Elle était
accroupie, la main gauche posée
sur le sol, la tête en avant.
Son visage arborait
une grimace qu'elle essayait de montrer la plus terrifiante. Devant elle
se trouvait la masse imposante de monsieur
Ishora Koshirida, Plus de deux cent cinquante kilogrammes de graisse
nourrie au
tofu et à la couenne
de bœuf. A ses côtés,
l'arbitre en habit traditionnel se préparait à
donner l'ordre de l'assaut. Pendant les
quelques secondes qui la séparaient
du début du
combat. Elle se remémora
son voyage au pays du soleil levant… « Anne-Marie
nous avait menti en nous
affirmant : -Je vais au
Japon étudier
l'impact de la radioactivité sur la
reproduction des coléoptères
! En fait, elle
était partie
pour se perfectionner
dans le combat de Sumo et pouvoir ainsi briller par son nouveau savoir
auprès
de ses amis body combattant, pauvres béotiens de cet
art martial
ancestral. » Soudain,
l'arbitre abaissa son bras en hurlant son
ordre et les deux contestants se ruèrent l'un
contre l'autre... Un mardi
soir, Deux mois plus tard. Anne Marie
venait juste de se remettre de ses trois
côtes cassées, de la
luxure d'un de ses bras
et de ses deux jambes, ainsi que de son traumatisme crânien. Elle
racontait à Meriem sa
nouvelle expérience. « -Z'y
va trop d'la bal ton stage! -Oui, répondit Anne
Marie à
son interlocutrice très étonnée.
Il faut que je fasse une petite démonstration
ce soir, à
la fin du cours. -B. De M.
commenta Chantal, t'as qu'à
faire ça contre un
des mecs, tu l'défonces,
ajoute-t-elle la bouche pleine d'une carotte qu'elle grignotait avec délectation. Puis, elle me
regarda. Je répondis immédiatement
d’un signe négatif de la tête
: -Tu sais,
j'ai une santé
fragile. Par contre j'en suis certain Venu sera très
heureux d'accepter cet affrontement. T'as qu'à
lui faire la surprise, il adore les arts martiaux! » Mais où était-il
d'ailleurs, notre beau séducteur. Le voici, qui
arrivait lentement avec un sourire béat
qui barrait son visage et une démarche
nonchalante qui n'était
pas de son habitude. Son esprit était ce jour,
perdu dans les
nuages, vadrouillant dans les profondeurs d'un rêve
idyllique. Hier, à son cours de
salsa, la petite
polonaise de quinze printemps, lui avait dit bonjour. Rien de bien spécial, à vrai dire,
elle avait simplement
hoché poliment de
la tête
au groupe où il se
trouvait. Mais pour son
esprit avide de chair fraiche, c'était une
drague sans ambigüité. Elle le
voulait ! Il s'imagina
immédiatement,
avec elle, dans un
futur très proche,
franchir le pas de la
convoitise à celui de la
joute charnelle... Le cours de
body combat se déroula à merveille,
notre bon gourou
Dominique, étant aphone,
nous avions tous pu
oublier nos boules Quies. Venu, dans un
état second, érotisait
chacune de ses routines. A la fin de
notre entraînement,
Anne-Marie, comme elle nous l’avait promis demanda le
concours
de notre adonis : -Venu, on se
fait une petite rencontre ? L'esprit mal
tourné
de notre bellâtre, se méprit
bien entendu, sur la demande et accepta en pensant : -Une de plus
qui tombe sous mon charme... Sans vraiment
anticiper la suite des évènements,
Il se retrouva les bras ballants et les jambes légèrement écartées,
au beau milieu d'un cercle que notre bon gourou avait, sur l'estrade,
tracé à la craie. Anne-Marie se
posta immédiatement
devant lui, dans la posture adéquate. Le début du combat
fut rapidement donné
et Anne Marie se rua tête la première
sur sa cible choisie. Le sommet de son crâne atterri
avec précision,
sur cet organe que Venu chéri avec vénération.
Le souffle coupé, les yeux ébahis,
le pauvre s'effondra inconscient. Après quelques
minutes de silence, où
nos regards alternèrent entre Anne Marie et le battu, les
filles éclatèrent
de joie et sans prêter la
moindre attention à
Venu, glorifièrent leur
nouvelle égérie : -
Z’y va l'est trop ouf ta technique ! -J'ferai la même chose à
Phil , s'il ne veut pas faire le ménage. -Et bien moi
j'utilise un couteau pour atteindre le même
but ! Ajouta Gaby. -Bonne
technique tout à fait Bolchévique. Enchaina
Olga. -Mais,
comment peut-on tomber enceinte si on traite
les hommes comme ça, chouina Aurélie
un peu attristée. Meskerem
poussa une série
de cris stridents tandis que Catherine leva le bras gauche haut dans le
ciel,
le poing fermé. Rolph, César,
Dominique et moi-même
pensant que la tournure de l'évènement
n'allait pas en notre faveur, nous eûmes la grande
sagesse de nous éclipser
sur la pointe des pieds. De l'autre côté
de la vitre, Phil qui avait observé l'intégralité
de la scène faillit s'étouffé
avec son nem et blêmit en
pensant à
ce qui pourrait prochainement lui arriver... Mercredi sept
heure du matin. "Monsieur,
monsieur, vous ne pouvez pas dormir là!" La préposé
au ménage de notre
salle, furieuse de
la présence de ce
squatteur,
l'houspillait avec son balai brosse. Venu se réveilla
brutalement. Où était-il,
que lui était-il arrivé ? Debout, la
main droite grattant son crâne
dégarni et
l'autre protégeant
une partie de son anatomie qui le faisait encore souffrir, il se
souvint
soudain de sa soirée très
particulière. Anne-Marie,
oui, Anne-Marie lui avait fait du gringue
et puis... Son esprit
lubrique lui souffla une suite scabreuse à
mille lieux de la vérité. La douleur
latente qui tiraillait le bas de son
ventre, lui amena cette hâtive
conclusion : "Quel tempérament, cette
Anne-Marie, De toute
ma vie, je n'ai jamais eu de relations aussi torrides! Il est peut-être
temps pour moi de reconsidérer mon
penchant pour les
adolescentes et m'intéresser dorénavant
aux femmes plus d'expérimentées... |