à la miaou l'épilogue

« Ca va mieux ce rhume ?

Purbon s’inquiétait gentiment de la santé d’Ernest.

-Oui ! Lui répondit-il. Il a disparu aussi prestement qu’il était arrivé !

Madame Pichonneau se trouvait également dans le bureau pour un témoignage important concernant un petit voyou.
Elle gronda, sa langue de vipère turbinant à vive allure, qu’il avait cassé un lampadaire de la place de la visitation. Qu’elle savait qui il était et où il habitait.

Bien entendu, elle avait ignoré Ernest et avait demandé l’aide d’un inspecteur « plus compétant » avait-elle sournoisement ajouté. Purbon se l’était donc coltiné.

La mégère continua sa déposition :

« Ce petit vaurien, il traîne de partout à faire des bêtises, j’lai même vu tournant autour du parking des cèdres, même qu’il a fait peur à cette pauvre madame Sipion qui venait y prendre sa voiture ! »

Puppa sentit ses cheveux se dresser sur sa tête.

Un miracle de lucidité l’envahit.

C’est de cette simple façon que ce prodigieux inspecteur put soudain être capable de résoudre deux sombres affaires en quelques secondes !

Ernest regarda fixement notre marâtre de service et se leva brusquement en  renversant presque le bureau qui se trouvait devant lui.

Purbon et Madame Pichonneau tressautèrent d’un même mouvement.

« Bon sang, mais c’est bien sûre ! Plagia Ernest.

Puis il se précipita vers madame Pichonneau et l’embrassa énergiquement.

Elle, ébahit resta sans réaction.

-T’es devenu fou ! Demanda Purbon.

-Madame Pichonneau, je vous adore ! Enchaîna Puppa. Grâce à vous je viens de trouver la réponse à l’énigme des chats et déjouer un meurtre odieux.

-Faites pas attention, il délire comme ça de temps en temps ! » Confirma Purbon.

Et bien non, Puppa ne divaguait pas du tout.

Madame Sipion fut rapidement arrêtée pour meurtre prémédité sur la personne de son mari et fut écrouée pour vingt ans. Par contre on lui pardonna l’assassinat des chats.

Madame Pichonneau trouva d’ailleurs cela scandaleux, pour elle, le meurtre de son chat aurait mérité la peine capitale.

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Allongé sur son lit, Puppa repensait à cette diabolique affaire.
C’était la première fois qu’il se réjouissait de sa sensibilité aux poils de chats. S’il ne l’avait pas eu, certainement il n’aurait jamais pu aussi habilement déduire la coïncidence entre les deux drames.

Ce qui avait justement frappé son esprit, c’était l’allergie qui l’avait submergé pendant sa visite dans la chambre des Sipions. Elle était due aux poils de chats qui y avaient été entreposés quelques minutes avant le meurtre, puis enlevés le forfait accompli. Malheureusement pour la coupable, une personne allergique ressent malgré tout les quelques poussières de poils qui persistent dans une pièce.

L’évidence qu’un asthmatique ne possède pas de chat lui avait offert la déduction d’un acte malveillant voulu. En comparant les empreintes trouvées sur le caillou qui avait tué le chat avec celle de madame Sipion, il lui fut aisé de vérifier ce qui pour lui était devenu une évidence.

Puppa s’étonna une fois de plus de la méchanceté et du machiavélisme qu’une aussi charmante personne pouvait porter en elle.

« Tuer des chats pour récolter leurs poils et les utiliser pour étouffer son mari ! »

Cette ignominie le fit frissonner.

Il se leva, alluma sa radio et un hasard enchanteur l’émerveilla.

La musique diffusée semblait lui intimer sa victoire.

Venu d’un autre age on entendait Bourvil entonner cette sympathique mélodie

 « A la mi-août ! »

Retour sur les Polars Gessiens