A la suite d’une
démonstration de lutte à la fin d’un
cours
de body combat, j’avais envoyé ce message
à mon groupe de sportifs :
« Je dois absolument vous relater
une anecdote surprenante qui est
advenue hier soir !
Notre très cher séducteur Venu, a fait, avec
grand plaisir, sur l’estrade,
accompagné de notre gourou bien aimé et devant
tout le monde, des galipettes
scabreuses en employant des postures que je qualifierai de malsaines et
dégoutantes.
Plus tard sous les douches je pus constater avec horreur, que son
« envi »
encore tendu ne permettait aucun doute sur sa nouvelle orientation
charnelle.
Il me confia avoir arrêté la salsa pour se tourner
vers une occupation plus
sensuelle, la lutte gréco-romaine.
Olga, Chantal, Aurélie ! Vous pouvez dès
à présent revenir sans aucune crainte
aux entrainements ; Je peux vous assurer que Venu ne vous importunera
plus de
ses ardeurs !
Quant à moi, dans la plus complète expectative,
je suis en train de songer
sérieusement à changer
d’activités sportives ! »
Une semaine plus tard…
J’arrivais ce mardi soir dans les vestiaires de notre club de
sport favoris.
Venu était au fond de la salle entouré de beaux
mâles musclés et huilés à
souhait.
Il semblait très gêné et avait beaucoup
de mal à repousser leurs mains
libertines. En me voyant il affirma :
« Mon copain vient d’arriver, Laissez-moi
tranquille ! Pui arrivant vers moi,
il continua en chuchotant : Pierre, fais toi passer pour mon amoureux,
tu me
dois bien ça ! »
Plutôt surpris, mais comprenant l’aboutissant de sa
demande, malgré mon manque
d’expérience en la matière, je remuai
mon fessier d’une façon que je crus
convaincante et ma main gauche sur ma hanche et ma droite
courbée à quatre-vingt-dix
degré, je lui affirmai avec une voix que je fis
féminine :
« Alors mon chou, tu m’as manqué.
»
Paluche dans paluche nous partîmes en direction de la salle
de body combat.
Le plus costaud des musclors, complètement
désabusé, en nous voyant partir,
haussa des épaules en ajoutant:
« Pffff ! Il aime les p’tits gringalets, il ne veut
certainement pas faire la
fille… »
En arrivant devant notre salle.
Surprise.
Il y avait une bonne trentaine de filles, toutes plus jolies les unes
que les
autres qui avaient certainement eu vent de l’affaire de la
semaine passée.
Venu prit sa place habituelle, bave aux lèvres, reluquant
sur chaque silhouette
vallonnée.
C’est Olga qui le vit en premier. Elle lui envoya une bonne
tape sur l’épaule
en riant :
« Alors, camarade Venu t’aime bien que je te fasse
une petite tapette ! »
Olga qui avait fait de très gros progrès en
Français savait maintenant utiliser
les subtilités de la langue de Molière de la plus
parfaite façon.
Catherine qui s’échauffait en faisant du
vélo au fond de la salle, l’invectiva
ainsi :
« Rien ne vaut un bon coup de pédale ! »
Babette ajouta que pour son départ pour Munich un
chippendale de son acabit
pourrait être parfait pour les boîtes gays
allemandes.
Rolf s’était badigeonné les aisselles
de Crème d’un gâteau du café
Vaudois, se
prévenant par l’odeur de tout
harcèlement inopportun.
Chantal se racla la gorge de sa manière si
féminine et se tournant vers Venu,
le visage balafré d’huile de vidange propagea son
rire gras en affirmant que,
chez elle, sa tante était de passage.
Phil était parmi nous, le visage épanoui et
détendu. Enfin il était certain que
sa Chantal ne pourrait plus succomber au bellâtre.
Meriem arriva sans sa burka :
« Bein oui dit-elle tout heureuse, je n’ai plus de
motif à me cacher ! »
Aurélie qui se tenait prêt d’elle
pointant sur son ventre ajouta :
« Même chose pour moi, je n’ai plus de
raison de faire croire que je suis
enceinte ! »
Puis, notre gourou arriva fredonnant son fameux Marylou. Voyant la
foule
particulièrement nombreuse ce soir il nous affirma :
« Comme vous me semblez tous très
motivé, je ferai une démonstration de quinze
minutes de combat rapproché avec ….
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase,
Venu partit en hurlant :
« Oh non, please ! Pas ça… »
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