Toutes resemblances avec des personnages existants ou ayant existés sont totalement fortuites Chronique du body-pump 4 Joyeux Anniversaire C’était l’une de ces matinées de Body Pump.
On était le 29 OCTOBRE. Oui, vous le savez tous, le jour de mon anniversaire. J’étais arrivé tôt comme à mon habitude et avais installé le matériel de ma complice habituelle. Je jubilais de bonheur dans l’attente de ses souhaits d’amitiés dont j’avais le plus grand bien et qui résonnaient déjà dans ma tête « Hello Pierre JOYEUX ANNIVERSAIRE ! ». La salle se remplissait de connaissances qui m’envoyaient toutes un petit salut amical, mais trop habituel. Il est vrai, bien entendu, qu’étant un nouveau de ce club, elles ne pouvaient absolument pas savoir l’âge de mon apparition sur Terre. Sur ma gauche, la jolie petite Sonia avait décidé de faire une démonstration de sa maitrise du Krav-Maga sur le pauvre Didier qui ne connaissait rien de sa force surhumaine. Lucie sa femme hurla de peur : -Non Sonia pas ça, tu as déjà cassé trois cotes à Yan le mois passé avec cette technique, trouve quelqu’un d’autre. Les yeux espiègles de notre bagarreuse se posèrent sur le bel Emilio (vous savez mon copain des vestiaires, au pénis surdimensionné) qui lui ne connaissait rien de sa force surhumaine et serait une proie facile à démonter. Véronique, la dentiste, devant la glace, se nettoyait son joli sourire avec du fil dentaire. Sam montrait à Sandy, notre coach remplaçante qui était de service aujourd’hui pour prendre la place de Jordy, une série de photos de son nouveau quad. « Ya, ya ! ». Répétait, dans sa langue native, Sandy, manifestement peu intéressée. L’heure de commencer la séance d’entraînement était proche quand je vis dans le miroir, le reflet de Stan qui arrivait, à la bourre, qui comme à son habitude, titubait sa soirée festive trop arrosée. Elle slaloma avec peine entre les steps installés, pour venir se placer à ma gauche. Enfin, je me sentis soulagé, quelqu’un que je connaissais très bien depuis maintenant trois ans allait me souhaiter mon anniversaire. Que nenni ! Elle, à la mémoire infaillible, qui connaissait toutes les dates des deux mille cinq cents amis de son mur facebook, qu’elle avait rencontrés pourtant, dans sa vie, moins de trois minutes. Ne se souvenait pas du mien ! Au contraire, elle me regarda les yeux furibonds, en pointant du doigt son step : -Pierre, t’as encore oublié mon tapis, mais c’n’est pas possible, t'as pas de mémoire, ou quoi ! Elle partit d’un seul trait, trébuchant plusieurs fois, à la recherche de mon oubli. Quand je la vis frapper son front d’une main alerte et se précipiter vers les vestiaires pour en revenir un sac plastique pendu à sa main. J’étais soulagé ! Un cadeau, pour moi ! Belle enfant, chère amie tu ne m’as pas oublié ! Elle s’approche de moi lentement, mais, arrivée à ma hauteur elle me dépasse sans un regard, pour se retrouver près des filles : -Regardez cette belle paire de bottines que je me suis achetée hier ! Véronique abandonna son fil dentaire, Sonia arrêta net son lancer de mains ravageur, épargnant de justesse le pauvre Emilio innocent de la douleur qui l’attendait, pour entourer la belle, rejointe bientôt par toute la cohorte féminine. C’est vrai qu’elles étaient magnifiques ces chaussures. Noires, d’un design sublime et élégant. Alors la conversation alla bon train. -Elles sont trop cools ! -Elles doivent coûter une fortune ! -Et si j’achète la même paire, ça te gêne ? -Mais non, pas du tout, tu sais j’ai extrêmement bon goût. -Ya, ya zer Schöne ! -Didier, tu sais ce qu’il te reste à faire la semaine prochaine ! Alors je me suis assis sur mon step, la tête entre les mains, triste à mourir, reniflant ma tristesse. J’avais beau être le meilleur body-pumper du monde. Je devais me faire une raison. Mon physique de soixante et un kilos et mon QI supérieur à 50 sont à l’opposés du type d’hommes qui les intéressent. Puis l’heure arriva, Sandy, se retrouva sur l’estrade et je fus surpris. -Ya ya mes zamis cheu vais chanter une chanson en l’honneur de … Mon cœur se mit à battre plus fort, elle avait pensé à moi, je recherchai dans mon esprit ses rudiments d’Allemand appris avec tant de peine. « Herzlichen Glückwunsch zum Geburtstag… ». Voilà c’est comme ça que l’on dit joyeux anniversaire ! Elle continua. Chanter en l’honneur de Jordy ! Puis elle entonna : « Hart, schwer zu sein Baby ! » (Dur, dur d'être bébé !) Vive le Body pump ! |