Sortons du brouillard      www.viagex.com
  

Dès le mois de novembre et jusqu'au mois de février, Le lac Léman nous octroie un cadeau dont nous aimerions bien nous passer. 


Le Brouillard !

Tous, calfeutrés dans nos chaumières nous pestons contre ce temps abominable qui semble ne jamais vouloir nous abandonner. Le brouillard qui navigue entre 500 et 1200 mètres nous glace de sa froideur imperturbable et nous fait languir de la tiédeur déjà lointaine de l'été. 

Pourtant une solution que nous n'envisageons que rarement s'affiche devant nos esprits engourdis par le froid. Il s'agit de grimper la route de la Faucille et d'ainsi s'extirper après quelques courtes minutes de conduite de cette nauséabonde purée de pois.

Et voici ce que j'ai fait ce samedi 14 décembre moins d'une semaine avant l'ouverture des pistes de ski. Armé d'un bonnet, de gants et d'une bonne paire de chaussures, je me suis engouffré dans ma voiture et le pied au plancher (à moins de 90 km/h),  j'ai gravi sans peine la route de la Faucille. 
Dès la fontaine Napoléon, le soleil fit son apparition. Mes yeux étonnés ayant perdu l'habitude de cette vive lumière furent rapidement protégés par d'épaisses lunettes protectrices. 

Arrivée à la Faucille, toute la station semblait prête à recevoir sa déferlante prochaine de touristes.
Je m'invitais tout naturellement à grimper la piste bleue qu'aucun skieur pour le moment n'empruntait. Je n'étais pas le seul dans ce cas. Une multitude de quidams, armés du même courage s'activaient à conquérir comme moi le sommet du petit Mont-Rond. 
Lors de cette ascension, je remarquais mon côtoiement de nombreuses nationalités. Mon habilité à reconnaître les langues étrangères me permit de discerner deux jeunes filles parlant un dialecte du Bhoutan occidental. Elles s'émerveillaient à juste titre, de la majesté du paysage.

- To me bong touyame yagota shu ! Dit l'une    ****
-Sho yow ya youyou maké kouto buli magué... répondit l'autre     ****

Enfin arrivé au sommet, je me régalais du panorama exceptionnel qui s'écoulait devant mes pieds. Un sourire aux lèvres, je me moquais intérieurement de mes pauvres compatriotes Gessiens qui avaient choisi de rester noyer sous cette épaisse mer de brume. 
Je bus une gorgé de ce vin chaud qui soigneusement m'avait attendu lové dans mon thermos et qui me permit  immédiatement d'apprécier avec plus de discernement la pureté de l'air que je respirais. 
Après une bonne heure de contemplation. Animé d'un courage méritoire et d'une tristesse bien compréhensible j'entamais le voyage du retour.

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****  Pour ceux qui ne parleraient pas parfaitement le Bouthanais voici la traduction des propos tenus

- Oh non, j'viens encore de ma casser un ongle !
-Tu c'est c'qu'il m'a dit Jean-Paul, qu'il fallait encore qu'je change la couleur de mes cheveux...