Tweet 09/05/2011 Disputes

Auriez-vous pu croire un  instant, que notre groupe lié par une amitié indéfectible puisse un jour se fâcher ?
Eh bien oui...
Voici le récit de cette triste histoire.
Tout commença dans le parking sous terrain de l'ICC.

Une vision furtive, une odeur lascive, un froissement de tissu, une blondeur ondulante. La beauté chez une femme est très souvent subjective, plaisant à certain, déplaisant à d'autres. Pourtant, cette créature de rêve que je venais d'apercevoir, ne pouvait qu'engager l'unanimité. Nous prîmes l'ascenseur ensemble. Je fus subjugué par sa perfection. Grace infinie, excellence de ses formes, teint pastel. Ses yeux croisèrent les miens un instant...

Je crus défaillir.

Je la suivais jusqu'à la salle de sport qu'elle semblait comme moi également fréquenter. Sa démarche gracieuse, sa grâce évidente, éveillait en moi un désir concupiscent. Elle entra dans mon club et sa voix de miel lança au préposé, un petit bonjour sympathique. Il lui rendit  sa politesse en ajoutant son prénom, « Isabelle. »
Mon cœur battait la chamade, Isabelle !
Je ne vis que pour toi, Isabelle !
Belle Isabelle !
Belle !
Cette syllabe lui allait si bien.

Je rejoignis tout ému mon groupe de body combat, la gorge sèche, le front mouillé d'une sueur d'envie et le cours commença. L'échauffement à peine entamé. Elle poussa la porte d'une main légère et se planta au beau milieu de notre salle. Quand je vous dis, elle, vous l'aurez bien compris, je parle d'Isabelle, de la splendide Isabelle, de la séduisante Isabelle, de la sublime Isabelle.

Venu fut le premier à réagir en restant scotché dans une position d'étirement difficile.

Dominique émit un petit cri presque mélodieux.

Chantal haussa des épaules pensant qu'une femme n'était nullement un objet de convoitise.

Catherine rougit.

Olga jalouse de cette concurrente fit mine de ne pas l'avoir remarquée.

Meriem sembla intéressée, en se disant que dans le cas de cette beauté, la burka  aurait été synonyme de péché.

Aurélie se dit qu'elle n'aurait jamais été enceinte si elle avait été en concurrence avec une telle personne.

Seul Rolph resta indifférent à sa présence, occupé qu'il était à lorgner sur son poignet gauche.

Rapidement une foule de la gente masculine s'agglutina, le nez rivé contre  la baie vitrée pour lorgner dans notre salle. On ne pouvait pas distinguer clairement le visage de ces individus qui étaient cachés par la buée épaisse que leur moiteur de convoitise dégageait.
Pourtant, Chantal reconnaissant Phil, seul homme, parmi ces pervers, à tenir un nem dans sa main, émit un hurlement de rage :
« Phil, qu'est-ce que tu fais ici ! »

Puis elle se rua vers la porte avec la ferme intention de rosser son ami dépravé. Celui-ci détala sans demander son reste.

A la fin du cours l'atmosphère restait tendue. La belle étant partit. Olga se dirigea vers Venu, affreusement contrariée qu'elle était par l'inattention de notre séducteur. Elle lui dit que s'il avait demandé, elle lui aurait dit que son arrière petite cousine était une Polonaise.

Aurélie se tourna vers Meriem et sur un ton de jalousie, affirma qu'elle ne trouvait pas que cette fille avait quoi que ce soit de spécial. Meriem que la beauté d'Isabelle n'avait pas laissé indifférente, offusquée par cette remarque qu'elle trouvait désobligeante, lui répondit qu'au moins elle, n'était pas une poufiasse !
Aurélie furieuse lui répondit par des adjectifs tels que :
Bedonnante, adipeuse, boursouflée, patapouf.
Un crêpage de chignon s'en suivit.

Catherine n'appréciant pas du tout ces attitudes délétères, jura son dégout :
« C'est pas bien ! »

Dominique voulant calmer nos esprits échauffés se mit à chanter l'une de ses ritournelles.

Tout le monde se tourna vers lui et cria :
« Ta gueule ! »

Je dois vous dire que je rejoignis tout de go cette invective avec un contentement évident.

Seul Rolph restait sans réaction, les yeux toujours rivés sur son poignet gauche. Il venait de s'y faire tatouer le portrait de Nadia.

 


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