La
meilleure amie On
se forge souvent l'opinion d'une nouvelle
rencontre sur un simple regard. Tout
a
commencé dans l'ascenseur. Une
magnifique jeune femme blonde se tenait à mes
côtés. Pendant
un bref instant nos regards se croisèrent et
un petit sourire effleura brièvement
nos lèvres. Elle
sortit devant moi je lui emboitai le pas en
direction de mon club de sport. J'eu
tout loisir de l'observer en détail et
je dois l'avouer, tout me plaisait chez elle. Sa démarche
gracieuse, ses longs cheveux
qui croulaient en ondulations inventives sur ses épaules
légèrement découvertes, ses formes
limpides aux
volumes parfaits, son parfum délicat
qui s'invitait sans mal dans l'antre de mes narines. Un
peu plus tard, je la retrouvai devant la salle
de cours du body combat. En
me
voyant arriver, elle m'envoya ce regard que toutes femmes normalement
constituées me jettent, cette œillade habituelle
de
désir charnel qui répond ainsi à la
volupté
que mon individualité affirme. Alors,
j'ai presque hurlé : -
Non !
Je ne mange pas de ce pain là, je ne
suis pas un homme objet, j'ai un esprit, une personnalité
établie
et n'ai certainement pas uniquement cette enveloppe merveilleuse et
affriolante. Puis,
subitement, une image se dessina dans mon
cerveau. Mon
esprit imagina notre magnifique Venu, habillé d'un
costume étroitement ajusté qui se tenait au
côté de la
belle inconnue. Elle était de
blanc vêtue. Monsieur le maire posté devant eux,
leur posa cette
solennelle question : -Voulez-vous
prendre pour époux monsieur Venu ici présent ! Cette
scène s'effaça lorsque la belle se mit
à parler
d’une voix de crécelle qui fait mal aux oreilles.
Alors je me mis à imaginer un nouveau décor. Dominique,
notre gourou bien aimé était maintenant
planté à ses côtés, sur
scène, devant un public éclairci, ils chantaient
en chœur un air favori de Polnareff. Sortant
de ma rêverie, j'aperçu la nouvelle qui tout en
soulevant
son t-shirt, montrait son ventre plissé à
Aurélie émerveillée en disant ! -Tu
vois, j'ai eu dix enfants ! Puis
elle sortit de son sac une photo où l'on
pouvait apercevoir un enfant avec un petit toutou! Elle
précisa. C'est mon petit dernier, je
l'ai appelé Lénine, il est ici en compagnie de
notre petit chien Titvérol. Olga
qui
était jusqu'à présent
restée à l'écart
s'exclama : -Camarade,
nous avons le même sens distingué du choix des
prénoms ! Soudain
Gaby s'approcha, un filet de salive glissant à la
commissure de ses lèvres, le
regard porté sur les avant bras
lacérés de
griffures que dévoilait notre inconnue.
"Sœur de sang, sœur de sang!" murmura t'elle. Elle
nous réconforta d'une explication
sur ses blessures. C'est mon chat qui a fait ça et
elle se justifia également sur ses pieds que
jamais remarqué larges et plats. -C'est
à cause de mon cours de danse, mon
cavalier marche sans arrêt sur
mes pieds! Anne-Marie,
le cou coincé dans une minerve commenta.
Et bien moi justement, hier soir j'ai essayé la
danse de la girouette. La
nouvelle termina cette aparté par un
"Inch Allah" qui fit sursauter notre burka
préférée : -Trop
d'la bal, ma sœur, j'te kiffe grave! Passant
à un autre sujet elle nous parla de
ses problèmes de voitures et
s'engagea dans un langage que je ne me saurai jamais permis de lui
prêter : -P...
De
M... J'ai encore une bielle de niquée! Chantal,
qui se délectait d'une branche de céleri, tendit
alors l'oreille. Phil
qui
se tenait à ses côtés
chuchota quelque chose en Chinois, histoire de faire
le malin : -Tchong,
tchong Mao ! Ce qui ne veut strictement
rien dire. Venu
arrivant sur ces faits, voyant cette blonde attirante ne put
s'empêcher cette drague des plus originale
: -T'as
de beaux yeux tu sais ! Elle
rougit de timidité. Catherine
se précipita immédiatement vers elle en lui
tendant
une serviette et susurra : -Je
sais
ce que c'est, fait comme moi, mets là sur ta
tête, tu verras on se sent mieux ainsi. Puis,
avant d'entrer dans la salle il y eut ses petits détails qui
firent réagir le reste de nos habitués. Elle
sortit de sa poche un sandwich maquereaux, oignions , qu'elle enfourna
avec délectation dans sa bouche grande
ouverte, et fit une galipette en arrière en
lançant des petits cris tribaux
similaires à ceux de notre copine
Ethiopienne. Depuis
ce jour, nous savons tous que nous ne sommes plus seuls sur Terre,
qu'il y a un être qui nous ressemble et sur lequel
on peut compter. Nous
avons enfin trouvé notre meilleure amie... |