Les Jumelles |
01/01/2014 |
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Dans la
salle de réception, un brouhaha désagréable prenait lentement possession des
lieux. Le regard appliqué d'Ernest Puppa parcourait l’assemblée. Il se tenait
dans un coin de la pièce, les mains occupées par un verre de champagne et un
petit sandwich apéritif au saumon. Tous les
notables et les V.I.P. étaient de la fête. Parmi les personnages importants, il
reconnaissait des petits escrocs qui vivaient grassement au crochet de la bonne
société locale. Mais enfin,
ce n'était pas vraiment ce qui occupait son esprit à présent. Après une
dizaine de minutes de discussion, tout en s'excusant, elle se détacha de son
homme pour se diriger avec une élégance angélique vers le large buffet qui lui
tendait les bras. Eh
oui ! Son célibat commençait à lui peser sévèrement et depuis quelques
temps, il cherchait activement l'âme sœur. Le besoin pressant de faire
connaissance avec cette jolie femme s’imposa naturellement à son esprit. Il se
dirigea donc lentement en direction de l'objet de ses désirs, ses pensées
s'activant à rechercher les mots qui lui permettraient une entrée en matière
intelligente. Mais,
malheureusement pour lui, madame Poiron, armée de la même intention, prit le
devant de la conversation : « Jolie
toile ! La belle
blonde se tourna vers elle, sourit et répondit. -Je ne
connais pas le nom de ce peintre. Est-ce un artiste local ? » Puppa, dont
l'ardeur avait brutalement été suspendue regardait maintenant discrètement les
deux femmes. Il admirait la beauté de sa nouvelle découverte. Petite, mais
admirablement proportionnée la belle aux cheveux d'or fixait présentement, de
son regard d'un bleu azur, madame Poiron, qui sans s'intéresser à la question,
répondit : « Êtes-vous
nouvelle venue dans la région ? -Tout à fait
! Répondit-elle, l'air enchanté que quelqu'un s'intéresse enfin à sa présence. -Je me
présente Hélène Poiron! -Caroline
Sédrique ! Répondit la belle. Je suis effectivement nouvelle dans la région. Je
suis arrivée, il y a trois mois de cela accompagnée de ma sœur jumelle. Je
travaille à l'O.M.S. . Je connais un petit peu votre mari ajouta t’elle l'air
intimidé. Il a donné une brillante conférence au sein de notre organisation et
j'ai eu l'honneur d'être à sa table lors du banquet qui s'ensuivit. Madame
Poiron semblait sous le charme de cette jeune femme. Leur conversation continua
et Puppa eu l'impression qu'une certaine euphorie accompagnait leurs propos, un
peu comme... -Non j'ai
certainement une fausse impression ! Pensa Puppa. Mais
pourtant les attitudes, le comportement, les postures des deux femmes
dévoilaient aux yeux de notre investigateur, tous les "symptômes"
d'un coup de foudre, de la naissance d'une relation amoureuse. Caroline
tout sourire regarda sa montre. -Ma sœurette
est encore en retard. -Vous ne
vivez pas ensemble ? -Non, elle
est peintre. Elle vit à deux encablures de Péron dans une petite maison qu'elle
souhaite très tranquille. Nous ne vous voyons pas très souvent car moi-même,
j'ai élu résidence à Divonne... Puppa laissa
nos deux nouvelles amies à leur conversation. Un florilège de toasts
appétissants, il en était certain, lui permettraient de calmer son émotion
désavouée. La longue
discussion qu’avaient entrepris nos deux nouvelles copines intrigua monsieur
Poiron qui bientôt les rejoignit. Reconnaissant son interlocutrice, il expliqua
à sa mie qu'il l’avait déjà rencontrée lors d'une réunion médicale. -Je suis au
courant ! Répondit-elle. Puis elle
ajouta : « Je
viens justement de proposer à Caroline de venir manger à la maison ce prochain
week-end. -Parfait !
Excellente idée, je serai très heureux de mieux vous connaître ! Caroline,
jeta un coup d'œil à sa montre, s'excusa au près des Poiron. Il fallait
malheureusement qu'elle rentre se reposer. Demain matin de très bonne heure,
elle devait prendre l'avion qui l'emmènerait pour court séjour en Albanie en
vue d’une mission sanitaire importante. -J'ai encore
manqué ma frangine ! Dit-elle l'air navré. A samedi prochain ! Puppa occupé
à se remplir la panse, remarqua tout de même le départ de Caroline. Il la regarda
gondoler sa silhouette jusqu'à la sortie, songeant qu'il venait de manquer une
bonne occasion de se trouver une ravissante amie. La soirée
continua bon train… Vers minuit,
personne ne remarqua vraiment l'entrée discrète de cette dame aux cheveux blonds
rejetés en arrière. Elle ressemblait singulièrement à Caroline, mais sa
démarche et son accoutrement ne dégageaient pas l'aura resplendissant qu'intimait
son double. Notre
inspecteur qui conversait maintenant avec le chirurgien, ne prêta qu’une
attention modérée à cette personne. La fille ne
s'éternisa pas dans cette soirée. --------------------------------------------------- Caroline,
admirait le luxe qui décorait la demeure. « Vous
êtes merveilleusement installée ! Remarqua-t-elle en s'adressant à Hélène qui
la regardait avec amusement. -J'ai passé
beaucoup de temps à chiner pour trouver tous ces objets. Je me rends à Paris
une semaine par mois, et je connais le marché aux puces sur le bout des doigts.
Elle prit
Caroline par la main. -Venez,
allons voir mon mari ! La pièce
était immense. Jean se leva à l'arrivée des deux femmes et un large sourire aux
lèvres remercia l'invitée de sa présence. -Vous êtes
dans mon antre intime ! Dit-il. La décoration n'y est certainement pas à
la hauteur des exigences de ma femme, mais tous les objets qui se trouvent ici
représentent un moment furtif de mon existence. Notre bonne est interdite de
nettoyage en ce lieu sacré ! Ajouta-t-il en riant. Le regard de
Caroline se porta sur une vitrine qui contenait une multitude de pistolets.
Voyant son étonnement, Jean devança la question qui ne tarderait pas à
venir : « Dans
ma jeunesse, j'étais un champion de tir à vingt mètres. J'ai gardé l'ensemble
des armes qui m'ont suivi autour du monde. Elles sont soigneusement bouclées
dans ce petit meuble, d'ailleurs je ne sais même plus où j'ai mis la
clef. -Voyons
chéri, elle est glissée sous ta coupe des championnats d’Europe ! En effet, à
deux mètres du sol, alignés sur une étroite étagère se trouvaient un ensemble
de trophées avec en son centre celle de la fameuse compétition internationale.
Ce magnifique objet était perché sur quatre solides pieds et trouvait avec
peine sa place sur le rayonnage trop étroit. Une légère poussière dénotait
l'absence d'un ménage suivi et soigné qui était l'apanage du reste de la
maison. La soirée se
déroula à merveille. Le
fait est que, quelques instants avant son départ, Hélène glissa un mot dans la
main de Caroline et ses lèvres volontairement effleurèrent les siennes. « Donnez
le bonjour à Sophie ! Sollicita Jean en la raccompagnant à sa voiture. -Qui est
cette Sophie ? Demanda sa femme. -C'est sa
sœur jumelle ! Répondit-il avec une mine d'évidence. Regardant la
voiture de son hôte s'éloigner lentement dans la nuit, Hélène s’interrogea sur
cette fameuse Sophie. -Tu connais
sa sœur ? -Oui, je
l'ai croisée, elle exposait ses peintures à l’O.M.S. ! Répondit-il
distraitement. --------------------------------------------------- Tendrement
enlacées, les deux femmes restaient immobiles. « Demain
j'aurai le plaisir de rencontrer ta sœurette à l'exposition de ses
œuvres ! J'espère que tu y seras également ? Caroline ne
répondit pas. Perdue dans ses pensées. Le lien amoureux qu’elle entretenait
avec cette femme la troublait profondément. Elle n'avait pourtant jamais eu de
pulsions amoureuses pour des personnes de son propre sexe. Enfin c'était avant.
Avant d'avoir, il y a quelques mois, rencontré Hélène. Elle s'était laissée
séduire, emportée dans une relation qu'elle croyait ne pas vraiment désirer. Elle réitéra
la question à son oreille : « Tu
seras là demain ? -Non,
malheureusement je dois de nouveau partir pour une mission d'une semaine.
-Est-ce que
tu l'aimes ? Caroline
parut surprise par cette question. -Ma sœur ?
Nous sommes très différentes… Son activité artistique a certainement creusé une
brèche entre nous. La peinture est pour elle sa seule raison de vivre, en
période de création, elle peut rester enfermer à l'écart du monde pendant de
longues semaines. -Elle n'a
donc personne dans sa vie ? -Non, je ne
crois pas. Je ne sais pas. Nous ne nous voyons pas très souvent ! Hélène
regarda la petite horloge qui affichait déjà une heure du matin. Lentement elle
se leva, un peu à regret, il était temps pour elle de rejoindre son bercail.
Jean l'attendait peut-être. -Au revoir
ma chérie, on se voit samedi prochain. Téléphone-moi ! ------------------------------------------- Monsieur et
madame Poiron arrivèrent dans la salle d'exposition. Il n'y avait pas vraiment
foule. Hélène
s'empara d’une dizaine de cartes de visites de l'artiste qui trainaient sur une
table, certaines des œuvres exposées pouvant intéresser certaines de ses
relations. « Bonjour
Jean ! Le large
sourire de bienvenue de Sophie se pointa devant eux. -Bonjour ma chère
! Répondit Jean. Je te présente Hélène, ma femme. La main
tendue effleura celle de la jolie brune. -Madame, je
suis très heureuse de vous rencontrer ! » Hélène
dévisageait son interlocutrice, elle recherchait tous les moindres détails qui pourraient
la différencier de sa chérie. Une légère tâche sur le lobe de l'oreille, des
lèvres légèrement plus pulpeuses, des yeux fuyants, d'un bleu certainement plus
clair. « Sa
façon de s'habiller est vraiment très différente ! Elle n'a pas du tout
l'élégance de sa sœur ! » Pensa-t-elle. Cependant,
il ne semblait pas que ce soit le cas de son mari. Une étincelle bien
particulière ornait maintenant son regard, sa voix s'était faite plus douce, et
sa tête légèrement penchée semblait admirer sa jolie petite
interlocutrice. « Madame
Poiron, j'espérais te trouver ici ! Paul, son
ami d'enfance venait de l'apercevoir. Il l'a pris par la main. -Monsieur
Poiron, je vous enlève votre femme ! Dit-il en rigolant. Jean
acquiesça en plaisantant. -J'espère
que cette fois ci, vous ne serez pas trop gourmand avec la rançon ! » Hélène le
suivit pour rejoindre un groupe de ses amis. « Suis-je
jalouse ! » Se demanda-t-elle. Pourtant,
sur le chemin du retour. Elle ne laissa rien transparaître de son trouble et préféra
s’engager dans une conversation qui ne possédaient aucune relation avec leur
soirée. ------------------------------------------- Hélène
quitta son bercail, sa semaine parisienne se profilait enfin devant elle. « Fais
de bonnes trouvailles ! » Lui dit son mari en l'embrassant devant
l'aéroport de Genève. Hélène
regarda la voiture de son compagnon s'éloigner et faisant un dernier geste
d'adieu, elle pénétra dans l'aérogare tirant de sa main gauche sa petite
valise. « Hôtel
de la gare ! » Dit-elle. Quelques
minutes plus tard, elle installa ses affaires dans une petite chambre qu'elle
avait louée sous un faux nom et s’affala sur son lit. Le soir
venu, elle s'engouffra de nouveau dans un taxi et lui demanda de la laisser à
l'entrée de son village. Dans la
pénombre, le pas mal assuré, elle parcourut les six cents mètres de chemin trop
tranquille qui la séparait de sa villa. Vers minuit,
ses fines oreilles reconnurent ce vrombissement familier de Mercedes qu’elle
connaissait si bien. Bientôt la voix de son homme, accompagnée de gloussements
féminins pénétrèrent dans sa demeure. Soigneusement cachée, Hélène surveillait
la scène. Jean et Sophie maintenant tendrement enlacés se dirigèrent
directement dans l'antre que son homme se réservait. Rapidement, leurs soupires
de plaisirs ne cachèrent aucunement la passion de leurs ébats. Hélène les
poings serrés sur l'arme qu'elle avait dérobée, pleurait à chaudes larmes. Vers deux
heures du matin, Sophie prit congé de Jean. Et le silence reprit possession de
la maisonnée. Sans un
bruit, Hélène s'avança vers la pièce, témoin de ce terrible adultère. Elle
hurla : « Salaud
! Tu me trompes ! » Jean
sursauta brusquement. Il regarda sa femme avec étonnement… Elle ne lui
laissa aucune chance. Le coup de
feu retentit, le frappant au milieu du le ventre, il agonisa ces derniers
instants, puis mourut dans un dernier râle. Hélène ne
tremblait même pas. Elle remit
Le pistolet à son emplacement d'origine. Sa nouvelle
vie venait de commencer. Le lendemain
matin, un avion l'emmena à Paris... ----------------------------------------------- Ernest était
de retour de quelques agréables journées de vacances passées au sein de sa
famille. Assis à son bureau, il parcourait avec peu d'attention le petit paquet
de courrier et notes de service qui s'étaient rapidement accumulés durant son
absence. Le nom de Poiron interrompit sa rêverie et le ramena brusquement à la
réalité. Il parcourut rapidement le rapport sur la macabre découverte faites
deux jours auparavant. Un flot d'indices très convaincant avait permis à son
collègue l'inspecteur Purbon d'interpeller l'évidente coupable, Sophie
Sédrique. « Salut
Ernest! Tu t'es bien reposé ? -Bonjour mon
pote. Tu as fait des exploits en mon absence ! Purbon,
particulièrement fier de l'affaire qu'il venait de résoudre, s'amusa de la
remarque de son ami. -Eh bien
oui, vite fait, bien fait. Bon, d'accord ce n'était pas très difficile. Le
défunt nous a pratiquement tendu le nom de la coupable. Avant de mourir, il a
eu le temps de sortir la carte de visite de sa meurtrière. -Mais où
était sa femme ? -Elle était
partie pour quelques jours à Paris et monsieur en avait profité pour fricoter
avec une jolie petite demoiselle, peintre de son état. Il semblerait que leurs
ébats terminés, pour une raison que nous ne connaissons pas encore elle l'a
liquidé froidement. -Triste
affaire ! Songea notre inspecteur. -------------------------------------------------- Hélène était
inquiète. Comme elle
l’espérait, la police l'avait contactée à son appartement parisien, lui
annonçant la mort de son mari. « Jamais
je ne retournerai dans cette maison maudite, je vais la mettre en vente ! Mais, pour
l'instant ce n'était plus le centre de ses pensées. Ce qui la tourmentait, c'était
l'impossibilité de contacter sa douce Caroline. -Où es-tu mon amour ? l'épilogue L'inspecteur Purbon flanqué de notre brillant Ernest arrivèrent dans la
pièce où l'assassinat avait été perpétré. Une silhouette tracée sur le sol
montrait la position du cadavre. « A-t-on découvert l'arme du crime ? Demanda Ernest en admirant la
collection de pistolets. -Non pas encore, on est en train d'analyser la balle meurtrière ! -Elle doit être dans ce meuble ! -P’t’être bien, mais on n’a pas trouvé la clef ! Puppa regarda autour de lui, son idée était d'ouvrir cette satanée armoire
qui, pensait-il, contenait l’objet recherché. Son regard s'arrêta sur
l'étagère qui soutenait une kyrielle de coupes. Sur son épaisse bordure, il
remarqua que, juste en dessous du plus gros trophée, la poussière avait été
fraîchement enlevée. Grimpant sur une chaise il regarda l'endroit concerné pour
y découvrir la petite clef cachée sous le magnifique trophée. -Tiens ! Voilà la clef du malheur ! Dit-il en plaisantant. Effectivement, le meuble s'ouvrit sans difficulté. -L’arme du crime ! Affirma Puppa certainement un peu trop prématurément.
L’objet soigneusement rangé dans un sac plastique dûment libellé, les deux
hommes s'accordèrent un petit tour dans le jardin, question de voir si quelques
indices intéressants pouvaient y être découverts. Des arbustes, des buissons était tous disposés d’une façon artistique. « Je me demande comment ils peuvent obtenir un aussi joli résultat ? -Tout est une question de taille ! Rétorqua son compère. A cet instant, Puppa se figea. Son visage arbora une expression de
contentement exaltée. -Et dire que j'ai failli négliger cet indice ! Dit-il en retournant dans le
logis. » Le visage de Purbon s’anima d’une grimace circonspecte. Puppa d'un doigt assuré pointa la trace laissée sur le flanc de l'étagère. « Je ne comprends pas ! Dit Purbon. -Et bien, mon ami, la petite Sophie même en se dressant sur ses orteils,
n'aurait jamais pu atteindre la clef, elle était dans l’obligation de monter
sur une chaise pour y parvenir. Mais, en utilisant cette méthode sa main
n'aurait évidemment pas effacé la poussière qui se trouve sur le flanc de
l'étagère. Cependant une personne de grande taille pouvait facilement
l'atteindre de sa propre hauteur, nettoyant ainsi avec son bras la bordure. Pour ajouter plus de poids à ses dires il en fit une démonstration très
convaincante. La suite de l'enquête aboutit sans difficultés à l'incarcération d'Hélène.
Son faux alibi, sa présence dans les lieux le soir du meurtre, furent
facilement découverts. Puis, un simple interrogatoire un peu pénible, lui valut
d’énoncer tout d’abord des réponses peu probantes pour enfin aboutir à des
aveux complets. Sophie libérée avait préféré quitter la région et était partie vivre de son
art au Etats-Unis. Elle précisa à ses amis qu’elle ne laisserait à personne son
adresse, pas même à Caroline avec qui elle avait décidé de rompre
définitivement. ----------------------------------------------
Une année s'était écoulée depuis cette triste affaire.
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La fête de la sous-préfecture battait son plein. Ernest se trouvait non
loin de Caroline Sédrique qu'il trouvait toujours aussi belle. La demoiselle soutenait une longue conversation avec ce qui semblait être
l'une de ses collègues de travail. « Alors, c'est décidé, tu nous quittes ! Caroline tout sourire acquiesça d'un mouvement de tête. -Et, vas-tu toujours continuer à exercer ton métier dans l’humanitaire ? -Eh bien pas vraiment ! J’ai enfin décidé de vivre de ma peinture... Ecrivez moi ! viagex@wanadoo.fr |