Poilu
Ame servile soumise à une nation en guerre,
Tu avançais fièrement dans l'immense clairière.
Le jour venait de poindre réveillant la nature,
Un petit vent désuet planait de sa claire voilure.
A tes côtés, l'ami, celui qui pour toi était si cher
Qui depuis ton enfance départait ton naguère.
Il t'avait accompagné voulant par sa présence
Continuer à te guider sur la voie de la chance
Tu portais un fusil, lové fièrement sur l'épaule.
Marquant clairement l'importance de ton rôle.
Aucune peur ne semblait jalonner ton jeune visage,
Aucune intuition n’alourdissait le destin de ta page.
Soudainement l'insecte de mort siffla à tes oreilles,
Suivi d'une multitude, éprise d'une finalité pareille.
Ton compagnon tomba les yeux noyés de vide,
Recouvrant à jamais son linceul, d'une terre aride.
Vautré dans l'herbe molle tu pleuras ton angoisse.
Criant des mots absurdes, vomissant cette poisse.
L'éternité t'envahit soudain, triste épilogue funeste.
Incrustation de caractères, geôlières de tes restes.
J'écris ce poème d'un monde perché dans l'au-delà.
Simple poussière d'une lignée que toi tu n'auras pas.
Descendance oubliée qui s'arrogeait un jour de naitre,
Et qu'un conflit absurde força tristement à disparaitre.