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08/06/2013
Une bonne affaire Ce samedi matin, je me sentais vraiment mal. Un mauvais sommeil allié à un somptueux mal de gorge m'avaient mis de méchante humeur. Décidé de me prélasser sur mon sofa en me délectant à l'écoute de mon morceau de musique préféré, je me penchais vers le tiroir contenant mes CDs. Horreur ! Devant moi l'ensemble de son contenu était
éparpillé pêle-mêle. Manifestement, ma douce
compagne, qui je dois vous l'avouer n'a aucun ordre, avait dû, le
jour précédent, passer une journée musicale. Furieux, je marmonnais quelques propos injurieux à son égard. Quand tout à coup mon sang se glaça dans mes
veines ! Je venais de réaliser que ma tendre mie se trouvait
derrière moi et qu'elle devait certainement avoir ouï mon
discours peu flatteur. -On doit s'acheter un meuble pour ranger ces disques !
Dit-elle, utilisant un ton clairement belliqueux. Son poing, celui qui
a l'habitude de tenir son fameux rouleau à pâtisserie,
contracté à l'extrême. Je savais, dans ce cas, que sa demande ne pouvait être comparée qu'à un ordre. -Je m'habille, ma chérie, et on y va. J'en aurai que pour quelques minutes! Osais-je ajouté. Trente secondes plus tard. Les cheveux
ébouriffés, ma chemise dépenaillée et mes
chaussures ne formant pas une paire identique, je dévalais les
escaliers quatre à quatre attaché que j'étais
à la poigne d'acier de ma délicate
bien-aimée. Dans le magasin, notre choix ou du moins la décision de
ma femme s'arrêta sur un petit meuble de rangement qui je dois le
dire me semblait très fonctionnel. -Cent quatre vingt Euros! Nous annonça le vendeur. Ma moitié, qui s'occupe des cordons de notre bourse, pâlit aussitôt. Elle me susurra. -J'suis sûre que tu peux en fabriqué un aussi bien et pour bien moins cher! Armé d'un mètre, elle prit les mesures du
mobilier de ses rêves, coucha quelques donnés sur son
calepin devant l'œil médusé de notre
conseillé. -Je pense que le prix est très raisonnable ! Risqua t'il. Comme seule réponse ma charmante épouse lui
infligea un grand coup de coude dans le ventre, ceci pour qu'il nous
laisse entièrement libre, le passage en direction de la sortie. Illico, notre quête se termina dans un supermarché de bricolage. J'achetais tout un assortiment de planches dont la dimension
me permettrait un montage aisé en utilisant un minimum
d'outillage. Au moment d'acheter quelques clous et vis, ma femme
m'arrêta d'une grosse frappe sur la main. -On a c'qu’il faut à la maison. Pas de dépense inutile ! Continua t'elle. L'addition, il est vraie était particulièrement salée, cent soixante quinze Euros. -Tu vois l'économie qu'on a faite ! Formula mon
épouse, dont la logique implacable extirpait d'un calcul
littéral le résultat positif de sa décision. Arrivé à la maison, je m'employais d'agencer,
à l'aide des croquis rapidement préparés, les
morceaux de bois déjà prédécoupés.
Pourtant une dramatique réalité se déployait dans
mon esprit fatigué. Je n'avais ni clous, ni vis. -Ah oui ! M'annonça ma matrone, j'avais oublié !
J'ai cru bon de les ajouter au lot que j'avais la semaine
dernière, vendu au ferrailleur. Ca nous a par ailleurs
rapporté quelques centimes supplémentaires! Ajouta t'elle
fièrement. Je me souvins de ce triste épisode de mon existence,
où rentrant chez moi après une dure journée de
labeur, je fus mis devant la triste évidence de la vente en
totalité de mes boules de pétanque, ma brouette et d'une
quantité d'autres objets métalliques qui m'avaient tous
été légués par mon père aujourd'hui
disparu. -Z'étaient vraiment trop moches! M'avait-elle dit le
sourire aux lèvres et une bourse qui semblait lourdement
remplie, dans sa main. Trèves de ses souvenirs amers. Je me précipitais
en direction de la grande surface pour acquérir cet
outillage indispensable. A ma grande surprise l'endroit était déjà fermé. -Il est à peine seize heures ! Protestais-je devant une personne que je reconnaissais travailler dans l'endroit. -T'as pas entendu parler des trente cinq heures ! Clama t'il la mine réjouie. Il ne me resta plus qu'à parcourir les vingt
kilomètres qui me séparaient des échoppes suisses
et de revenir la gueule tordue par un rictus de haine, en pensant
à ces décisions gouvernementales
inconsidérées. La construction du petit mobilier se déroula
excellemment bien. Je le terminais en moins de quelques jours ! Ceci
étant principalement dû aux quelques déplacements
supplémentaires qui me furent nécessaires pour me
procurer une boîte de vernis, de la colle, un marteau et un
tournevis, les miens ayant fait le voyage identique à celui
précédemment raconté. Quinze jours plus tard, mon ouvrage fut pourtant réduit
en miettes. Ma compagne ayant utilisé mon chef d'œuvre
comme escabeau. Il était insuffisamment solide ! Me diriez-vous. Peut être bien ! Mais je dois tout de même ajouter, à ma décharge, que ma femme pèse cent soixante kilos! |