C'est la faute au canari. L'épilogue « Bonjour honorables clients! La mine réjoui du restaurateur japonais divulgua ainsi le plaisir qu'il avait de revoir un ancien client. -Bonjour Monsieur ! Hum ! Le Sumo Rigolard ! Répondit Puppa qui était présentement accompagné de son collègue Hector Purbon. -Que puis-je faire pour vous chers messieurs, une réservation pour ce midi ? Puppa regarda l'homme droit dans les yeux. Il réalisa ainsi que le repli de ses paupières ajoutait une note d'intelligence machiavélique à cet affable individu. -J'irai droit au but ! Reprit notre inspecteur, en sortant une insigne policière de sa poche. » Une lueur de panique scintilla au fond du regard bridé. « Le nom Oubéna, vous dit-il quelque chose ? » La gorge serrée, le gros personnage, répondit dans la négation. Mais les gouttes de sueurs qui s'écoulaient maintenant abondement sur ses tempes affirmaient le contraire. Pour Puppa, ce mensonge ne signifiait nullement un problème. Son but étant simplement de donner un méchant avertissement à cet évident coupable. Il reprit en précisant : « Cette
personne est un haut fonctionnaire Africain qui reçoit des menaces de
morts continuelles. Je suis chargé de l'enquête et je ne veux pas vous
le cacher ! Vous faites parti de la liste de suspects que m'a remis
l'ambassadeur ! -Ce n'est pas moi ! Balbutia t'il d'une façon peu convaincante. -Très bien. Votre parole me suffit. A vrai dire, j'aime autant ça, car le fautif risque une très lourde peine et je serai réellement navré de perdre un aussi bon restaurateur que vous ! Bon, et bien je vous laisse à votre cuisine. » Puppa
et son acolyte saluèrent rapidement l'individu étonné et quittèrent
tranquillement les lieux. Pourtant sur le pas de la porte, Puppa s’arrêta
subitement et se retourna en pivotant sur le talon de sa chaussure gauche. «J’oubliai ! »
Dit-il d’un ton grave. Le
Japonais pâli. « Réservez
moi une table pour demain soir ! » Dit-il le sourire aux lèvres,
heureux de cette galéjade douteuse. Il
continua son chemin avec son collègue de travail. Hector semblait
circonspect concernant la réaction candide d’Ernest à l’affirmation
d’innocence de l’asiatique. Il demanda : « Ne
crois-tu pas qu'il est coupable ? -Bien sûre que c'est lui ! Mes propos n'avaient qu'un but, lui faire peur et je peux te l'affirmer. Dès aujourd'hui, Oubéna peut dormir sur ses deux oreilles. -Et, comment es-tu aussi certain de sa culpabilité ? -Très simple ! L'entourage de l'ambassadeur est composé uniquement de personnes de couleur noire et un détail dans les pamphlets menaçant m'a immédiatement frappé. C'est la petite bande dessinée. La succession des dessins étaient disposée dans un ordre logique inverse. Pour nous Européens ou Africains cet agencement est totalement erroné. Mais par contre, c’est la suite logique pour un Japonais. » Sortant un petit livret de sa poche il le tendit à son ami. « Voici un manga qui provient directement du pays du soleil levant, je l'ai trouvé il y a quelque temps de cela aux puces à Genève. Comme tu pourras le remarquer les images s'enchaînent de droite à gauche ! Ceci est la preuve évidente que le restaurateur est coupable. Il a voulu justement, se venger de la rudesse et de la malhonnêteté de Oubéna mais s'est trahi par ses pictogrammes façon nipponne ! » Purbon, feuilleta tranquillement le magazine songeant que la police possédait en son rang un individu d'une carrure intellectuelle peu commune. Il se demanda pareillement si le fameux inspecteur Grenoblois Blondel aurait réussi à déjouer ce mystère? Puppa heureux du dénouement de cette affaire, éclata de rire. Étonné son confrère le considéra d'un oeil dubitatif. « Et bien oui Hector ! Tu vois ! Cette fois ci, le corbeau était un canari... »M'sieur Viagex |