Bonjour les amis. Voici le deuxième mail d'un sympathique lecteur me contant ses vacances. Vous n'avez pas lu son mail de l'année dernière, cliquez ici!
Gex le 13/08/2001
Cher Monsieur Viagex Je vous avais décrit l’année dernière les superbes vacances que j’avais passé en bord de mer. Cette année ma petite famille et moi-même avions décidé de passer ces délicieux moments de congés payés à la campagne. Cette fois ci je m’y étais pris à l’avance et avais réservé des chambres d’hôtes dans un petit village du Berry. Ce splendide logis appartenait à un couple de fermiers et possédait même une piscine. Ayant annoncé cela à mes trois ouailles leurs tristes mines de ne pas pouvoir goutter au plaisir de l’eau se transforma en un sourire évocateur. La proposition de location mettait également en valeur la possibilité d’avoir le couvert en échange de menus travaux campagnards. Cette option, je l’ai prise volontiers, aimant moi-même particulièrement les activités de plein air. Le voyage se passa relativement bien jusqu’à Ouche les mirettes. Les vingt kilomètres qu’ils nous restaient à faire pour relier notre lieu de villégiature se firent alors à petits pas derrière une moissonneuse batteuse qui trop large ne nous permit pas de dépasser. Le soir venu l’endroit tant convoité apparu devant nos yeux. Une magnifique maisonnée qui remplissait parfaitement les critères que nous espérions découvrir. Les Marmochons, propriétaires du lieu nous attendaient et nous reçurent de la plus chaleureuse façon. Attablés devant un délicieux verre de vin glacé nous écoutions l’accent particulier mais bien sympathique des maîtres de maison. Nos trois larbins écoutaient en silence. Ma femme fît remarquer. -Auriez-vous autre chose que du vin pour désaltérer mes enfants. -Bien qu’non, un bon canon ça jamais fait d’mal à personne. L’âpreté du breuvage que je compris être fait maison glissa avec difficulté dans nos gosiers délicats. Alors que deux de mes enfants n’apprécièrent pas vraiment le breuvage, notre plus petite chérie, elle a dix ans, en demanda encore une ration qu’elle but avec délectation. Il se faisait tard, nous nous apprêtions donc à rejoindre notre chambré, empruntant déjà, comme la logique le veut les magnifiques escaliers vermoulus. Quand soudain, le fermier stoppa net notre initiative. -C’est-y pas ici qu’vous dormez mais dans la ferme qu’est derrière. Ouvrant une porte dérobée nous nous trouvâmes devant un spectacle étonnant. Devant nos yeux ébahis se dessinait un bâtiment délabré aux murs lézardés et à l’allure peu ragoûtante. -J’vous laisse y aller ! Dit l’autochtone en nous offrant cinq pinces à linge. -Pourquoi ce présent ? Lui demandais-je. -C’est pour la piscine ! Me rétorqua t’il. Ne comprenant pas vraiment le sens exact de ses propos, je lui accordais un sourire me disant que nous verrions bien plus tard de quoi il en retournerait. Le local où nous devions passer ces quinze prochains jours nous proposait une repoussante saleté, heureusement, cinq paillasses jetées à terre nous offraient leurs bras réconfortant. Ma femme me regarda d’un air circonspect. Je lui expliquais immédiatement que ce changement de vie nous serait salutaire. Elle ne m’écouta pas vraiment occupée qu’elle était à calmer notre benjamine qui secouée de spasmes éthyliques nous abreuvait de propos imbéciles. Je dois dire que tout au long de notre séjour, à la surprise générale, cette petite fut en ces lieux la plus serviable. Effectivement, quand un ustensile ménager ou autre nous manquaient, elle était toujours prête à aller les chercher chez notre propriétaire, nous expliquant que pour elle s’était un plaisir de discuter avec ses braves gens et de boire un bon coup avec le Firmin… Après avoir sommairement arrangé le lieu, nous fûmes tous rapidement plongés dans un sommeil réparateur. Au beau milieu de la nuit, la chaleur étouffante nous éveilla. Ma douce moitié s’attribua donc la décision d’ouvrir la fenêtre qui était restée totalement close. La surprise fut particulièrement prenante pour nos cavités nasales. Une odeur pestilentielle envahit rapidement notre chambré et nous vit tous debout et suffocant. C’est alors que je compris les propos récemment formulés. La piscine servait de fosse à purin et les pinces à linge de bouche narines. Les gens de la campagne, pour sûre, on un sens pratique particulièrement aiguisé. Ceci ne fut à vrai dire qu’un petit inconvénient qui ne nous incommoda nullement durant le reste de notre villégiature, trop fatigué que nous étions par les occupations locales.. Nous apprîmes rapidement ce que menus travaux de la ferme signifiaient. Mon occupation principale fut de tondre la pelouse ! Un champ de dix hectares, ceci à l’aide d’une faux. Et le soir, je m’occupais de la traite des vingt vaches. Tout se passa sans la moindre anicroche à l’exception de ce fameux soir où je fut confronté à une bête qui ne possédait qu’un seul pi et que je n’avais jusqu’alors jamais remarqué. Il est vrai que son box était tenu à l’écart du reste de la troupe. M’acharnant sur cet animal peu conventionnel, je fut surpris par sa réaction brutale et complètement inamicale. Le fermier arrivant à cet exact instant me lança un. -L’est-y pas beau mon p’tit taurillon ! Ma femme occupa ses loisirs au lavoir où, pour son plus grand bonheur, elle se fit de nombreuses copines de la gente locale qui lui expliquèrent la meilleure façon de blanchir les draps. Toutes, dans un geste de franche camaraderie, l’invitèrent à venir nettoyer leurs basses-cours, nourrir leurs cochons et épandre leurs champs à la main. Ma femme m’expliqua que leur dire, non ! Aurait été jugé comme un insupportable affront. Vous me direz. -Et vos filles dans tout ça ? Et bien la plus grande, certainement la plus coquette, resta enfermée dans une pièces de notre masure, maugréant sur son séjour qu’elle n’appréciait guère (ce qu’elle est empruntée, celle là). Quant à la plus petite elle passa la moitié de son temps avec le Firmin et l’autre, plongé dans un profond sommeil. Le Firmin nous complimenta sur cette ‘’ D’moiselle’’ qu’avait paraît-il, comme il disait, le coude facile. Notre fils quant à lui fut enchanté de son séjour. Il s’était fait une petite copine, une jolie fille aux joues bien rouges et à l’accent du terroir. Ses fréquents passages dans la pharmacie du village me firent comprendre l’attrait particulier qu’il ressentait envers cette jeune personne. Nous décidâmes, au grand damnes de tous, de ne pas prolonger la durée de ses courtes vacances. Arrivé devant notre magnifique petit pavillon. Nous n’avions qu’une idée en tête, prendre un bain très chaud et retrouver la douceur de notre foyer. Mais quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que notre cher logis avait reçu de la visite en notre absence. De plus, les cambrioleurs n’ayant pas vraiment trouvé leur bonheur, avaient eu l’abjecte idée de saccager totalement l’endroit nous privant ainsi du confort tant espéré. Mais enfin, il ne faut pas pleurer sur ces broutilles sans conséquences. Il nous reste maintenant le souvenir de ce séjour mémorable. Celui ci, je dois l’admettre, restera pour longtemps présent dans notre mémoire et marquera à jamais notre dos ! Votre fervent lecteur. Hector…
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