Couché dans l'herbe grasse je regardais le ciel.
Mes bras formés en croix glorifiaient l'éternel.
Je jouissais de la plénitude de mon existence,
Qui m'avait gratifié d'une immuable jouvence.

J'étais immortel, perché en haut du purgatoire.
   Méprisant l'eau du calice que je ne voulais boire.
Pureté héroïque d'un ange aux ailes déployées
   Je voguais dans l'océan de mon équitable bonté.

       Le temps ne me soumettait plus aucune importance
      Souffle d'un vent qui effaçait toutes mes ignorances.
       Eclat d'un soleil vif à l'incommensurable mansuétude
     Qui écartait au loin toutes ces illusoires décrépitudes.

Je scrutais les hommes, m'amusant de leur bêtise
Glosant sur l’électrum qui clairement les grise.
   Brassant des opinions aux aboutissants burlesques
   Se braquant lamentablement de piètres arabesques.

   Pauvres humains sachez! Vous n'êtes qu'un passage,
   Fractions de seconde, simple apostrophe d'une page.
Vivez votre mélopée dans une élégante cavalcade,
       La faucheuse vous invitera bientôt dans sa triste ballade.
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