Elle ressemble à Marilyn
Luc se pointa de
bonne heure au travail, un coup de téléphone lui était parvenu de la
direction de son entreprise, lui signalant la visite de deux responsables
qui voulaient évaluer son travail en vue de décider si une promotion très
motivante pouvait lui être proposée. Il attendait
donc avec anxiété les gaillards qui allaient décider de son avenir. Le
rendez-vous avait été donné devant l'immeuble où la fameuse antenne trônait
telle une fusée prête à décoller. Une voiture s'arrêta bientôt à
l'endroit de la rencontre. Les deux hommes habillés d'un costume cravate
descendirent du véhicule, le premier un petit moustachu, très alerte
sembla aider son comparse un peu bedonnant qui semblait souffrant. Ils se
dirigèrent directement en direction de Luc qui attendait sur le pas de la
porte. -Monsieur
Granger je présume! -Oui tout à
fait ! Bredouilla-t-il
la voix emplie d'émotion. -Je suis
Monsieur Herbon, et voici monsieur Simonet directeur technique de notre
groupe. Luc regarda
Simonet, se demandant la raison pour laquelle un homme de son importance
était venu le voir. -Excusez-moi
cher Monsieur! Dit l'important personnage d'une voix essoufflée. Mais je
suis affublé d'un Pace-maker et je me sens particulièrement fatigué
aujourd'hui ! Il continua, Monsieur Herbon et moi-même avons reçu des
informations très favorables à votre sujet, les résultats concernant
votre excellent travail sont remontés jusqu'à la direction générale et
nous sommes ici pour apprécier le vrai dire de tous ces éloges.
Pourriez-vous nous faire visiter votre installation. Luc ravi, précéda
les deux hommes dans la découverte de son emménagement. La petite pièce
fut rapidement examiner. Simonet demanda s'il pouvait jeter un coup d'œil
au rapport d'émission. Il compulsa avec intérêt le long rouleau de
papier qui égrenait des informations difficilement compréhensibles aux
non initiés. Puis tous les trois se rendirent sur le toit pour admirer l'émetteur.
Après quelques minutes de visite,
Simonet commença à se plaindre d'une sensation très désagréable,
comme si quelque chose perturbait sa respiration, puis subitement dans un
râle atroce il s'effondra. Luc affolé par le spectacle ou plus
exactement horrifié à l'idée de perdre un allié de poids se précipita
immédiatement vers le bouton d'arrêt d'urgence de la tour et le frappa
d'un poing décidé. Herbon le considéra
avec attention. -Pourquoi
avez-vous fait cela? Demanda-t-il. -Mais ! Les micro-ondes,
elles agissent sur son appareil cardiaque ! Répondit-il avec un air d'évidence. Herbon sortit de
sa poche le rouleau de données qu'il avait compulsé auparavant, décrypta
les quelques informations qui lui semblaient importantes puis leva la tête
en direction de Luc. Simonet quant à lui était de nouveau sur ses pieds
frais comme un gardon. Herbon, d'un
geste vif arracha la moustache postiche qu'il portait avec tant de
finesse. Il s'exprima ainsi devant le technicien qui ne comprenait plus
rien aux manigances de ces deux hommes. -Inspecteur
Puppa ! Vous êtes en état d'arrestation. -Mais pourquoi? -Vous êtes
l'assassin de monsieur Périque. Comme il m'a été facile de le vérifier
vous avez volontairement augmenté la puissance de l'émetteur quand le
pauvre homme était en train d'observer la tour ! Ce diagramme en est le témoin
irréfutable! On pouvait
effectivement vérifier le pic
de puissance enregistré au jour et à l'heure fatidique. -Vous
connaissiez clairement comme vous venez de nous le démontrer, le danger
que provoquent les perturbations des micro-ondes
à forte puissance sur les appareils électroniques. Le pace-maker du défunt
a cessé de fonctionner et vous l'avez laissé mourir sans même un regard
! ---------------------------------------- Luc fut inculpé
et emprisonné pour son crime. Mais me
diriez-vous ! La belle madame Périque était-elle au courant de cet
homicide, peut-être même, en était-elle l'instigatrice. En fait, cette
question restera à jamais sans réponse. Puppa avait la ferme conviction
que la jolie dame avait manigancé tout le drame. Mais Luc, très amoureux
de la belle nia toujours sa participation ou toute connaissance de son
acte. Il jura d'avoir réalisé ce lugubre dessein
dans l'unique but d'éliminer son rival ! Puppa
cessa donc de s'interroger sur ce dilemme. Son cœur se remit à chavirer
à chacune des apparitions de la muse, puis un jour l'appartement qui se
trouvait non loin de sa fenêtre changea de locataire. -Paraît qu'elle
est partie vivre aux
États-Unis d'Amérique! Elle va s'y marier avec un riche propriétaire
texan! Le visage de Puppa afficha une certaine tristesse. Sans mot dire, il tourna le dos à Madame Pichonneau et continua tristement son chemin... M'sieur Viagex |