Il ne me restait qu’une seule petite minute. Soixante
secondes pour regarder son corps, apprécier sa personne, m’enivrer de sa
présence.
J’aurai tant aimé que ce moment soit synonyme
d’éternité.
Alors, j’essayai d’égarer mes yeux dans son regard. Je
recherchai sa tendresse, convoitai une ultime espérance.
Ses cheveux blonds, la rondeur de ses pommettes devaient à tout prix se fondre
dans mon errance.
J’eus un dernier sourire un peu crispé, une main que
je tendis pour recevoir la sienne, puis, la porte de l’ascenseur se referma sur
moi coupant ainsi ce dernier lien que j’étreignais si fort.
Dans ma douleur, je me pris à fermer les yeux pour
admirer son visage.
Et je plongeai, plongeai pour de longs jours sans
sommeil. Voulant égrener un à un tous les instants qui me rapprocheraient
d’elle.
Mon souffle retint un soupir.
Mes larmes furent présentent pour me dire.
Me dire que j’étais triste, triste à en crever.
Que je savais que s’était-elle, celle que depuis
toujours j’attendais.
Celle avec qui chaque cellule de mon corps voulait
vibrer, vivre jusqu’à la démarcation de ma mort.
Pourtant je l’avais déjà compris.
Pour moi tout espoir était à jamais compromis.
Les différences fondamentales de nos âges. Ce fort
sentiment non partagé.
Il ne me restait plus que cette obligation d’être sage, afin de toujours
pouvoir l’aimer…
euqigam se ut enaiD