Le joueur de Go
Dans son petit apartment
de vingt mètres carré, Hishuro Suramita se hâtait de préparer ses
valises.
Dans un murmure déplaisant, les rumeurs de
Tokyo arrivaient jusqu'à ses oreilles.
Soudain, un brusque claquement de porte puis.
-Maître, dépêchez-vous, il est temps de
partir!
Le jeune Himino, son élève et fidèle
accompagnateur venait de pénétrer dans sa petite chambre.
-Oui, j’arrive ! Répliqua Hishuro.
Monsieur Suramita est le maître incontesté du
jeu de Go, invaincu depuis plus de trois ans contre tous ses adversaires
humains, il régnait sur ce monde où l'imagination, la stratégie et la
concentration étaient de rigueur. Il avait été particulièrement blessé de
perdre contre ce programme informatique, mais il s’était fait une raison, les
limites intellectuelles de l’homme ne pouvaient plus lutter contre l’intelligence
artificielle.
Neuvième dan professionnel, il avait été
invité par la fédération française de Go pour promouvoir ce superbe jeu dans
l'hexagone. Il devait se rendre à Divonne-les-bains pour une rencontre amicale
avec comme opposant le meilleur Français. Ceci ne l'enchantait guère, il détestait
rencontrer des "petits joueurs," préférant se confronter à des
compétiteurs de son niveau.
-Un cinquième dan amateur ! Je vais m'ennuyer
à mourir !
Mais la somme rondelette de trente mille Euros
qu'on lui avait proposée avait été déterminante pour sa décision.
Après une course effrénée pour rejoindre
l'aéroport, notre champion suivi de son jeune disciple, s'engouffrèrent in
extremis dans le Boeing 747 qui n'attendait plus qu'eux.
En route pour Genève.
Tout le personnel de l'avion était aux petits
soins avec lui. Considéré comme un dieu au Japon, il jouissait d'un statut et
d'une notoriété qu'aucun champion de Go n'avait jusqu'à présent atteint.
Assis à côté de lui, Himino lui contait le
profil de son adversaire.
-Maître, cet homme est certainement un
opposant bien modeste pour vous. Mais, à mon avis, il faudra se méfier de lui.
Il a facilement écrasé tous ses adversaires durant les championnats européens,
même Tsinumi Akato ancien huitième dan professionnel qui avait, il y a dix ans
choisi la nationalité allemande a fait bien pâle figure devant ce joueur ! J'ai
analysé quelques-unes de ses parties. Pour vous donner mon impression, j'ai le
sentiment qu'il n'utilise pas la totalité de son potentiel durant tous ses
matchs, un peu comme s'il ressentait de la pitié pour son adversaire.
Hishuro, haussa des sourcils. Lui aussi
pulvérisait ses adversaires. Et de plus, ils sont d'un bien plus fort calibre
que ce Tsinumi, l'apatride.
-Mon petit. Je ne pense vraiment pas que ce
Paul... Comment ?
-Paul Gature!
-Que ce Paul Gature a la moindre chance
contre moi, peut être tiendra-t-il jusqu'au cinquantièmes coups, mais
certainement pas plus loin ! De toute façon je ne m'intéresse jamais aux
parties de mes adversaires. C'est l'opposant qui crée le fil du jeu...
Himino, comprit qu'il valait mieux qu'il se
taise. Il se plongea dans un bouquin contant la vie de Benjamin Franklin...
Le long voyage jusqu'à Genève se poursuivit
dans un silence partagé.
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Paul Gature, tournait en rond. Le tournoi
allait bientôt commencer et il était fou de trac. Rencontrer ce grand champion,
ce virtuose de l'intellect. Il n’avait envie que d'une seule chose, en finir au
plus vite avec ce tournoi. Il se serait bien désisté, mais son besoin perpétuel
d'argent lui avait dicté sa présence.
Paul, petit homme intelligent était
continuellement fauché, ses revenus bien que tout à fait raisonnables ne
semblaient jamais lui suffire. A peine avait-il touché sa paye qu'elle était
dépensée en femmes, boissons et fêtes en tous genres. Il vivait depuis quelques
années du jeu de Go, donnant des cours dans tous les grands clubs européens et
écrivant des livres sur le sujet. Les revenus des tournois qu'il ne manquait
jamais de remporter agrémentaient également l'ordinaire.
On lui avait offert la coquète somme de dix
mille Euros pour rencontrer l'honorable Hishuro.
-Je vais me faire balayer, c’est certain ! Murmura-t-il...
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La rencontre tant attendue devait commencer
sur le coup des seize heures. Tout le gratin des meilleurs joueurs européens étaient
présents pour assister à cette rencontre, ainsi que les meilleurs analystes
venant tout droit de Corée.
Personne ne se faisait la moindre illusion. Paul allait recevoir sans aucun
doute, une bonne correction.
Hishuro arriva au dernier moment, serra la
main de son opposant en lui lançant un petit sourire narquois. Salua la foule
et écouta tranquillement la présentation élogieuse que le présentateur fit de
lui.
-Le niveau des joueurs asiatiques n'est pas
comparable au notre ! Commenta une personne dans l'assistance.
La partie commença enfin !
Comme prévue, elle fût bâclée en moins d'une
heure. Quarante-huit coups avaient suffi pour anéantir les espoirs inavoués de
l'assistance.
-J'ai perdu tous mes moyens ! Commenta Paul.
-Reposes-toi, lui suggéra le président de la
Fédération française. Tu feras mieux demain !
La journée se termina par un cocktail, dans
la magnifique salle de restaurant qui jouxtait le lieu de compétition. De
nombreux ballons aux couleurs chamarrées égaillaient les locaux et un
magnifique buffet attendait les invités. C'est vers minuit que la fête se
termina.
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Le lendemain vers quatorze heures, débuta la
seconde partie. Hishuro n'avait même pas daigné serrer la main à son
adversaire. Il lui avait simplement jeté un petit regard hautain, un rictus
affiché sur le coin de ses lèvres.
La partie démarra sur les chapeaux de roues.
On voyait bien que Paul, malgré toute sa bonne volonté, ne faisait pas le poids
devant cet adversaire impérial. Pourtant au trente septième coups, Paul posa
son pion sur le côté droit du Go ban (le damier du jeu), à
l'emplacement D - 9.
Le Japonais, sembla quelques instant, perplexe
devant cette audace. Puis affichant un large sourire, il ignora ce coup
incongru.
Et bien c'était une grave erreur. Il s'en
rendit compte une demi-heure plus tard.
Paul ne put s'empêcher un soupir de
soulagement. La foule des spectateurs dans l'expectative comprit que
l'incroyable venait de se passer !
Monsieur Hishiro se leva de son siège, salua son
adversaire et quitta la salle sans un mot.
Un tonnerre d'applaudissement s'en suivit.
-Paul tu as gagné la deuxième manche, tu l'as
écrasé !
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Dans la chambre du maître japonais, la tristesse était de mise.
-Maître, je vous avais prévenu. Il est très fort.
-Mais, tu as vu ce qu'il a
fait. Incroyable, le coup était imparable. Cet homme va me
battre. Il est doué d'un sens du jeu et d'une imagination qui me
dépasse. Il s'écroula en pleurs.
Himino n'avait jamais vu son mentor dans une telle détresse.
-Ne soyez pas si abattu, vous n'avez perdu qu'une partie. Demain vous l'emporterez durant la belle !
-Mais tu n'as rien compris, cet homme me surclasse. Je n'ai jamais vu ça !
L'analyse du déroulement
de la partie confirma les dires de Hishiro. La possibilité de
vaincre ce Français semblait très mince.
-Le déshonneur restera à jamais posé sur mes épaules ! ajouta-t-il
Himino, se plongea dans une profonde réflexion et murmura.
-Je ne vois qu'une solution... Mais comment puis-je la réaliser ?
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Les grondements de tonnerre et l'orage avaient régné toute la nuit
Au petit matin, les deux
asiatiques se retrouvèrent devant un petit déjeuner
qu'ils aimaient copieux. Tous deux montraient une mine défaite.
-Maître ! Avez-vous bien dormi.
Le visage fermé de Hishiro fut sa seule réponse.
-Aujourd'hui, comme il n'y a
pas de compétition, l'ambassadeur du Japon nous offre les
services de son chauffeur pour nous faire visiter les environs !
Hishiro refusa la proposition.
-Je préfère
rester dans ma chambre pour méditer ! S’exclame-t-il .
Mais toi, profites de l'invitation...
Himino ne se fit pas prier. Il
se pointa donc seul devant la porte d'entrée de l'Hôtel du
Golf, où, une splendide Mercedes l'attendait.
La voiture prit son essor.
-Quelle nuit difficile, ses gros orages sont-ils habituels dans la région ? Demanda-t-il au chauffeur.
-C'est fréquent au mois
d'août ! Les montagnes arrêtent les nuages et vers
vingt-trois heures le ciel se déchaîne. Cette situation
météorologique devrait continuer jusqu'en fin de semaine
!
Son guide l'emmena directement
en suite pour une visite complète de Genève. La
journée se déroula sous un soleil resplendissant.
-Trente-deux degrés à l'ombre ! Fit remarquer le conducteur.
Himino s'émerveilla
devant le Jet d'eau, photographia l'horloge fleurie et visita la
vieille ville. Seul une petite heure fut épargnée pour
accomplir quelques emplettes en ville.
-Avant de rentrer ! Dit-il, j'aimerais faire une petite balade sur les hauteurs de Divonne.
-A vos ordres ! Répondit le conducteur qui s'appliqua à longer le jura.
Ils retrouvèrent la
ville thermale par les routes de campagnes. Passèrent devant le
camping municipal pour enfin retrouver, vers 20 heures l'Hôtel du
Casino.
Arrivé à
destination. Notre ami, se dirigea immédiatement vers une cabine
téléphonique. Sur le bottin il y trouva facilement le nom
de Paul Gature.
-Allô ! Monsieur Gature.
-Oui, c'est lui-même à l'appareil.
-Je suis l'élève de Maître Hishiro. Il aimerait vous rencontrer discrètement ce soir.
-Pour quelle raison ?
-Il est prêt à vous offrir une très forte somme si vous le laissez gagner demain !
-Combien, demanda Paul la voix étonnée.
-Trois cent mille Francs
-Trois cent mille Francs ! Répéta Paul ébahi. Où ça, à quelle heure !
-Sur la petite route menant au camping. Sous le petit abri bus en bois !
-L'abri bus ? Bon d'accord !
-Venez nous rejoindre
là-bas, discrètement, à vingt-trois heures
précise. Nous vous attendrons avec l'argent !
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-Où avais-tu disparu ?
Demande Hishiro à son élève. Il est dix heures
passées, je m'inquiétais.
-Maître, l'ambassadeur
avait réservé une table dans un restaurant de
Genève et il ne m'a pas donné l'occasion de vous avertir.
Puis il raconta sa journée...
Son interlocuteur ne s'intéressa guère à ses propos.
-Allons , nous coucher une terrible journée m'attend demain!
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Paul arriva au lieu de
rendez-vous avec un petit quart d'heure d'avance. Il gara sa voiture
sur le bord de la route et se dirigea sous l'arrêt bus qui
trônait solitaire, adossé à un vieil arbre. Il
faisait nuit noire, de gros nuages noirs couvraient le ciel et les
premiers grondements de tonnerre se faisaient entendre.
-Pas très gai ici ! pensa-t-il
L'attente n'était pas le
point fort de notre homme. Depuis maintenant vingt minutes il poirotait
assis sur le petit banc qui était planté sous l'abri.
Puis, soudain, un énorme
craquement résonna dans le ciel. La foudre, comme guidée
par une main céleste s'abattit directement sur le refuge qui
abritait Paul.
Il n'eut même pas le temps de pousser un cri.
Il gisait maintenant
allongé sur le sol. Son corps déformé par la
décharge, dégageait quelques fumeroles
nauséabondes. C'est ainsi qu'il rendit son dernier
souffle.
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Le lendemain, la terrible
nouvelle s'était répandue dans l'assemblée.
L'accident bête, incroyable! Le corps de Paul avait
été retrouvé en très mauvais état.
Il semblait qu'un éclair l'avait traversé après
avoir à moitié décapité un arbre et
détruit le petit refuge où il se trouvait.
L'inspecteur Puppa était
dans la salle du tournoi quand cette triste nouvelle fut
communiquée. Un soupir d'effroi s'échappa de
l'assistance.
Puppa était joueur de Go
à ses heures. Aujourd'hui il avait pris une journée de
congé pour venir admirer en direct cette partie de champion qui
s'annonçait passionnante.
-C'est dommage, lui susurra son copain. Je suis certain que le Jap. se serait fait pulvériser !
Puppa s'étonna de cette réflexion.
-Une mort bien opportune ! Se dit-il au plus profond de lui-même.
Ces circonstances incroyables
déclenchaient en lui une multitude d'interrogations. Et si,
autre chose l'avait tué ? Il avait eu vent de la brillante
victoire du défunt et son sens de la suspicion lui soumettait
l'évidence d'un mobile de crime. Il fallait qu'il en ait le
cœur net...
-Serait-il possible de
rencontrer Maître Hishiro! J'aimerai obtenir de lui un autographe
! Expliqua-t-il au président du tournoi qu'il connaissait de
longue date.
-Il n'y a aucun problème, cher inspecteur Puppa, j'appelle sa chambre pour voir s'il peut vous recevoir !
Quelques instants plus tard, il se retrouvait dans la chambrée de Hishiro.
-Excusez-moi maître de vous importuner, je suis un de vos fervents admirateurs !
Dans la main de l'inspecteur,
se tenait un petit bouquin qu'Hishiro reconnu comme étant l'un
de ses "Masters class".
Hishiro lui adressa un pâle sourire, sortit un stylo de sa poche et s'exécuta.
Pendant ce temps, Puppa en profita pour discrètement observer les lieux.
Dans un coin de la
pièce, le jeune élève semblait plongé dans
la lecture d'un bouquin et ne prêtait aucun intérêt
en sa présence. Sur la table un Go ban (l'échiquier du
Go) montrait une partie en cours, à ses côtés, une
petite bouteille de saké à moitié entamée
tenait compagnie à deux verres d'une couleur bien
étrange. Une vague odeur de cigarette empestait
l'atmosphère. Cette pièce, somme toute bien banale,
respirait un parfum de mystère. Le maître était
vêtu d'un ample Kimono noir encerclé d'une ceinture
couleur or.
Il semblait bien fatigué. Observa notre vigilant policier.
Il avait compris, ou du moins
ressenti, que le décès de Paul Vatime avait marqué
le champion d'une façon qu'il avait de la peine à
concevoir.
Sur le lit, une valise grande ouverte laissait entrevoir la frugalité de sa garde-robe.
Notre inspecteur se plongea dans une profonde réflexion.
-Cet homme aurait-il pu commettre un crime ? Non !
Puis un détail qui lui avait en premier lieu échappé, résonna soudain dans son esprit.
Hishiro, le regarda d'un œil sévère.
-Puis-je faire encore quelque
chose pour vous, il est temps pour moi de préparer mon
départ ! Dit-il avec un fort accent japonais.
Puppa, semblait toujours perdu dans ses songes. Puis il leva la tête, le regarda droit dans les yeux et répondit.
-J'ai bien peur que vous soyez obligé de rester quelques jours de plus dans notre beau pays...
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-Il va créer un incident diplomatique ! Non, mais, il est devenu fou !
Adrien Potard, le chef de la
police scientifique du Pays de Gex était furieux. Il venait de
recevoir un coup de téléphone du Quai d'Orsay lui
intimant sérieusement de s'occuper rapidement de son inspecteur
trop zélé.
-Où est Puppa ? Il va m’entendre ! Qu'est-ce qu'il a encore découvert ce farfelu ?
L'inspecteur Purbon n'en savait fichtre rien, comme d'habitude Ernest ne lui avait rien révélé.
-Je dois aller vérifier quelque chose ! Lui avait-il dit en empruntant la voiture de service. Depuis aucune nouvelle.
Des pneus crissèrent dans la cour , puis quelques instants plus tard, Puppa entra en trombe dans le bâtiment.
Avant même qu'il est eu
le temps d'ouvrir la bouche, il se prenait une bonne savonnée de
son supérieur. Il est exact que ses affirmations d'assassinat de
Gature semblaient bien légères. Il semblait
évident que la mort était due à un malencontreux
accident.
Puppa n'aimait guère son
patron. Il le regardait présentement avec des yeux
étonnés. Cet homme corpulent d'un mètre
quatre-vingt, aux cheveux noirs gominés, à la voix
puissante, ne lui imposait aucun respect. Peut-être même
une sorte de dégoût. Il le savait, cette répugnance
était partagée. Monsieur Potard ressentait une sorte de
jalousie à son égard, Puppa s'en était rendu
compte tout au long des enquêtes qu'il avait jusqu'à
présent résolues avec brio. Les félicitations du
bout des lèvres, le regard détourné d'Adrien
dénotaient une animosité incongrue.
Pour Puppa, s'en était trop. Les propos de Potard ne lui convenaient nullement.
-Taisez-vous ! Dit-il furieux.
Le ton inhabituel qu'il venait d'employer, coupa net les réprimandes proférer à son égard.
-Ecoutez-moi ! Continua t'il.
La présence de Garure dans cet abris bus en pleine nuit d'orage
ne vous semble-t-elle suspect ?
-Non ! Il voulait se rendre quelque part ou il y avait fixé un de ses rendez-vous galant !
-Vous plaisantez
j’espère ! Tout d'abord aucun transport en commun ne fait
des navettes à cet endroit aussi tard dans la nuit. Cependant
pour le rencard ! Vous avez mis le doigt sur la raison de sa
présence en ce lieu désert. Et bien oui il attendait
quelqu'un !
Puis Puppa arrêta brutalement ses explications.
-Et alors ! Repris Purbon qui avait assisté à l'engueulade.
-Vous attendrez ce soir pour le
savoir ! Puppa partit précipitamment de la pièce devant
son chef sidéré par son audace et son impolitesse...
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épilogue :
Vers vingt deux heures, on pu voir trois hommes s'approcher de la petite masure
calcinée.
Puppa avait l'air ridicule avec ses trois petits ballons qui
accrochés à un fil, planaient au-dessus de sa tête.
-T'es retombé en enfance! Blagua son Collègue.
Adrien Potard déplaçait avec peine son imposante carcasse maugréant
sur sa présence tardive en ce lieu.
Arrivé à côté de l'emplacement du drame, Puppa fit constater une
marque rectiligne qui semblait marquer le reste du tronc de l'arbre.
-La foudre a suivi ce chemin! Précisa t'il.
Puis, il se dirigea vers une clôture toute proche et sur l'un des
poteaux y attacha le filin qu'il tenait dans ses mains.et lâcha les
baudruches qui le rendaient ridicule.
Elles s'envolèrent tranquillement
rejoindre les cieux.
Maintenant, on les voyait virevolter au gré du vent,
avec la petite ficelle comme seul lien avec le plancher des vaches.
Au
sommet de la montagne toute proche, l'orage commençait à gronder.
Puppa invita ses acolytes à venir s'abriter dans la camionnette qui
les attendaient à cent mètres de l'endroit.
-Maintenant, nous n'avons qu'à prendre patience! Ajouta Ernest devant
les démonstrations impatientes de son patron.
Une heure plus tard la tempête ballottait inconfortablement le véhicule.
Et, ce qu'attendait Puppa apparu rapidement. Un gigantesque éclair zébra
le ciel, se rua sur les ballons et suivit le fil jusqu'au sol.
-Voilà ce qu'il s'est passé hier! Affirma calmement notre brillant
inspecteur.
-Et qu'est ce qui vous fait croire que les Japonais on fait le coup?
-Un certain Monsieur Benjamin Franklin! Répondit malicieusement
Ernest.
note de l'auteur : Pour ceux qui ne
connaissent pas la vie de Benjamin Franklin! Y'en a t'il parmi vous? J'en
doute! Malgré tout, je veux vous préciser que ce savant à étudié,
entre autre, l'électricité. Il s'amusait les jours d'orage avec l'aide
d'un cerf volant à capturer la foudre. Et bien oui un simple filin
placé haut dans le ciel est un parfait conducteur pour notre fée l'électricité...