Meurtre en spirale : l'épilogue

-Ce meurtre m'a vraiment dérangé ! enchaîna-t-il. Un homme perdu dans la montagne, assassiné par un rôdeur qui n'est même pas entré dans le chalet ; qui s'est juste permis d'accomplir son sinistre forfait et s'en est allé sans même voler quelque chose ou profiter de l'abri ! De plus, il ne semble même pas avoir surpris la victime qui aurait dû tenter de fuir ou de se défendre. Et bien non, elle était morte à côté de sa machine. Donc, j'ai longuement réfléchi au problème sans vraiment trouver une solution. Il y a quelques semaines de cela, la fameuse maisonnette a été mise en vente. Je suis donc monté sur les lieux une dernière fois avec un ami qui était intéressé par l'achat. Arrivés sur place, rien n'avait été touché, la maison était comme quand je l'avais visitée deux ans auparavant. Mon copain et moi-même avions fait le long trajet à pied. Durant notre marche, il m'avait raconté sa passion pour les disques en vinyle, vous savez ces grandes choses noires qui ont été remplacées par les disques compacts. Il m'avait indiqué que les pointes de lecture pour sa platine devenaient impossible à trouver et qu'écouter ses anciens disques relevait maintenant de l'exploit.

En arrivant dans l'endroit où s'était passé le meurtre, je regardai avec attention le tour où se trouvait toujours le morceau de bois entouré d'un petit trait rouge en spirale. Je l'observais avec attention quand soudain, une idée me vint à l'esprit. Je pris ma grosse loupe et tout en faisant avec ma main tourner le rondin de bois, je scrutai en détail cette petite arabesque. Le trait restait régulier au début, puis subitement était pris d'ondulations minuscules mais visibles avec ma lentille grossissante. Puis soudain une grande anomalie barrait le dessin, ensuite le trait redevenait homogène. Alors j'ai pensé que cette petite plume avait enregistré quelque chose, que le trait formé était un peu comme le sillon de ces fameux disques noirs que l'on écoutait dans le passé...

Puppa se dirigea vers le tour qui trônait au beau milieu de la pièce. Il continua : j'ai fait placer un lecteur optique sur la poupée mobile du tour pour qu'il suive la ligne rouge, les ondulations repérées seront ainsi transformées en informations compréhensibles et ensuite amplifiées.

Fièrement Puppa mit la machine en route. Dans le haut-parleur, on entendit d'abord quelques craquements, puis soudain une voix. Celle d'Emilien !

« Jean Pridon, mon ami, mais quelle bonne surprise !

Puis :

-Mais que fais-tu ! Ne tire pas ! Non ! »

Enfin un bruit d'arme à feu retentit.

Se remémorant son acte sanglant, Jean s'effondra en pleurs...

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