A la miaou Il avait éternué trois fois ! C’était chaque fois la même chose ! Il adorait pourtant voir ses amis les Moucherots mais, car il y avait un gros " MAIS. " Ils avaient un chat. Et les chats, Ernest Puppa en était allergique. Le plaisir qu’il avait éprouvé pendant cette charmante soirée chez ses amis avait été copieusement gâchée par son nez qui s’était mis à couler, ses yeux à le piquer et aux éternuements sans fin qui l’avaient continuellement secoué. Le pire c’est que tout ceci s’était prolongé pendant l'intégralité de la journée suivante. Notre pauvre inspecteur arpentait donc sa salle de séjour, maudissant nos mignons petits amis félins et méchamment il espérait bien les voir éradiquer à jamais de notre planète. Il entrebâilla sa fenêtre espérant que la douceur de la nuit tombante allait peut-être lui faire passer cette mauvaise maladie. On était à la fin du mois d’août et la tiédeur résiduelle de cette journée d'été s'engouffra illico dans la pièce. Un
grincement attira son attention, c'était la porte de son voisin Monsieur
Poppe qui venait de s’ouvrir. Elle laissa tout d’abord se pointer un
chien. Une grosse boule de poils qui immédiatement se trémoussa de
contentement. Puppa éprouvait une profonde sympathie pour cet homme jovial et dévoué qui promenait chaque soir non seulement son fidèle compagnon mais également la bonne humeur que son visage et sa bonhomie semblaient arborer. Il se pencha à sa fenêtre avec l’idée de le saluer. Malheureusement, une suite Homérique d’éternuement ne lui permit pas cette civilité. ----------------------------------------- Monsieur Poppe travaillait dans un organisme International de Genève et la conjoncture actuelle difficile ne lui permettait nullement d’exercer son métier dans des conditions optimums. Il adorait donc cette petite promenade qui lui permettait immanquablement de se vider des problèmes de son quotidien. Il sortit de sa petite cour, passa devant l’échoppe du luthier et tourna sur la place de la goulette. Aujourd’hui, avait-il décidé, il monterait par le chemin de la chenaillette et irait faire un petit tour pour contempler les avancées des fouilles archéologiques des vestiges du château de Gex. Son toutou lui intima de le laisser se délecter de quelques lapés dans la fontaine. Tout en le laissant faire, Monsieur Poppe trempa lui-même la main dans l’eau très fraîche qui provenait directement de la montagne. Il sourit en se remémorant une petite fête de quartier un peu trop arrosée qui l’avait conduit à faire un plongeon dans cette onde glacée. Il en avait été quitte pour un bon rhume et une interdiction formelle par sa douce moitié de retoucher à un verre d’alcool. L’ascension du vieux sentier commença. Celui ci longeait les limites de ce qui dans un lointain passé avaient été l’enceinte du château de la princesse Léonette. Notre promeneur passa lentement devant la maison de la prof de musique et se réjouit des vocalises qu’il entendait. Monsieur Poppe était un fin et talentueux musicien amateur. Immédiatement il reconnut la mélodie entonnée et se mit lui-même à fredonner les paroles d’un fameux Motet de Bach ; « Komm, Jesus komm… » Son chien qui lui-même avançait lentement, évitant dans une sympathique intelligence de tiré le bras de son maître, tourna la tête dans sa direction et le regarda de cette façon étrange qui unit deux êtres étroitement liés. Cachés derrière une frange copieusement fournie, les yeux de l’animal semblaient apprécier cette musique émanant des temps anciens. Quelques gouttes de sueurs perlèrent rapidement sur le front de notre promeneur. Etait ce cette longue promenade en vélo qui l’avait ramené de son bureau ou bien ce dîner un peu trop copieux que son épouse lui avait concocté. Le fait était que cette petite grimpette lui semblait quelque peu difficile. Il décida de s’imposer quelques secondes de repos. Le bois touffu qui l’entourait ne lui permettait même plus, comme dans le passé, d’apercevoir plus bas le tracé du Journan. Il se mit à rêver, à penser au temps qui passe, aux rapides progrès qu’il avait fait à la guitare et au plaisir de voir son fils apprécier comme lui le plaisir de la pratique instrumentale. Mais, sa rêverie fut de courte durée. Son compagnon s’était brusquement mis à grogner. « Et bien oui mon gros ! Dit-il, j’ai besoin de me reposer un peu ! » Regardant son chien il se rendit compte que sa mauvaise humeur ne provenait nullement de sa position statique mais de quelque chose qui semblait l’intriguer. Asseyant de percer la pénombre environnante. Sur le tracé du chemin, il vit effectivement une ombre qui semblait se tenir à quatre pattes sur le sol et qui s‘afférait à une étrange besogne. Il reprit sa marche sur la pointe des pieds, intrigué par l’apparition inquiétante. Ayant avancé de quelques pas, il aperçut clairement une silhouette humaine. Sa présence fut remarquée lorsque son ami laissa échapper deux aboiements de colère. L’individu stoppa net son activité, se leva précipitamment et s’enfuit sans demander son reste. « Eh ! Vous avez oublié quelque chose ! » Cria Monsieur Poppe. Effectivement, devant lui, une masse sans forme reposait immobile. Se rapprochant d’elle, Il s’effara de l’atrocité de la scène. Prit d’une nausée subite, il se précipita sur le bas côté et ne put s’empêcher de dégurgiter la totalité de sa digestion. Son brave toutou, le nez collé prêt de la découverte continuait ses grognements. Monsieur Poppe soulagé du poids que son estomac ne contenait plus, tira d’un geste brusque sur la laisse de son chien. « T’approche pas de ça ! » Lui intima t’il. Il hésita quelques secondes, puis surmontant son dégoût regarda le cadavre, car oui, il s’agissait bien d’une dépouille atrocement mutilée. Les restes d’un chat la tête à moitié fracassée que l’on avait commencé à peler ! Le meurtrier, dans sa précipitation avait laissé sa lugubre besogne dispersée autour du pauvre animal. « Quelle cruauté ! Murmura monsieur Poppe, il faut vraiment être un monstre pour faire ça ! Il entreprit à l’aide d’un bâton trouvé sur place de pousser les restes de l’animal hors du passage. Puis, ne se sentant plus la force de continuer sa promenade, il rebroussa chemin. Demain, il se rendrait à la gendarmerie pour témoigner de cette horreur. -On le chopera ce salaud ! » ---------------------------------- Agenouillé, les mains jointes, Ernest priait le Seigneur. Cette posture, semblait bien anachronique pour notre fameux inspecteur de police. L’église de Gex était à cette heure encore vide, la messe ne devait commencer que dans une demi-heure. Le sacristain qui préparait la cérémonie avec dévotion, le regarda d’un air amusé et murmura : « Que fait-il ici, celui là ! » Ernest était un anticlérical notoire. Il ne s’en cachait à personne. Comparait la religion comme étant la plaie de l’humanité, il appuyait son affirmation par le malheur que toutes les croyances engendraient. Pauvreté, massacre, guerre, attentats incessant, tout cela au nom d’un dieu tout puissant auquel il ne croyait plus. Alors, que faisait-il en ce lieu sacré. Et bien, un peu comme nous tous, pauvres quidams que nous sommes. Il demandait l’aide au Divin, parce que Puppa, chaque fois qu’il ressentait un petit bobo dans sa chaire au lieu de se rendre chez son médecin pour qu’il règle rapidement le problème, il préférait se morfondre dans la certitude d’être atteint par une maladie terminale. Aujourd’hui, il avait mal au ventre, un écœurement que tout le monde aurait trouvé bien naturel après avoir ingurgité en une soirée quatre grosses plaques de chocolat. Mais, voilà notre géni de la police, les larmes aux yeux, sollicitait la grâce de cette entité qu’il dédaignait dans son quotidien. « Mon Dieu ! Priait-il, aidez-moi s’il vous plaît. Il est vrai que je vous oublie quelques fois ! Mais, vous savez, la vie, l’ordinaire fait qu’on vous délaisse, qu’on vous néglige, mais je vous promets que si je guéris, je vous chérirais chaque dimanche… » Son long monologue avec le divin prit fin lorsque la messe commença. Les fidèles avaient entièrement empli l’église. Puppa n’appréciait guère ce rituel religieux, c’était surtout la routine de son déroulement et surtout, il y avait ce souvenir d’enfance, peut-être sans importance mais qui l’avait profondément traumatisé. Ca c’était passé au catéchisme, il était alors bien jeune et prêt à croire l’ensemble des propos qui lui étaient enseignés. Celui qui l’avait particulièrement frappé était celui concernant l’hostie. Cette représentation du Christ lui avait toujours été représentée comme quelque chose de sacré. « Ne le touchez jamais avec vos doigts impurs ! Avait affirmé la catéchèse. Ou vous serez puni dans l’au-delà ! Et, plus tard dans son adolescence, on avait décrété le contraire. -Vous vous êtes bien foutu de moi avec vos fadaises ! » Pensa Puppa furieux. Il était temps pour lui de déguerpir. Il commença à se lever pour partir quand le sermon commença. Celui ci étonnement interpella son esprit rebel. « Mes frères ! Commença le curé. Ne tuez point. Je ne parle pas uniquement de votre prochain mais également de nos amis les bêtes qui ne demandent qu’à vivre leur courte existence dans une tranquillité qu’elles méritent ! Plus tard, le curé expliqua cette remarque : -Depuis quelques temps dans votre village plusieurs chats ont été sauvagement assassinés, même celui qui égaillait ma cure a été horriblement supprimé et dépecé… » Puppa était au courant de cette affaire, il avait discuté avait Monsieur Poppe qui lui avait raconté en détail son aventure. Il avait cru que cela n’était que le fait d’un acte isolé mais à l’évidence cela ne semblait pas être le cas. A la sortit de la messe, madame Pichonneau se précipita vers lui. « Inspecteur, il faut faire quelque chose ! Trouvez cet assassin. Mon minou, mon tout petit minou, il lui a écrasé la tête et l’a complètement pelé ! Elle éclata en sanglot. Puppa s’attendait à une dénonciation, une calomnie qui était l’habitude de cette brave dame qui ne manquait jamais de lancer quelques commentaires désagréables sur la vie des Gessiens. Pourtant cette fois ci elle resta muette sur ce sujet, elle ajouta même. -J’n’ai aucune idée sur l’identité de ce monstre. Qui a pu faire çà ? Puppa osa quelques paroles réconfortantes. -Oui, madame Pichoneau, je vais faire de mon mieux pour attraper le coupable, ne vous inquiétez pas ! -Merci, merci, inspecteur, vous êtes le seul capable de nous débarrasser de ce barbare ! » Lentement, Puppa rentra chez lui. Noyé dans ses pensés, il remarqua à peine les Sipions. Monsieur et madame Sipions qui remontaient la rue des Terreaux. Ce n’est que la blondeur de la belle dame qui éveilla l’esprit engourdi d’Ernest. Une fois de plus, Ernest jalousait ou du moins s’effarouchait à la vue d’une femme mariée. Il est vrai que madame Sipion était splendide, d’une quinzaine d’années de moins que son mari, elle resplendissait dans son aura dorée. Sa svelte silhouette ne pouvait qu’engendrer l’envi, l’admiration, le désir. Son mari, était un bel homme, confortablement assis dans sa quarantaine, qui semblait en pleine santé et imposait une prestance réconfortante. Une petite conversation s’enchaîna avec notre inspecteur qui essayait tant bien que mal d’éviter le rougissement de son visage. La belle dame s’était depuis longtemps aperçu de l’effet dévastateur qu’elle engendrait chez Puppa, ceci l’amusait, la réconfortait intimement. Son mari quant à lui, n’avait rien remarqué. Dans le cours des banalités qu’ils échangèrent, Puppa ne put s’empêcher de parler de cette sale histoire de chats. Monsieur Sipion, s’amusa de l’intérêt que Puppa portait à cette affaire qui pour lui semblait sans importance. « Moi, vous savez, je suis asthmatique et la simple vue de ces animaux me donne une sacrée crise ! Il sortit son flacon de ventoline et en avala une bouffée en précisant. -Vous voyez, simplement le fait d’en parler m’étouffe ! Madame Sipion éclata de rire à l’écoute de cette remarque bien singulière. Le rire de la belle, avait quelque chose de si charmant et enchanteur que Puppa sentit ses jambes se dérober sous son corps. Une poussée de fièvre enflamma ses pommettes. Vite, il était temps pour lui de partir. Il bredouilla quelques excuses et battit en retraite. -Il est bien curieux cet inspecteur ! » Remarqua Monsieur Sipion. Un unique petit sourire coquin, composa la seule réponse de sa moitié. ---------------------------------------- Puppa avait demandé la permission de son supérieur pour s’occuper lui-même de cette affaire de chats. Il avait acquiescé en lui demandant une grande discrétion. Il préférait ne pas faire savoir que les talents d’un des meilleurs policiers de la région pouvaient être utilisés à des fins si futiles. Puppa
se rendit donc au parking des Cèdres pour constater le dernier massacre
que le criminel venait de commettre. Il se fît ouvrir les grilles qui clôturaient
l’endroit depuis peu. En effet victime de nombreuses dégradations, la
municipalité avait décidé justement de le boucler totalement et de
louer les places aux autochtones intéressés. Ceci représentait
d’ailleurs une chance pour Ernest car ce fait amoindrissait le nombre de
suspects et le cantonnait aux protagonistes possédant la clef de ce
garage. C’est au troisième sous-sol que le préposé des lieux lui
montra les restes du pauvre animal. « Certainement
des doigts d’enfants ou peut-être d’une femme ! » Dit-il
à un gendarme qui restait à son service et qui s’empressa de collecter
cet indice intéressant. Malheureusement l’arme du crime fût le seul point d’intérêt qu’il découvrirent. « Pourquoi pèle t’il l’animal ? Se demanda Puppa à haute voix. -Certainement qu’il veut s’en faire un pull s’amusa son compère ! -Peut-être bien ! » L’affaire qui semblait en premier abord relativement simple, n’inspirait guère notre inspecteur. Il
y avait ce caillou avec quelques marques, mais il ne se voyait pas aller
voir tous les sociétaires du Parking en leur demandant de vérifier leurs
emplois du temps. Pour un crime humain ce n’aurait pas été un problème,
mais pour un pauvre matou, on lui rirait au nez. Il pensa qu’un peu de chance lui permettrait d’obtenir quelques témoignages. On avait certainement aperçu quelque chose ou quelqu’un de suspect. Il y avait également cette deuxième hypothèse qui tenait dans le fait que le tueur pouvait faire une erreur durant l’un de ses prochains forfaits. Pourtant Puppa se trompait complètement, les jours, les semaines passèrent sans qu’aucun nouvel assassina félin ne soit perpétré et sans qu’aucune déposition ne réponde à son communiqué. Petit
à petit, tout le monde oublia cette triste affaire, à part cette chère
madame Pichonneau qui après avoir harcelé Puppa de ces invectives avait
fini par le détester. Elle qui d’habitude adorait lui faire la
causette, se détournait maintenant de lui et l’ignorait copieusement. ----------------------------------------- C’est drôle comme les rêves peuvent être l’image d’une certaine réalité. Il avait un énorme fusil étroitement tenu dans ses mains. L’endroit ? Ce devait être la jungle africaine. Une moiteur étouffante éprouvait sa respiration, l’oppressait d’une façon gênante et presque incongrue. Pourtant il se devait de continuer, de tuer l’Animal, le Monstre que tout le monde redoutait. Puis il y eut ce formidable craquement de branches. La bête se trouvait maintenant devant lui. Huit mètres de haut, peut-être deux tonnes. Un insolite éléphant noir, avec d’immenses oreilles qui battaient l’air humide, de petits yeux qui indiquaient la haine qu’il ressentait envers cet humain qui le traquait. Il émit un énergique barrissement et commença sa charge. L’homme épaula son fusil, appuya sur la gâchette, mais horreur ce n’est pas un coup qui fusa mais les coin-coin d’un canard qui s’envola devant lui. A cet instant la fuite lui semblait comme étant son seul et unique salut. Il entreprit une course folle, suant, haletant. Il fût vite rattrapé par l’animal qui d’un coup de trompe le jeta à terre. Il avait immédiatement compris que sa fin était proche. Le pied de l ‘animal commença à appuyer sur sa cage thoracique, tout doucement, comme si elle voulait le faire souffrir avant de définitivement l’anéantir. Au bord de l’apoplexie, il hurla… Assis sur son lit, ce rêve de mort encore ancré dans son esprit, monsieur Sipion subissait l’une de ces sales crises d’asthme. L’une de ces mauvaises asphyxies qui peut vous étouffer en quelques instants, vous faire mourir. Quand vos bronches ne laissent passé qu’un beaucoup trop mince filet d’air et que même votre cerveau ne peut plus recevoir une oxygénation suffisante. Il connaissait ces symptômes par cœur et la parade se trouvait toujours à ses côtés, un flacon de ventoline qui d’une seule bouchée lui permettait un confort réparateur. Sa main plongea hâtivement dans le tiroir de sa table de nuit cheminant parmi les objets hétéroclites qui s’y trouvaient. Mais rien ! Pas de médicament miracle ! Pourtant, il en était certain, il l’avait laissé là le soir tombé. Il se décida à allumer sa lampe de chevet. Puis haletant, il continua de visu sa fouille précipitée, mais ceci sans succès ! Il se tourna pour appeler sa femme qui dormait à ces côtés. Horreur, elle n’était pas là ! Il fallait qu’il se rende au plus vite dans la salle de bain, il y trouverait son traitement d’urgence ! Avançant,
trébuchant avec peine jusqu’à la porte, il saisit la poignée et la
secoua de toutes ses forces. Mais la porte ne cédait pas. Elle était
fermée à clef de l’extérieur ! Ses yeux exorbités accentuèrent leur difformité. Il étouffait de plus en plus. Il allait mourir. Quelques idées se bousculaient encore dans sa tête. « Ouvrir la fenêtre au plus vite ! » Mais le pouvait-il encore ? Dernier espoir vain, il s’affala sur le sol, un dernier râle chemina dans sa gorge. Le visage accablé d’un rictus de souffrance. Soudainement il rendit l’âme. --------------------------------------- Le cœur de Puppa bâtait la chamade, on lui avait confié la pénible affaire de Monsieur Sipion. Une simple petite vérification que toute cette histoire de mort subite était bien réelle et non provoquée. Il ne s’intéressait absolument pas à cette investigation, mais le fait de se retrouver en face de la belle veuve le mettait dans un embarras singulier. Effectivement lorsque madame Sipion ouvrit sa porte, ce coloris, marque d’une certaine timidité empourpra son visage. La robe noire qui habillait madame Sipion ne déparait nullement son harmonie. Au contraire, elle semblait rehausser le bleu intense de ses yeux, souligner encore un peu plus le charme de ses courbes et finalement anéantir le peu de confiance qu’un inspecteur de police se devait d’avoir. Tout
ce que Puppa put faire, c’est de bredouiller quelques questions sans
consistances, beaucoup trop banales pour engendrer toute découverte. Elle
consciente de son pouvoir le regardait fixement, voulant accentuer
volontairement cette timidité qu’elle lui suscitait. « Je ne me suis absentée qu’une petite demi-heure de notre chambre. J’avais du mal à dormir et j’avais décidé de passer quelques instants devant la télévision. Quand je suis revenue… Puppa lui coupa la parole par un éternuement violent. -Excusez-moi, je crois que je suis entrain de m’enrhumer ! Elle continua. -Il était étendu sur le sol, j’ai appelé le Samu mais il était déjà trop tard ! » Inopinément, elle défaillit. Puppa la rattrapa de justesse. Il se sentait particulièrement heureux de tenir ce corps majestueux lové dans ses bras. Ses cheveux lui chatouillèrent les narines, son nez le démangea de nouveau et d’autres éternuements intempestifs le reconduirent à la réalité. Pour Puppa l’alcôve de cette chambre lui semblait maintenant terriblement incongrue, gênante et inopportune pour les quelques pensés honteuses qui lui traversaient l’esprit. Il aida donc la pauvre dame à se diriger vers le salon où il la laissa assise confortablement. Elle se remit rapidement de son malaise et sourit gentiment à Ernest. Ses lèvres pulpeuses articulèrent lentement quelques mots : « Je vais mieux maintenant inspecteur ! Avez-vous encore besoin de mon témoignage, j’ai besoin d’un peu de repos, de solitude ! -Bien sûre ! Tout est pour le mieux ! » Bafoua t’il. Il sortit de l’appartement, et tenta d’évacuer son nez qui semblait maintenant complètement bouché --------------------------------------------- Pour la solution de cette énigme cliquez ici
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