Tweet 09/11/2011 Qui veut une pillule

Qui veut une pilule

Anne-Marie était arrivée un peu en avance ce soir-là. La tête entourée d’un bandeau blanc.
Elle avait essayé la danse du pivert durant le week-end et en gardait encore toutes les séquelles.
Chantal était assise sur une chaise, la tête entre mains.
-Y’a quelque chose qui ne va pas Chantal, t’es aussi allée danser ? Lui demanda-t-elle.
-P… de M… je ne me sens pas en forme. Pourtant j’ai eu un festin de reine ce midi. Trente petits pois, une feuille de laitue et un demi-crouton de pain.
C’est alors qu’Anne-Marie sortit de sa poche un petit flacon où gigotaient quelques dizaines de petites pilules blanches.
-Tiens, prends-en une tu verras, avec ça tu vas péter le feu !
Et c’est ce qui se passa, notre chère Chantal se déchaina pendant l’intégralité de notre cours de body combat, suscitant l’admiration de tous.

Une semaine passa sur cet exploit magique.
Anne-Marie qui avait continué l’apprentissage de sa nouvelle danse, avait de plus en plus mal au crâne et, au moment de partir pour nous rejoindre à notre club, elle se trompa de flacon pour prendre celui qui contenait des somnifères.

On était tous là, animés par la même idée. Essayer l’une de ces petites pilules miracles. On jouait donc la comédie, aligné en rang d’ognon, assis sur le sol et le dos au mur. En voyant arriver Anne-Marie, nous nous mîmes tous à gémir :
« Je suis fatigué !» était l’essence de notre litanie commune.
Et comme nous l’avions espéré, chacun eut droit à ce petit cachet prodige à l’exception, toute fois, de Venu qui refusa l’offre en argumentant que depuis qu’il vivait avec la vieille Indira Kalinranjan, sa force de mâle en rut restait intacte et inassouvie et qu’il avait de l’énergie à revendre.

Le cours commença animé en « team- teach » par Dominique et Gaby.
Rapidement, nous fûmes tous pris de cet envi de dormir. Chacun s’effondra sur le sol et mon dernier souvenir avant de feindre fut les ronflements gargantuesques d’Olga.

Je ne sais pas combien de temps dura mon inconscience.
Quand enfin je me réveillais, nous étions tous dans le noir.
On s’étirait en baillant.
Puis ce fut l’étonnement général. Les filles étaient toutes habillées d’une façon différente. Catherine portait la Burka de Meriem, Meriem le short de Martine, Martine le T-shirt de Miliar. Olga l’une des chaussettes de Gaby et Gaby le bandeau d’Aurélie. Puis il y avait ce petit blondinet qui se frottait les fesses de douleur et cette petite Polonaise qui se nettoyait la bouche pour enlever ce que je crus être un filet de salive.

C’est en entrant dans les vestiaires que j’entrevis la clef de ce mystère.

Venu sortit de la douche, l’air détendu, calme, serein et contrairement à l’habitude sa virilité apparaissait dans le plus profond repos…

 
 



 


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