En
fait ! Répliqua t’il gêné. Une autre raison m’amène. Son
visage avait brusquement changé d’expression, ses sourcils étaient froncés,
son regard noirci, sa bouche pincée dans une mimique haineuse. Il se leva
brusquement renversant la petite table qui se trouvait devant lui. Le schéma
virevolta le temps de quelques secondes et glissa sournoisement sous l’un des
fauteuils, le dossier cartonné tomba sur le sol et sa pliure l’astreint à
une position fermée. Eugène
ne comprenait rien à sa brusque réaction. -Qu’est
ce qui se passe, tu te sens mal ? Il
venait de supputer que l’étrange réaction de son ami était due à un mal,
une douleur subite qui provoquait en lui des convulsions incontrôlées. -Je te hais ! Hurla
t’il. Tu n’as pas le droit ! -Le
droit ? Mais le droit de quoi ! Eugène avait pâli, une peur, une
angoisse terrible lui tordait le ventre. -Elle
est à moi ! Grogna l’aliéné en sortant une arme de sa poche, il la
pointa sur Eugène, visant le milieu de son front. Ses jambes se dérobèrent
d’émotions et il s’affala sur le sol. Comprenant sa fin proche, il joint
ses mains en signe de prière et implora son agresseur. -Mais
je n’ai rien fait, tu es devenu fou, calme-toi, on doit parler ! Fou !
Oui il l’était ! Fou de jalousie, empli de ressentiment envers cet homme
qui lui avait soufflé une conquête, lui avait pris une femme qu’il
convoitait. Il se mit à trembler. Une écume blanchâtre suinta de la
commissure de ses lèvres. L’inexorable
arriva ! Le
coup partit faisant mouche et tua sur le coup notre pauvre Eugène. Le
meurtrier sembla tout à coup totalement soulagé, comme heureux de son acte
terrible. Il respira deux énormes goulées d’air, son être discontinua sa
nervosité. Il
sourit ! De ce rictus malsain d’un homme qui vient de commettre l’irréparable
et qui en est fier. Puis,
il se courba, ramassa tranquillement son dossier complice et quitta la maison
sans même jeter un dernier regard à sa victime. ------------------------------------ Ernest était fourbu. On était mardi matin et ses muscles contractés lui permettaient très difficilement la descente de ses escaliers. Pourquoi avait-il accepté de suivre Corinne dans cette longue promenade dominicale qui les avait conduit jusqu’au sommet du Reculet ? Elle avait une force de diable cette fille. Dynamique, sportive à souhait, elle l’avait invectivé de ses sarcasmes tout le long de la randonnée : « Allez Ernest, le sommet n’est qu’à cinq cents mètres ! Plus vite, ça te fera perdre ton ventre ! » Puis elle filait devant lui, courant jusqu’à l’abrupte de quelques rochers, pointant son appareil photo pour capturer quelques sangliers peu compatissant. Et lui pauvre homme grommelait dans la barbe qu’il n’avait pas : « Mais j’n’ai pas d’ventre ! On n’est pas au feu ! » La cime de la crête semblait ne jamais vouloir arriver, chaque pas semblait l’éloigner plus que de le rapprocher du but. Et elle, elle l’appelait : « J’suis arrivée, je te prépare ton sandwich ! » Hébété, couvert de sueur, il arriva finalement au sommet. Corinne était là souriante, mordant dans une tranche de pain de campagne recouvert d’une épaisse tranche de jambon. Il s’affala à ses côtés essayant de retrouver son souffle, laissant trembler ses jambes endolories. Il faut dire qu’elle est belle Corinne. Blonde bien sûre, de longs cheveux qui flottaient derrière elle et qui avaient certainement permis à Ernest, par leur attirance, à se surpasser dans l’effort. Elle le considéra d’un œil bienveillant : « Tu vois ce n’était pas si difficile ! » Il ne dit rien et se contenta de l’admirer, elle avait un visage si doux, presque angevin, avec des pommettes saillantes qui respiraient la santé, un teint clair légèrement rosi par l’effort. Elle avait légèrement dégrafé son corsage et lorsqu’en se penchant, elle lui passa sa collation, il ne put que plonger son regard sur les délices de sa poitrine fermement galbée… Ouf ! La dernière marche. L’obstacle des escaliers franchis, il parcourut le corridor, s’engouffra ou du moins se traîna jusqu’à la rue Léone de Joinville puis bifurqua en direction de la gendarmerie. Les cinq cents mètres restant furent accomplis avec la plus grande difficulté et c’est heureux qu’il s’affala sur le siège de son bureau et resta immobile les bras ballants, la nuque rejetée en arrière, cherchant ainsi un certain réconfort physique. « On se réveille ! Y’a du pain sur la planche, un méchant meurtre vient de nous être signalé ! » Puppa redressa la
tête. Jeta un coup d’œil sur son chef. Un gendarme se trouvait déjà prêt de lui, faisant teinter les clefs de la camionnette : « On y va inspecteur ? » Le voyage ne représenta qu’un calvaire de plus pour Ernest. Les suspensions un peu dures ne lui accordaient aucune pitié. Arrivé à destination, le dos en compote, il fit un effort surhumain pour descendre du véhicule et le gendarme se rendant compte de ses difficultés lui demanda si quelque chose n’allait pas. « Tout est pour le mieux ! » Répondit-il en grimaçant. La maison était spacieuse, l’intérieur coquet et bien rangé. Une dame à l’air chagriné, discutait avec l’inspecteur Purbon qui était arrivé une bonne demi-heure plus tôt : « Z’é vous dit, il était là, mort avec un gros trou dans la tête ! » La bonne dame portugaise, était la femme de ménage attitrée de l’endroit. Ernest se plaça à quelques mètre d’elle et fit un petit signe de main à son collègue qui très sérieusement emplissait son petit carnet de notes. « Z’é viens tous les deux matins et pendant deux z’hores z’é fait le manage ! » Elle était d’une corpulence avantageuse, avec une petite tête toute ronde qu’elle avait gardée entourée d’un fichu rouge sombre. Ses avants bras boudinés fusaient d’une robe jaunâtre et sans forme et se baladaient de droite à gauche avec la description minutieuse de son emploi du temps. Purbon suivait des yeux sa gesticulation en essayant de capter l’ensemble des explications qu’il voulait absolument retranscrire. Ernest se désintéressa de la scène pour observer en détail la scène du meurtre. La pièce était agréablement fournie d’un salon couleur saumon et habillé de meubles anciens, le cadavre avait été recouvert d’un drap et gisait à l’endroit exact où il avait été découvert. Marchant avec peine, Ernest fit le tour de la pièce, fouinant son intérêt à travers les objets sans importances qui y étaient entreposés. Son regard s’arrêta sur cette photo de groupe. Quatre personnes qu’il semblait reconnaître ! « Mais oui, se sont ces gars du Cern ! S’exclama t’il soudain. Le gendarme qui, à quatre pattes, fouillait le dessous du mobilier, leva la tête et lui confirma l’appartenance du mort à son activité de projeteur industriel travaillant pour cet Organisme international. -Je l’ai rencontré très récemment, en accompagnant mon copain Pierre lors d’une de ses visites de clientèles ! Compléta Puppa. Il se sentit
soudainement très contrarié. Il n’aimait pas enquêter sur le décès de
personne qu’il connaissait, même si leurs relations n’étaient que très
vagues, superficielles. Il secoua la tête, se donna deux bonnes claques sur les tempes, comme pour se dire : « Arrête tes idées morbides, pense plutôt à ton travail ! » « J’ai
trouvé quelque chose ! » Jubila le gendarme qui ressortant de sa
position inconfortable se frottait les genoux. « Regardez inspecteur, j’ai trouvé un dessin, qui en plus est daté d’hier soir vingt deux heures quatorze ! » Purbon fut plus rapide qu’Ernest et délaissant son témoin, il arracha le feuillet des mains du préposé : « Des empreintes, il doit bien y avoir des empreintes ! »Jubila t’il en secouant de sa main gantée cette importante pièce à convictions. Puppa arriva tranquillement à ses côtés et osa un rapide coup d’œil sur la fiche qui se promenait dans les airs, perchée au sommet du bras victorieux de son heureux confrère. -Et si tu la posais sur la table, qu’on y jette un œil ! Demanda sévèrement Ernest. Purbon soudainement conscient de sa réaction trop enfantine obéit immédiatement à ce qui lui semblait être un ordre. Il posa le plan bien à plat sur la table et trois têtes investigatrices se cognèrent au dessus de lui. Ce frottant vigoureusement le crâne les trois hommes observèrent avec application les indications très curieuses qui s’y trouvaient. Il s’agissait d’un dessin industriel créé à l’aide d’un ordinateur. Une pièce y était représentée sous différents angles, minutieusement cotées et l’on voyait des inscriptions écrites manuellement sur l’un de ses côtés. -C’est l’écritoure
de Monsieur ! Affirma
Alors les deux inspecteurs se mirent à imaginer le déroulement du crime. On était venu lui apporter ce dessin, les explications avaient mal tourné, peut-être un désaccord bénin, mais énervant ou un secret d’une importance qui devait être préservé comme invention du siècle et « PAN ! » L’assassin avait trouvé cette solution pour tout garder pour lui. Ces supputations leurs semblèrent un peu bête, alors ils en échafaudèrent une autre, puis un autre, puis encore une autre ! Purbon semblait s’amuser comme un fou, faisant turbiner son imagination qu’il voulait plus généreuse que son renommé interlocuteur. Puppa n’était d’ailleurs plus avec lui, il était bien là physiquement, mais son esprit avait déjà tout compris, tout analysé et le coupable avait déjà les menottes aux poings, la tête baissée, les larmes aux yeux devant l’implacable démonstration des faits que Puppa venait d’égrener devant lui. Il n’essayait plus de trouver un motif au crime. Mais, il ressassait le visage des dessinateurs qu’il avait récemment rencontré et la figure du meurtrier se tint immanquablement en face de lui, au premier plan, effaçant le souvenirs des deux autres projeteurs. Purbon qui continuait à déblatérer dans le vide, écouté simplement par la femme de ménage qui hochait de la tête en signe d’acquiescement, se rendit rapidement compte que ses élucubrations ne servaient plus à rien. Il se restitua au silence. Puis, jetant un air terrifié sur son collègue, il demanda : « Tu as déjà trouvé la solution ? » Ernest lui jeta un regard sans équivoque. Ses yeux clignèrent deux fois. Purbon rougit de son infériorité et pour garder sa composition tout en regardant la feuille, jeta un ordre despotique au gendarme : « On emmène cet indice ! Occupez-vous du reste ! » Il ne lui fallut que quelques secondes pour sortir de la maison et se retournant sur le pas de la porte il demanda : « Alors Ernest, on y va ? » ----------------------------------- Jerry Pyle les menottes aux poignets s’enfila dans la fourgonnette de la gendarmerie. Il avait les yeux baissés, la mine livide, deux profondes rides semblaient avoir récemment creusées ses deux joues masquant ce qui avait dû être dans le passé, deux adorables petites fossettes. Quand Ernest Puppa, suivi de deux gendarmes étaient rentrés dans son bureau, il avait immédiatement compris qu’ils venaient pour lui, que son acte funeste avait été démasqué par l’inspecteur de géni. Ernest n’avait d’ailleurs pas hésité, il s’était rendu prêt de lui, l’avait fixé droit dans les yeux et d’une voix neutre lui avait indiqué son pressentiment concernant sa culpabilité. Il n’avait même pas essayé de lui rétorqué un alibis, essayé de clamer son hypothétique innocence. Il avait détourné la tête quelques instants de son accusateur pour regarder ses deux collègues éberlués, puis il leur avait lancé : « Moi aussi j’aimais Milena ! » Puis, il s’était tu, avait tendu ses poignets en signe de soumission, d’acceptation de sa faute. Ce crime, il le regrettait, le refoulait de sa conscience qui s’était éveillée malheureusement un peu trop tardivement. Il comprenait qu’il lui faudrait payé pour être ou plutôt pour qu’il se pardonne cette abomination. -------------------------------- Purbon n’avait toujours pas compris ce qui avait apporté à son collègue, la certitude de la culpabilité de pyle. Puppa, lui avait dit que c’était normal, que contrairement à lui, il n’avait jamais rencontré l’accusé et qu’il ne pouvait donc pas connaître sa nationalité américaine. Car, oui ! Chers lecteurs vous avez déjà tous compris ce lien évident qui avait autorisé Puppa à pointer son doigt accusateur. « Je ne vois pas le rapport ? » Avait pourtant clamé Purbon devant Ernest qui goguenard, posa sur son bureau le dessin industriel trouvé chez la victime avant de s’en aller… On était un vendredi après midi et Purbon avait cogité l’intégralité de sa journée pour comprendre l’aboutissant de cet indice. Ne trouvant rien, il l’emmena chez lui, pour pouvoir le compulser à loisir pendant tout le week-end. Il en avait fait de multiples photocopies et avait rempli chacune d’elles de notes judicieuses. Mais rien ! Rien dans la date ou l’heure griffonnées par la victime, dans la composition du dessin qu’il ne comprenait d’ailleurs pas réellement, dans la composition du papier. Lundi, il était allé voir Ernest, la mine déconfite en l’implorant de lui expliquer toute cette énigme. « Eh bien ! C’est bien simple, c’est une question de bon sens.Tu vois ce petit dessin qui apparaît dans le cartouche. Oui ! Celui là. Ajouta t’il en le pointant du doigt. Ce petit rond précédé par un petit cylindre conique. Et bien, ceci et la représentation de ce qu’on appelle la vue européenne. En fait, elle explique comment l’on doit voir les différentes vues qui composent un dessin. On prend la vue du centre, on imagine la regardé sur le côté gauche et l’on dessine à sa droite ce que l’on voit ! Purbon le regardait d’un regard éberlué, il avait du mal à suivre les explications, mais comprenait à moitié la visuelle explication que Puppa lui octroyait d’un geste de la main. Tu vois continua t’il, en Europe, si je dessine ma main posée sur le côté et que je regarde sa paume disons, du côté droit, alors je dessinerai cette même paume sur la partie gauche du dessin. Mais ce n’est pas le cas pour les Anglais ou Américains qui eux font exactement le contraire, pour eux ma paume devrait être dessinée sur le côté droit. Eh-eh ! Rigola t’il, c’est juste une question de convention ! Mais celle ci à immanquablement trahie notre fautif ! Purbon avait la totalité de ses neurones en surchauffe, il regardait sa main, la tournait devant se yeux et commença à comprendre l’aboutissant des explications. « Ok ! Dit-il. Je comprends pour la main mais… Regardant le dessin avec attention. Comment as-tu pu reconnaître cette évidence dans ce fatras de figures incompréhensibles ? Ernest lui sourit et ne répondit rien. En sortant du bureau il m’envoya un clin d’œil par la pensée.
M'sieur Viagex
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