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16/04/2012 Le couple fusionnel
« Trente-cinq rayons de soleil pour éclairer ton cœur.
Trente-six pétales de roses pour câliner ton âme.
Trente-sept douces pensées pour allumer ta flamme.
Trente-huit tendres baisers pour combler ton bonheur.

Trente-neuf…

Grains de raisin pour toi qui m’ensorcelle.
Méandres de ta douceur qui m’entourent de ton calme.
Papillons de lune qui me caressent de leurs ailes.
Parfums de mon ardeur qui s’accrochent à tes charmes.

Mon cœur prêt de toi pour ton anniversaire.
Espère tendrement, pouvoir toujours te plaire. »

Cédric glissa dans une enveloppe bleu ciel le poème qu’il venait de rédiger pour Yvette, sa bienaimée. Il sourit en regardant cette photo de vacances, où tous  deux respiraient le bonheur.
Cela faisait maintenant douze ans qu’ils se connaissaient, qu’ils s’aimaient d’un amour sans faille et sans nuage. Elle était sans nul doute la femme de ses rêves, son complément, son tout.

Soudain, il entendit la porte de leur appartement s’ouvrir.
Elle était là.
Il perçut son parfum, son aura.
Puis, sa voix de miel lui souffla :
« Chéri, je suis là ! »


Tout a commencé il y a une quinzaine de jours.
J’étais au club de fitness, attendant le début du cours de body combat, quand ma pensé fut attirée par le fait que la grande majorité des demoiselles qui évoluaient en cet endroit étaient blondes, il y avait même un jeune petit gars à l’allure efféminé qui portait cette couleur de cheveux.
Venu  mon copain Indou m’affirma d’une façon manifeste qu’il avait un faible pour les blondes…
Me sentant d’une humeur loquace, je décidais de raconter l’histoire de ce couple de mes connaissances, marié depuis 10 ans, sans enfant et qui s’aimait d’un amour tendre et sans nuage.
J’attestai :
« C’est un couple fusionnel ! »
Un peu comme une paire de canaries. Tout en eux ne faisait qu’un. Les mêmes pensées, la même sensibilité, les mêmes besoins. L’impossibilité d’être éloigné l’un de l’autre sans sentir un mal être profond. Aucun nuage dans ce couple idyllique, aucune dispute, aucun trouble ne pouvait défaire cette parfaite union, cette parfaite entente.

Les filles m’écoutaient avec un petit rictus de jalousie.

« Ca n’existe pas un couple comme ça ! Me jeta Chantal. Les mecs ! Ils sont tous pareils ! Rien dans la tête, tout sous la ceinture ! »
Aurélie me fit remarquer que le fait de ne pas avoir d’enfant dénotait quelque chose d’anormal.
Olga  ajouta que seule une fois profonde dans le prolétariat pouvait permettre ce genre de relation entre les êtres humain…


La semaine suivante. J’arrivais au club pétri de mon envi de suivre le cours de notre gourou Dominique.
Venu avait triste mine.
Pour une raison que je ne connaissais pas, la totalité des femmes qui fréquentaient le club avaient teint leurs cheveux en noir et même le petit gars efféminé en avait fait de même.

Je me dirigeai vers mes amis du body combat et leur annonçai une bonne nouvelle :
« Vous vous souvenez de ce couple fusionnel dont je vous parlais ! Et bien ils viennent nous rejoindre ce soir ! »
A peine avais-je prononcé cette phrase que nos deux amoureux arrivèrent.
« Je vous présente Cédric et Yvette ! »

Cédric était un homme superbe, grand musclé à l’œil intelligent. Yvette était simplement magnifique avec des cheveux d’une blondeur angélique, une silhouette élancée et le regard d’un bleu profond.

Immédiatement les filles tiquèrent, mais, à ma grande surprise, s’abstinrent de tout commentaires .

Rolph leur offrit une petite gâterie achetée au café Vaudois que seule Yvette accepta en disant qu’elle le mangerait plus tard.

Le cours de body combat commença. Dominique plutôt en forme, nous guidait à travers de nouvelles routines. Je jetai un œil admiratif vers nos deux aimants qui se lançaient constamment des regards de tendresse et ne pouvaient s’empêcher des effleurements amoureux.

Tout me semblait parfait.

Pourtant, au beau milieu du cours, un incident anodin me fit douter de cette parfaite entente.

La péripétie advint quand notre professeur bien aimé se mit à chanter. Nous qui étions tous devenu un peu sourd à force d’entendre à chaque leçon ses beuglements abjectes, nous restâmes donc impassibles à ses vocalises. Mais, nos deux tourtereaux eurent deux réactions totalement différentes. Cédric grimaça de douleur tout en portant ses doigts à ses oreilles, tandis qu’Yvette sourit de ravissement. Elle devait certainement être envoûtée par le charisme de notre gourou.
Lors de l’intermède qui suivit, je les entendis discuter.
« On dirait un mulet qu’on égorge ! Dit Cédric.
-Ah non ! Moi, je trouve qu’il a une voix divine ! Protesta sa mie nerveusement.

Le restant du cours se termina sans autres encombres.

Puis comme nous en avions l’habitude, tout le monde se resserra autour de l’estrade pour papoter un peu.
Phil était là, venu chercher sa tendre Chantal qui était encore recouverte du cambouis du camion qu’elle avait dépanné sur la route en venant au club.

Meriem recouverte de sa burka de fête, voyant en Cédric un prétendant se présenta à lui :
« J’te kiff mon pote, t’es laiseba, t’es pas un Mickey pour sûre, puis en relevant sa draperie au dessus du genou elle ajouta. Viens boire un féca chez moi , j’te montrerai Un peu plus de ma marchandise.

Cédric releva ses sourcils en signe d’incompréhension et Yvette commença à grommeler sa colère :
« Non mais t’arrêtes d’allumer les filles, j’suis là moi !

Puis Phil se mit dans la tête de montrer son savoir en adressant une gentillesse en Chinois à notre nouvel ami.
Cédric qui avait passé toute sa jeunesse en Chine, l’écouta attentivement, puis blêmit soudain tout en répétant les mots qu’on venait de lui envoyer :
« Yvette m’a dit que tu avais une petite quéquette !

« C’est quoi ces histoires vociféra-t-il à sa belle. »

Chantal n’ayant pas compris le fourvoiement de son ami, avec sa délicatesse habituelle, envoya sa main, noire d’huile, sur le bas ventre de Cédric, question de vérifier l’affirmation.

Yvette qui ne connaissait pas les réactions un peu rustre de notre féministe, hurla. « Mais, c’est pas vrai ! Il les veut toutes ! »

Pendant ce temps-là, Venu déçut du manque de blondeur du club, jeta son dévolu sur Yvette. Et, tout en la prenant dans ses bras, lui promit qu’il n’avait jamais été aussi impressionné par une fille. Excepté peut-être l’amie d’enfance de sa mère qu’il devait prochainement épouser.

Aurélie qui était restée tranquille jusque-là, lança sa petite perfidie :
« P’tite quéquette, pas étonnant qu’ils n’aient pas d’enfant ! »

Olga prête à partir se dirigea vers Yves et lui donna un baiser d’Adieu à la Russe. Vous savez celui que l’on pose sur les lèvres.

Alors là s’en était trop. Yvette rouge de colère se dégagea de l’étreinte de Venu.

Elle se pointa en face de son amour avala le petit gâteau de Rolph et après une mimique de dégout dit :
« Tu me donnes envie de vomir ! » Puis le contenu de ses intestins se déversa sur notre pauvre homme qui ne comprenait plus rien.

Pendant ce temps-là Catherine stressée par la scène s’était mise à tourner autour de la salle, courant après le petit Portugais, surnommé la grenouille, qui en avait marre de se faire pincer les fesses.

Puis Babette qui passait par là fit japper son Chippendale qu’elle tenait encore en laisse. Celui-ci agacé par l’odeur infecte que dégageait maintenant Cédric, en profita pour envoyer ses crocs sur son l’arrière train.

Depuis cette fameuse soirée, je n’ai jamais plus entendu parler de ce couple fusionnel.

Ah si un fairepart de divorce provenant d’Yvette heureuse de s’être débarrassée de son invétéré dragueur d’ex-mari.

 


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