Tweet 25/04/2011  Absent

J’étais assis à table. J’avais choisi une place centrale pour être certain que tous pourraient me voir, me scruter, m’admirer.

Il y avait d’abord les hommes qui me regardaient avec une admiration non dissimulée et bien entendu, les femmes, qui ne dévoraient de leurs yeux avides de ma chaire qu’elles voulaient s’approprier.

Je me sentais vraiment bien, sûre de moi, dans l’absolu de ma beauté et de ma force.

J’en profitais pour déshabiller du regard toutes celles qui m’entouraient. Mon doigt câlin effleurait une joue à la peau douce et mes œillades envoyaient des invitations amoureuses.

Laquelle ou du moins lesquelles d’entre elles partageraient mon lit ce soir là.

 Dans un coin de la salle César virevoltait pour se mettre en appétit.

Puis, Dominique se leva.

Utilisant sa finesse habituelle, il hurla dans l’oreille d’Aurélie, claqua violemment le dos de Phil qui régurgita une partie du nem qu’il avait mangé le matin même et dit :

« Je vous propose une petite pensée pour Pierre qui est malade et n’a pas pu être avec nous ce soir ! Puis il se mit à chanter Marylouuuuu en son hommage »

Je souris. Et bien oui j’étais ce soir, le roi du body combat, le  h1n1 à quand même quelque chose de bon.

 C’est Chantal qui en entrant dans le restaurant gâcha ma fête.

 Elle arriva une clef à molette dans la main, habillée de son bleu de travail  et un morceau d’une bielle sortant d’une de ses poches :

« Alors Venu t’étais en petite forme ce soir, tu levais tes jambes comme une fiotte ! Purée tu dois couver quelque chose ! »

Moi qui croyais avoir accompli une prestation magnifique, je pâlis.

Rolph enchaîna en précisant que je n’avais pas fait un seul mouvement identique aux siens.

Aurélie ajouta que tout en se tenant le ventre de la main gauche question de ne pas trop secouer l’enfant qu’elle portait, elle avait encore mieux combattu que moi.

Olga me proposa une mixture à base de bouses de rennes de la toundra de Sibérie connue pour être fortifiante et vivifiante. Puis elle ajouta en aparté : «  Je ne vous ai pas dit les amis, j’ai encore un nouveau chien, je l’ai appelé du joli non Russe de « Poaldecudechamo » qui veut dire dans mon pays « belle dulcinée dont je suis amoureux » »

Catherine cachée derrière sa serviette osa cette terrible vanne : « p’tit faiblard ! » Puis elle s’enfuit dans les toilettes, rouge de honte.

Meriem dit : « Z’y va mon frère t’es relou grave, faut qu’tu t’secoues chan mé si tu veux continuer le dybo bacom ! »

Phil, la bouche encore pleine de nouilles chinoises, surpris par la remarque, dit à Meriem qu’elle utilisait avec brio des termes du Mandarin occidental, mais qu’il ne comprenait pas pourquoi elle parlait aussi durement de la révolution culturelle.

 Le repas se termina et je reparti en pensant qu’une fois de plus mon pédoncule passerait la nuit au repos…

 


WWW.VIAGEX.COM     écrivez moi : viagex@viagex.com