L'espoir Lui tremblant de ce poing serré au-dessus de sa tête. La grosse Italienne semblait énervée, elle hurla : -Mon petit bichon c'est la dernière fois que tu vas donner ce cours ou j'te casse la tête ! J'en ai marre de ses gonzesses qui tournent autour de toi ! --------------- On était mardi soir, vous savez ce soir du bonheur ou nos corps retrouvent une sérénité perdue, ou notre être s'épanouit dans la joie et la volupté. J'étais heureux, après trois semaines de vacances, de retrouver mon groupe de body combat. A ma grande surprise seul Rolph était là, la tête entre les mains, pleurant à chaudes larmes. En me voyant arrivé il se précipita dans mes bras en pleurant : -Pierre... Bredouilla-t-il à plusieurs reprises. Il ne viendra plus ! -Mais qui ? Lui demandais-je étonné. -Et bien Dominique, notre bon gourou réussit-il à dire entre deux sanglots. Sous l'abominable choque de cette nouvelle, je pâlis et même plusieurs larmes inondèrent l'infinie douceur de mon regard. -En es-tu certain ? -Oui, il me l'a dit, on n'entendra plus sa jolie voix nous chanter ses magnifiques cantines ! A cette vérité, je dois l'avouer, mon minois ne put s'empêcher un sourire. Puis, me montrant un gâteau à l'odeur abominable il ajouta. Je lui avais apporté sa friandise préférée. Une grimace de dégout anima mon visage. Il enchaina : -Toi, tu vas le manger dis ? Dis, tu vas le manger... N'osant ajouter un grain à sa douleur je pris le "quelque chose" et l'envoyais d'une main habile et discrète dans la poubelle. Sous la table Catherine agenouillée, les mains en formes de cornet vociférait son venin : -Dominique, il est trop vieux, j'l'ai toujours dit, il est trop vieux! Alors je compris l'abomination, tout le monde savait et j'avais été laissé dans l'ignorance la plus totale la plus immonde. D'ailleurs, j'avais toujours trouvé louche la disparition progressive de toutes nos ouailles. Chantal qui avait prétexté un régime carottes et de la course à pieds pour ne plus venir. Je me souvins de ce jour récent où il me semblait bien l'avoir vu, elle était attablée avec son Phil dans un restaurant Chinois. Ses nouvelles formes flasques et envahissantes recouvraient l'intégrité de cette petite chaise que des pieds en acier avaient de la peine à tenir et son Phil qui bâfrant ses nems gluants riait à gorge déployée en emplissant en même temps la bouche grande ouverte de sa compagne. Et puis Olga qui m'avait affirmé : -Camarade Pierre, moi partir pour longtemps dans Sibérie lointaine pour restaurer le mausolée des camarades Bolcheviques. Et Meskerem qui je ventre gonflé par une nourriture trop riche m'avait fait croire à un heureux évènement. Et Aurélie qui m'avait affirmé qu'après plus de trois ans de gestation elle avait enfin eu son nouveau-né et que celui-ci ne lui laissait pas une minute de son temps. Et Meriem avec ce nouveau précepte du prophète qui l'empêchait de faire du sport, Gaby argumentant que son piercing nasal où passait un os de baleine s'était infecté, Anne-Marie aux deux jambes et bras cassés après un concours de la danse du kangourou. Non !!!! Et dire que Venu ne voulait plus venir si son gourou adoré ne faisait plus acte de présence. Alors j'eu cette idée géniale, prodigieuse, sensationnelle. Je me précipitais vers la nouvelle prof, une jeunette à la chevelure brune et au dynamisme incontestable. Je lui susurrais quelques mots à l'oreille et sa réaction positive fut à la hauteur de mon espérance. J'étais de nouveau heureux. Heureux de cet espoir qui venait soudainement de renaitre dans mon esprit attristé et qui j'en étais certain allait mettre un terme à ces tristes évènements. Tous allaient réapparaitre, j'en étais certain. Fou de joie, je me mis à courir en direction de Venu et tout heureux, je me mis à crier : -Venu, pas de problème tu peux revenir. La semaine prochaine, elle me l'a promis, la nouvelle prof, elle chantera du Polnareff et aura le crâne rasé... |