Tweet 21/02/2011  La grosse Italienne            

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Elle était là !
Je ne l’avais pas reconnue tout de suite, mais c’était bien elle !
Sa silhouette trapue, sa tête de molosse édenté.
Pas de doute !
Elle avait revêtu son fameux survêtement vert fluo d’où s’échappait le volume exagéré de sa chair flasque et répugnante.
Elle attendait calmement le début de notre cours de body combat.

Je l’avais rencontrée, au club des Maunoirs, il y a bien deux ou trois ans de ça.
J’avais par ignorance pris sa place habituelle durant un cours de body jam et elle m’avait rapidement fait comprendre mon erreur par un violent kick sur mon mollet droit.

Je l’avais depuis lors surnommée La Grosse Italienne…

Ce mardi 28 avril, la salle était pleine. Notre nouvelle venue était plantée devant celui qu’elle appelait « Son Dominique .» (c'est notre coach)
Sa réputation de tueuse devait l’avoir suivie jusqu’ici car un no man’s land d’au moins quatre mètres l’entourait et qu’Olga verte de peur avait décidé d’esquiver ce cours et m’avait dit qu’en Russie on parlait de cette harpie pour faire peur aux enfants…
Prudemment je m’étais logé au fond droit de la salle pouvant ainsi observer et parer chacune de ses humeurs.
Venu arriva avec un léger retard et ne connaissant pas le problème de la mégère, il se plaça pile devant elle.
Le pauvre, ayant perdu le sens de la beauté féminine depuis sa dernière petite aventure aux Pâquis, se retourna vers la donzelle et, lui envoya une œillade amoureuse. Elle répondit par un grognement de hargne et fit grincer le peu de dents qui lui restaient.
Je m’apprêtai en bon camarade à aller avertir Venu de son erreur quand le cours commença.
La chorégraphie d’échauffement se déroula sans anicroche.
Mais lors de la première routine énergique, elle bondit sur notre séducteur et lui infligea une ruade des plus brutales. D’abord surpris, Venu se retourna vers elle. Mais, ayant pris cette brusquerie pour une joute amoureuse, heureux de cette prochaine conquête, il lui adressa de ses lèvres un baisé sensuel.
Puis Dominique amena la chorégraphie des coups de pieds.
Et là,  je vous laisse imaginer l’endroit où la mégère décocha quatre d’entre eux. Le souffle coupé, Venu mit un genou à terre.
Mais au lieu de s’énervé, il fit mine de n’avoir rien senti en se disant que la demoiselle était maintenant totalement conquise et bientôt dans son lit.
C’est à la quatrième ritournelle que l’irréparable se passa. La furie se jeta poings devant à l’assaut de notre charmeur National et le roua de coups. Il fallut rapidement appeler une ambulance pour évacuer le malheureux.
Plus tard, allongé sur la civière, Venu reprit conscience et murmura :
« Quelle femme de caractère ! Je crois qu’elle m’aime ! »

Dominique horripilé par cette bévue s’adressa sans ménagement à la Grosse Italienne :
« Ma Louloute, ce n’est pas très gentil ce que tu as fait ! »


 
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