Tweet 29/08/2011 Le grand maître
Il existe dans ce monde des êtres hors du commun qui possèdent une connaissance absolue.
Ces hommes exceptionnels maîtrisent parfaitement leur corps, ont une conscience idyllique de leur esprit et un accès direct à leur âme.
Heureux body combattant que nous sommes, nous avons tous eu l’immense chance de rencontrer l’un d’eux.

Ce mardi soir, nous étions rassemblés devant notre salle.

Un homme au teint mat, à la barbe poivre et sel, à la stature majestueuse se tenait assis en tailleur dans un coin de la pièce. Il nous toisait de son regard d’une douceur et d’une perspicacité indéniable.
Une bonté infinie se dégageait de sa personne et nous restions sans voix à nous interroger sur sa présence.

Dominique, notre maître du body combat tout sourire nous annonça :

« Je vous présente sa sainteté Sribengalo, maître Shaolin, prophète du Darma du temps présent, grand maître des arts du combat, esthète du contrôle de sa divine personne ! Il est arrivé hier du Sichuan et nous fait l’honneur ce soir de venir nous enseigner quelques mouvements de body combat et nous insuffler la connaissance suprême qui est la sienne ! »

Nous étions tous impressionnés de rencontrer ce surhomme, émerveiller par la force qu’il dégageait et c’est dans un silence religieux que nous rejoignîmes à sa suite notre salle d’entraînement.

Posté dans un coin de la salle, tout en accomplissant les mouvements dictés, je regardais sa sainteté avec une attention extrême. Chacun de ses mouvements semblait être accomplis sans le moindre effort, son faciès restait serein, sa posture idéale.

Pourtant au beau milieu du cours quelque chose changea dans son attitude.
C’est au moment où Dominique fou de joie de pouvoir travailler avec un tel homme se mit à chanter l’une de ses ritournelles.

 A cet exact instant, Sribengalo eut un rictus de douleur et se boucha les oreilles.

Mais le pire arriva quand Venu, en esthète du body combat, se rapprocha  de l’estrade pour mieux observer le maître.

Jugeant d’une façon erronée la distance qui le séparait de son modèle, lors d’un coup de pied en avant, Venu envoya le bout sa chaussure dans les parties intimes de notre invité.

Le pauvre homme partiellement castré par cet acte involontaire, jeta un cri de douleur aux accents féminins. Puis il se plia en deux le souffle coupé.

Croyant à un  nouveau mouvement, notre assemblé d’élèves disciplinés,  l’imita tout de go.

C’est alors que Sriben… s’énerva :
« Bande d’imbéciles, vous ne voyez pas qu’il m’a fait mal ! » vociféra-t-il avec un accent Suisse prononcé.

Phil qui était resté derrière la porte comme observateur, ne pouvant supporter qu’on puisse insulter sa Chantal, entra dans la salle en furie en proférant des insultes en Chinois :
« Tchong noma tchénan ! » Ce qui veut dire (le petit ours va dans la rivière) Humm Phil je ne vois pas le rapport…
Puis il écrasa un nem sur la bouille du grand maître.
Olga croyant à une nouvelle révolution Prolétarienne se mit à chanter l’Internationale.
Meriem difficilement remise de son dernier ramadan, hurla l’appel à la mosquée.
Aurélie eut soudain une envie de fraises.
Chantal à la suite de son Phil gifla sa sainteté en lui expliquant que ce n’était pas une façon de parler aux femmes.
Puis, Catherine qui voulait arranger la mauvaise tournure de la soirée osa un :
« Bein oui ! » entre ses dents.

Mais je dois l’admettre c’est Rolph qui eut le meilleur comportement de nous tous. Peiné par ce pugila contre un maître de son sport préféré, il se rendit vers lui et par gentillesse lui offrit la moitié d’un de ses gâteaux du café Vaudois.

« Merci mon brave, dit Sribengalo en avalant cette délectable offrande, t’es bonnard, Shiva te le rendra ! »


 


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