histoire de gonzesses
Tribunal de Bourg en Bresse. « ...
Je vous demande donc, de condamner l'accusée à une peine de vingt ans de
réclusion pour l'assassinat prémédité de mademoiselle Mathilde Loutran
! Réclama avec vigueur le représentant de la partie civile. L'avocat
de la défense se leva. Accomplit quelques mètres en direction du juge.
Sa plaidoirie semblait très difficile, la prévenue ayant avouée son
crime accidentel juste avant de s'effondrer inconsciente. Lors de son réveil
à l'hôpital de St Julien, elle avait complètement perdu la mémoire du
crime qui lui était
reproché. Le déroulement de cette terrible journée s'était complètement
envolé de son subconscient. Le psychiatre de service en interrogeant la
coupable, avait conclu à un rejet caractérisé des faits. En
fait, comment prouver aux jurés que la mort était due à un accident et
non à un meurtre prémédité ? Pour cela l'avocat avait une carte maîtresse.
-Monsieur
le juge ! Dit-il, j'aimerai faire comparaître un témoin qui à mon avis
sera en mesure de vous éclairer sur les faits ! Le
juge hocha de la tête, en forme d'acceptation. -Que
l'on fasse entrer le témoin ! La
démarche hésitante, un petit homme aux cheveux bruns, engoncé dans un
costume qui ne lui convenait guère se présenta devant l'assemblée. -Je
me présente, je suis Ernest Puppa, inspecteur de police. J'étais sur les
lieux, lorsque l'accusée a tourné de l'œil. Je peux vous assurer que
nous sommes bien devant une mort accidentelle ! Affirma-t-il... -Tout
d'abord, quand je suis arrivé dans cette grande salle vide avec le
cadavre de Mathilde allongé à côté de la porte. J'ai immédiatement
compris que seule l'une des personnes qui possédaient la clef et le code
d'entrée de la pièce pouvait avoir commis le crime. Mais le meurtre ne
pouvait pas être prémédité. Car, dans ce cas, l'assassin n'aurait
jamais laissé la statuette ensanglantée, bourrée d'empreintes près
du cadavre. La présence de la lampe torche était également problématique.
C'est donc à cet instant que me vint l'idée qu'un malencontreux concours
de circonstances avait entraîné le décès. L'audience
sembla à cet instant se rapproché de notre brillant personnage, se
demandant quelle réflexion géniale était
passée dans son esprit. Alors,
comme à son habitude, Puppa arrêta son allocution. Regarda autour de
lui, un large sourire s'afficha sur son visage en apercevant madame
Pichoneau, la commère attitrée de la ville de Gex, qui brûlait de tout
connaître sur cette affaire. Le
juge rappela l'inspecteur à son souvenir : -Alors,
monsieur, la suite s'il vous plaît ! -Excusez-moi
! Je veux affirmer que la coupable se trouvait dans cet endroit désert et
qu'elle le savait non éclairé pour une seule et unique raison qui m'a
tout d'abord échappée. Que
cette personne fut surprise par la venue impromptue de Mathilde qu'elle
prit pour un voleur et qu'enfin, s'emparant du seul objet qui se trouvait
à sa portée, en l'occurrence la statue, elle frappa l'intruse sur la tête,
dans un acte qu'elle croyait de légitime défense... -Que
faisait-elle dans cette salle vide et sans lumière ? -Et
c'est justement sur ce point que j'ai été éclairé sur la clef de l'énigme.
Quand je suis entré dans le lieu du crime avec ma chère cousine à mes côtés,
mon regard exercé s'est attardé sur tous les "détails" que
comprenait l'endroit, c'est alors, que j'ai remarqué la grosse fleur du
cactus qui restait fermée. Mon intérêt pour les bizarreries de la
nature n’a pas réagi tout de suite, mais quelque chose au fond de moi
me chagrinait déjà. C'est un peu plus tard en me remémorant les caractéristiques
des six filles que ce détail d'une importance capitale m'est apparu dans
toute sa clarté. Elles
se trouvaient là pour observer leur Cactée ! Déclara-t-il
d'un ton d'une indubitable assurance. Le
juge fronça des sourcils, se demandant si Puppa ne lui racontait pas
quelques sornettes insipides. -Ce
cactus Céréus a une particularité singulière, enchaîna-t-il,
il ne fleurit que la nuit. Voilà donc la raison pour laquelle les deux
protagonistes férus de botanique
se sont retrouvés dans cette salle, au beau milieu de la nuit, dans la même
pièce qu'elle voulait maintenir dans une pénombre nécessaire au bien être
du végétal. Admirer cette floraison bien singulière est,
je vous l'affirme, le seul mobile de la rencontre tragique. Elodie,
qui, jusqu'à présent était restée prostrée sur le banc des accusés.
Au rappel des faits, s'effondra en sanglots...
M'sieur Viagex |